Habitat : « en 2050, 38% d’électricité, 35% de gaz, 16% de chauffage urbain »
Pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale Bas Carbone de la France à l’horizon 2050 en matière d’émissions de gaz à effet de serre, l’association gazière Coénove a réalisé une étude qui, présentée à la presse la semaine dernière, propose un scénario d’évolution du parc résidentiel caractérisé, d’ici à 2050, par la rénovation annuelle de 90 000 de logements jusqu’au niveau BBC Rénovation, en ciblant tout particulièrement les parcs fioul et gaz, ainsi que par le remplacement de « la totalité du parc de vieilles chaudières » à la fois par des chaudières à condensation (dans une proportion de 80%), par des systèmes hybrides (à hauteur de 15%) et par des PAC gaz (5%). Soit un rythme annuel de réduction des émissions de 6,2 Mt CO2. Tout cela se traduirait, selon l’étude, par une diminution de 7,3 millions de logements chauffés au gaz ou au fioul d’ici 2050 par rapport au parc actuel. Ajoutons que l’étude prévoit un parc 2050 de 36 millions de logements (+30%). Au total, le scénario de Coénove table sur le remplacement annuel de 500000 chaudières de type standard dans les années qui viennent.
Le scénario imagine pour 2050 un mix des énergies de chauffage du parc résidentiel qui, en nombre de logements équipés, comprendrait 35% de gaz (contre 44% actuellement), 38% d’électricité (contre 34%), 16% de chauffage urbain (contre 4%) et 11% d’énergie-bois (contre 4%), et ce avec une disparition complète du fioul (qui, à l’heure actuelle, représente encore 14% du parc). Chez Coénove, on prévoit, pour le parc résidentiel existant, un recul du gaz de 30% d’ici 2050 par rapport au niveau actuel, et ce aussi bien en maison individuelle (surtout au profit de l’électricité) qu’en habitat collectif (principalement au bénéfice du chauffage urbain).
En habitat neuf, l’étude pronostique pour 2050 un mix des énergies de chauffage qui serait :
1) stable par rapport à aujourd’hui en ce qui concerne l’électricité (à 40%)
2) en recul pour le gaz (à 35%, contre une quarantaine de % actuellement)
3) en croissance pour les réseaux de chaleur (à 15%) et l’énergie-bois (à 10%).
A Coénove, on estime à 66 TWh la consommation annuelle de gaz du secteur résidentiel en 2050 (contre une grosse centaine de TWh actuellement). On ajoute que le scénario proposé permettrait de réduire de « plus de 40% » la thermosensibilité électrique du secteur résidentiel, alors que, dans un scénario de disparition complète du gaz d’ici 2050 au profit de l’électricité, la thermosensibilité électrique du résidentiel augmenterait de « plus de 20% ».
Régulation / GTB : les fabricants sont plutôt optimistes, en dépit d’une guerre des prix
Avec une guerre des prix liée à une concurrence croissante (provenant, plus particulièrement, d’entreprises d’informatique) et qui risque fort de se poursuivre en 2017, le marché français a reculé de 0,9% en 2016 en régulation de chauffage (à 119,1 millions d’euros) et de 0,5% en GTB (à 71,2 millions), tandis qu’une petite croissance de 0,3% était enregistrée en régulation de climatisation et de ventilation (à 76,7 millions). C’est ce qu’a indiqué le syndicat ACR des industriels de la régulation de génie climatique et de la GTB, lors d’une conférence de presse la semaine dernière. Après une amélioration du marché à la fin de l’année dernière, le syndicat parie pour 2017 et 2018 sur un retour à la croissance, « mais sous réserve que les évolutions réglementaires se matérialisent en besoins et que le contexte politique soit stable », souligne-t-on au syndicat, où on ajoute que, dans l’ensemble, le marché 2016 a été «relativement en bonne santé», avec une « forte » demande de solutions innovantes, mais qu’il a été également très affecté par un «niveau général bas» des prix. Et le syndicat regrette à ce propos que « les évolutions en cours des référentiels de tous types conduisent à une période incertaine où les niveaux de prix sont souvent prioritaires au détriment des services apportés ».
Les membres du syndicat ACR se plaignent d’une concurrence d’acteurs, selon eux, « moins-disants ou opportunistes », notamment liés au monde de l’Internet. D’autre part, les intégrateurs, les installateurs, les mainteneurs ou autres professionnels ayant un « pied chez le client » répondent à une demande croissante en s’appuyant sur une offre très large, élaborée en très grande partie par les constructeurs historiques, poursuit-on au syndicat. Pour autant, les compétences de ces acteurs, tant en termes de conception que de gestion, aboutissent à des offres très sous-dimensionnées. Le syndicat évoque à ce propos des prix « artificiellement bas ».
A propos de la régulation de génie climatique, le syndicat juge que les solutions techniques commercialisées par ses adhérents « ne sont pas encore suffisamment valorisées sur le marché », et il estime que, en la matière, le niveau de connaissance de ces solutions par les bureaux d’études et les installateurs « devrait encore progresser ».
Combien coûtera le solaire thermique en 2025 ?
En CESC (chauffe-eau solaire collectif), une récente étude du syndicat Enerplan prévoit que le coût total sur la durée de vie d’une installation de 100 m² pourrait s’élever en 2025, en centimes/kWh, à : 1) en Ile-de-France : 12,2 dans une trajectoire PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) ou 14,6 dans un scénario « business as usual », contre 16,1 en 2015 ; 2) en région Paca : 9,9 en respectant les ambitions de la PPE ou 11,8 dans un scénario « business as usual », contre 13 en 2015. Pour un CESC de 50 m², le coût en Ile-de-France passerait d’une fourchette 2015 entre 13,2 et 19,7 centimes/kWh à 15,7 centimes en 2025 dans un scénario «business as usual» et à 13,1 centimes dans un scénario PPE, tandis que, en Paca, il serait de 11,8 centimes en 2025 dans le scénario «business as usual» et de 9,8 centimes dans le scénario PPE, contre une fourchette de 9,9 à 14,8 centimes en 2015. Dans le cas d’un CESC avec appoint gaz, le coût serait en 2025, pour une installation de 50 m², de 20,3 centimes HT/kWh (contre 17,9 centimes en 2015) en région Paca. Et de 21,7 centimes en Ile-de-France (contre 18,9 centimes en 2015).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 6 Mars 2017