Un marché 2016 de la régulation plutôt en demi-teinte, avec une guerre des prix
Concernant le marché français de la régulation de chauffage à eau chaude, marché sur lequel, selon ACR, le syndicat des industriels de la régulation, « les intégrateurs contribuent à faire baisser les prix », ce syndicat fait état d’une progression des ventes de thermostats d’ambiance programmables en 2016. «L’évolution structurelle du marché, tant au niveau des acteurs que des solutions mises en œuvre, est positive, mais contribue à maintenir des prix bas», souligne le syndicat, qui observe par ailleurs une « bonne tenue », en 2016, des ventes de thermostats non « connectés » par rapport à ceux qui le sont. A propos des robinets thermostatiques, il regrette que « ne se concrétise pas la croissance attendue au regard du contexte réglementaire favorable et des objectifs politiques ambitieux ». Roland Meskel (Caleffi), l’un des vice-présidents du syndicat et le responsable de son « Pôle Hydraulique », pense que, à moins d’évolutions réglementaires, il y a un fort risque que, dans les années qui viennent, les ventes annuelles de robinets thermostatiques électroniques ne progressent guère. Il estime ces ventes à moins de 5 000 unités l’an passé, alors que sont commercialisés annuellement quelques 3 millions de robinets thermostatiques traditionnels. On précise au syndicat que ces robinets traditionnels ont vu leurs ventes stagner l’an passé, alors que celles de robinets électroniques communicants progressaient. On regrette au syndicat que, d’une façon générale, les robinets thermostatiques soient « encore trop souvent délaissés », lors de la pose de répartiteurs de frais de chauffage, et ce en particulier - explique-t-on au syndicat - « en raison d’un contexte juridique pénalisant dans les copropriétés ».
Concernant les MTA (modules thermiques d’appartement), « technologie d’avenir » selon lui, le syndicat constate que, l’année dernière, ces MTA n’ont pas «poursuivi leur croissance». Et il regrette qu’ils « subissent la mauvaise valorisation des réseaux de chaleur malgré un contexte réglementaire favorable ». Les mauvaises performances de ce marché des MTA en 2016 sont préoccupantes pour les adhérents d’ACR, pour lesquels le développement de ce marché reste une priorité, indique-t-on au syndicat.
Au sujet du marché 2016 des vannes auto-équilibrantes, le syndicat se félicite de sa « solide croissance ». Les exigences réglementaires en termes d’équilibrage hydraulique des colonnes en collectif qui devraient être encore renforcées, contribuent à en faire une technologie largement plébiscitée, se réjouit-on au syndicat. A propos de la régulation en fonction de la température extérieure, le syndicat signale qu’elle a tendance à être « embarquée dans d’autres technologies pour répondre aux spécificités de la rénovation ». Les régulateurs en fonction de la température extérieure pour le chauffage individuel connaissent toujours une baisse des ventes, de même que les modèles communicants pour le collectif, poursuit-on au syndicat. Si, malgré tout, les modèles communicants adaptés au collectif tirent leur épingle du jeu, c’est que cette technologie est maintenant souvent intégrée dans les équipements de chauffage adaptés aux besoins de rénovation (chaudières en cascade) ou en réponse à une demande de mix énergétique (PAC et systèmes hybrides). Le marché pourrait se renforcer avec l’entrée en vigueur des futures réglementations sur l’existant qui devraient imposer d’équiper les émetteurs de chauffage de systèmes de régulation en fonction de la température extérieure.
En ce qui concerne la régulation du chauffage électrique, le syndicat se réjouit des « bonnes performances » de vente, en 2016, des délesteurs, ainsi que des thermostats pour plancher chauffant électrique. Au sujet du marché français 2016 de la régulation de la climatisation et de la ventilation, marché « en relative bonne santé » en dépit là encore d’une tendance à la baisse des prix, le syndicat signale un « bon niveau de croissance » des régulateurs non communicants, tout en ajoutant que « la prise en compte du coût global de ces solutions devrait à terme reporter cette croissance sur les solutions communicantes ». Les régulateurs communicants utilisant des protocoles de communication ouverts standardisés, comme BACnet et KNX, sont désormais plébiscités et s’imposent durablement par rapport aux protocoles propriétaires, ajoute-t-on au syndicat, où on indique par ailleurs, à propos des moteurs de registres, que les ventes ont « bien » progressé l’an passé, mais avec encore une fois des prix « maintenus bas par une concurrence moins disante ». L’arrivée d’une offre moins qualitative, mais plus compétitive, issue de nouveaux acteurs, contribue à faire baisser les prix, commente-t-on au syndicat. Au sujet des moteurs modulants de vannes terminales, le syndicat indique que les ventes « continuent à fortement progresser par rapport aux moteurs thermiques traditionnels, ces derniers restant toutefois encore largement majoritaires ».
Propositions pour redynamiser le marché du génie climatique
Dans un « livre blanc » qu’elle vient de publier, la Fedene, une des principales fédérations professionnelles du génie climatique, réclame - en raison de la baisse du prix des énergies fossiles qui « a bouleversé les conditions de compétitivité » - « un rééquilibrage » de ces conditions de marché afin de permettre un redémarrage des projets d’économies d’énergie et de chaleur renouvelable ou de récupération, et ce par une « mobilisation de fonds suffisants pour assurer l’autofinancement des projets », « en combinant trajectoire carbone, aides publiques, financements, en fonction de l’évolution du prix des énergies fossiles ». La fédération souligne que cette « reconstitution » des conditions de marché aurait des impacts « tout à fait considérables », notamment en termes d’emplois. Pour « dynamiser » l’investissement, elle souhaite une réévaluation des dispositifs publics d’aide, avec une « priorisation » des actions ayant « le plus besoin d’aide » et qui présentent la meilleure efficacité économique. Elle recommande aussi que la trajectoire de la Contribution climat-énergie soit « confirmée et garantie ». Elle demande également un doublement, et à terme un triplement, du Fonds Chaleur, ainsi qu’une réévaluation de l’efficacité et du caractère incitatif du dispositif des CEE. Par ailleurs, elle souhaite que soient évitées « les surtranspositions » de textes européens, ainsi que les changements fréquents de réglementation. Dans le résidentiel, elle recommande que soient privilégiées les actions « financées à court terme par les économies pour les usagers ». Concernant le tertiaire, elle juge que les objectifs officiels de réduction de consommation sont « difficilement atteignables sans des mesures réglementaires ».
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 6 Mars 2017