L’heure est à l’optimisme sur le marché français de la PAC
Dans le résidentiel, grâce à une politique publique volontariste (notamment aux plans fiscal et réglementaire), la croissance du marché français des équipements thermodynamiques pourrait avoisiner les 10% en moyenne annuelle d’ici à 2030, en volume, avec des ventes annuelles 2030 de 170 785 CET (chauffe-eau thermodynamiques), de 138 135 PAC sur vecteur air et de 181 305 PAC sur vecteur eau. C’est ce qu’a déclaré Thierry Nille, président de l'AFPAC, lors de la troisième Journée de la PAC, que vient d’organiser son association à Paris. M. Nille a estimé que le poids des PAC dans la production française de chaleur renouvelable pourrait, et devrait, passer de 12% en 2012 (sur un total de 11,9 Mtep, toutes EnR confondues) à 10-25% en 2030 (sur 20 Mtep), avec une contribution des PAC à la réduction des émissions de CO2 du secteur résidentiel/tertiaire pouvant aller, en 2030, de 14% à 22% par rapport à 2013. Jugeant globalement bon le marché français 2015 de la PAC, avec « un contexte plutôt favorable », il s’est montré assez optimiste pour les années qui viennent. De son côté, Thomas Nowak, de l’association européenne EHPA de la PAC, a déclaré, sur l’ensemble de l’Europe, le marché de la PAC avait continué de croître en 2015 et qu’il accélérerait cette année, notamment grâce au marché français. Il a jugé prometteur l’avenir de la PAC sur le Vieux Continent. Pour sa part, Christian Cardonnel (Cardonnel Ingénierie) a estimé que, en habitat collectif, la « solution de demain » en production d’ECS, ce serait les systèmes thermodynamiques.
De son côté, Jean Pradère (AFPAC), dressant le bilan 2015 du marché français de la PAC, a parlé de « contexte économique délicat » En rénovation, a-t-il dit, le prix des énergies fossiles ne permet pas le redéveloppement des solutions thermodynamiques. A propos des PAC géothermiques, il a estimé que, « pour l’instant », elles étaient plus adaptées au collectif/tertiaire qu’à l’individuel. Il a indiqué par ailleurs que le marché des PAC sol/sol avait été stable en 2015, à 383 unités, tandis que celui des « sol/eau » reculait de 26%, à 320, et que celui des « eau glycolée/eau » et des « eau/eau » baissait de 16%, à 2 376. Quant aux PAC géothermiques de 55 à 65°C, elles ont progressé de 9%, à 2 377 unités. Pour l’ensemble de PAC géothermiques, qui sont installées à 55% dans le neuf selon l’AFPAC, les PAC de 5 à 10 kW ont reculé de 23% l’an passé (avec une part de marché de 35%), et les 11-20kW, de 15% (à 47%).
En PAC air extérieur/eau, les monoblocs ont progressé de 6% en 2015 (à 7 767 unités). Et les bi-blocs, de 8% (à 67 506). En PAC aérothermiques, qui, selon l’AFPAC, sont posées à 75% dans le neuf, les appareils de 55 à 65°C ont progressé de 71% l’année dernière (à 18 059 unités), alors que les PAC de plus de 65°C reculaient de 18% (à 5 171). Pour leur part, les PAC aérothermiques de moins de 6 kW ont bondi de 30% l’an passé (à 40% de part de marché), contre +6% pour celles de 6 à 10 kW (à 28%) et -9% pour les 10-20 kW (à 32%). En ce qui concerne les chauffe-eau thermodynamiques (76 250 unités vendues en 2015, + 4,5%), M. Pradère a indiqué que le neuf avait représenté 60% du marché. Il a dit aussi qu’il y avait présentement 1 963 modèles de PAC titulaires de la certification NF PAC, ainsi que 4 702 entreprises qualifiées QualiPAC, 205 QualiPAC CET et 68 Qualiforage (dont 25 pour les nappes et 43 pour les sondes géothermiques).
Pour sa part, Jean-Jacques Barreau a rendu compte, au nom du syndicat LCA-FFB, d’une récente étude sur un échantillon de maisons individuelles neuves (vendues en "contrat de construction" et en assurance « dommages d'ouvrage »), étude d’où il ressort que la part de la PAC air/eau double service, sur cet échantillon, est de 38%, contre 4,9% pour les autres PAC air/eau, 23,8% pour le poêle à bois, 22,2% pour la chaudière à condensation gaz, 4,5% pour la PAC air/air, 3,2% pour le chauffage à effet Joule et 2,8% pour le générateur hybride. En ce qui concerne les émetteurs de chaleur, la part de marché des radiateurs à eau chaude, toujours sur cet échantillon, est de 28,6%, contre 25,1% pour le plancher chauffant basse température, 23,5% pour le poêle à granulés, 14,1% pour le plancher chauffant BT associé à des radiateurs et 3,3% pour l’effet Joule. En production d’ECS, la part de marché du CET est de 49%, contre 38,6% pour la PAC air/eau double service, 6,9% pour la chaudière gaz et 5,1% pour le solaire. En VMC, enfin, le simple flux domine à ... 99% !
De son côté, Claude Brand (Cochebat) a indiqué que la part de marché du plancher chauffant rafraîchissant BT était de 80% en maison individuelle, de 5% en habitat collectif et de 15% en tertiaire. Il a reconnu que, globalement, le marché du PCRBT avait reculé de 14% en 2015, en raison de la baisse du marché de la maison neuve, a-t-il expliqué. Il a souligné, toutefois, que, à l’heure actuelle, une maison neuve sur deux était équipée d’un PCRBT, alors que, voilà trois ans, c’était encore 1 sur 3. Pour sa part, Pascal Dalicieux (EDF R&D) a présenté une étude visant au développement d’un dispositif d’auto-paramétrage et auto-programmation automatiques des PAC air/eau qui pourrait être utilisable au-delà de la seule mise en service et qui va être testé sur une PAC hybride. De son côté, Ludovic Thiébaux (GRDF) a annoncé une future extension de l’offre de PAC gaz sur le marché français, avec notamment une PAC à moteur gaz (de la société EREIE) et des PAC à absorption (de Robur, Helioclim et Bosch).
- EN BREF - Le marché français des chillers a reculé de 3% en 2015, à 6 424 unités, avec -10% en refroidisseurs à eau et -2% en appareils à condensation à air. Les puissances inférieures à 17,5 kW ont détenu 15% du marché, contre 60% pour les 17,5-200 kW et 25% pour les puissances supérieures à 200 kW. Lors d’une récente conférence de presse, Didier Metz (Mitsubishi Electric), président de l’association PAC&Clim’Info, a estimé que ce marché des chillers était à 50% froid seul.
- EN BREF - Le marché français des centrales de traitement d’air a progressé de 7% l’an passé, à 7 963 unités, mais il nous a été indiqué au syndicat Uniclima que, à périmètre constant, la croissance réelle n’a été que de «3 à 5%». Le marché s’est accru de 29% en CTA de moins de 5 000 m3/h (avec une hauteur inférieure à 500 mm), à 1 326 unités. En CTA d’une hauteur de plus de 500 mm, la croissance a été de 8%, à 3193 unités, tandis que le marché progressait de 3% en CTA de 5000 à 15 000 m3/h, à 2 554 unités. Par contre, il a baissé de : 4% en CTA de 15 000 à 50 000 m3/h, à 788 unités, et de 18% en CTA de plus de 50 000 m3/h, à 102. A cela, il faut ajouter 2 427 récupérateurs de chaleur vendus dans l’année (+16%).
- EN BREF - Les indices de coûts BT 40 (chauffage central) et BT 41 (ventilation et conditionnement d'air) pour novembre 2015 s'établissent respectivement à 103,1 (contre 104,3 un an plus tôt) et à 107,8 (contre 107,5).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016