Mobilisation française pour une climatisation plus « verte »
L’Ademe vient de souligner que c’est « un fort enjeu » et une « priorité de recherche » que de « faire émerger des solutions de climatisation économes en énergie et qui utilisent des fluides à faible impact de réchauffement global (notamment des PRG inférieurs à 150) ou des technologies alternatives, sans utilisation de fluides frigorigènes. Il s’agit de « multiplier les actions de démonstration » et de parvenir à des modèles d’affaires permettant « des pénétrations massives du marché », ajoute l’Ademe, qui vient de passer en revue les sept lauréats de son appel à projets de recherche sur le « climatisation du futur » lancé en 2015 :
1) Le projet SthG Clim, coordonné par Carbone Ingénierie, cherche à minimiser les consommations électriques en chauffage, ECS et rafraîchissement de bâtiments équipés de PAC sur boucle d’eau et utilisant des réfrigérants naturels. La boucle d’eau est un réseau de chaleur basse température permettant les transferts et le stockage d’énergie, pour lisser ou annuler le recours à la PAC sur une ou plusieurs journées, explique-t-on à l’Ademe.
2) Le projet TFP Propane, coordonné par ETT, a mis au point un prototype de PAC qui, capable de produire de la chaleur et du froid, est équipé d’un échangeur d’équilibrage utilisant l’air extérieur comme vecteur pour s’adapter aux variations des besoins du bâtiment.
3) Le projet PV-Cooling s’intéresse aux régions du monde où le réseau électrique est déficient.
4) Le projet BHF veut adapter la chaudière Boostheat à la production de froid en utilisant du CO2 comme fluide frigorigène.
5) Le projet Adiabrics utilise trois modes de rafraîchissement simultanément (convection, rayonnement et évaporation). Le système comprend un réservoir d’eau, un réservoir évaporateur poreux en terre cuite et un échangeur de chaleur. Chauffage et rafraîchissement de l’eau se font par l’intermédiaire de la terre cuite poreuse, commente-t-on à l’Ademe. Mais d’autres systèmes pourront être testés ultérieurement. Un démonstrateur offre un COP de 10. Le système reste toutefois cher, regrette-t-on à l’Ademe : en effet, le surcoût estimé pour le client final est de l’ordre de 7 000 euros pour une maison neuve, déjà équipée d’un plancher chauffant, ce qui le met en concurrence défavorable avec des solutions de free-cooling ou de puits canadien.
6) Le projet Optidec concerne le rafraîchissement par dessiccation et évaporation. Mais les freins à sa commercialisation sont un coût d’installation élevé et une régulation « complexe », observe-t-on à l’Ademe. Toutefois, ajoute-t-on, l’entreprise Osmose va proposer une gamme de produits permettant de réduire les coûts et de garantir un temps de retour « de l’ordre de 5 à 6 ans ».
7) Le projet Renewclim associe rafraîchissement adiabatique et dessiccation dans une CTA. La société Sustain’Air est aujourd’hui prête à lancer une gamme de produits, précise-t-on à l’Ademe.
PAC : un marché français 2017 plutôt satisfaisant
L‘an passé, le marché français métropolitain des PAC (jusqu’à 30 kW) et des chauffe-eau thermodynamiques « a profité de la relance des constructions neuves amorcées en 2016 et qui sont effectivement sorties de terre en 2017 », constate une récente étude d’Observ’ER. Selon cette étude, ont été vendues sur ce marché, l’année dernière, 3 100 PAC géothermiques (+0,2%), dont 570 PAC eau/eau (-12%), les autres PAC géothermiques progressant en moyenne de 3%. Les PAC géothermiques entre 5 et 10 kW ont représenté 52% de ces ventes 2017, contre 36% pour celles entre 10 et 20 kW. Par rapport à 2016, signale l’étude, les ventes de PAC géothermiques entre 5 et 10 kW ont augmenté de 6% au détriment des PAC de 10 à 20 kW. L’étude craint toutefois que cette croissance moyenne 2017 de 0,2% ne soit qu’un « répit » pour la filière, qui, ajoute l’étude, « reste à un seuil critique ».
Par ailleurs, ont été vendues en France métropolitaine, en 2017, 81 700 PAC air/eau, +10%, ainsi que 405 390 PAC air/air (+9%), dont 85 700 multisplits (+8%) et 319 690 monosplits (+9%). L’an passé, les appareils de moins de 5 kW ont représenté 31% des ventes de PAC air/eau, ceux de 5 à 10 kW 47% et ceux de 10 à 20 kW 21%, tandis que, en PAC air/air, les appareils de moins de 5 kW ont constitué à eux seuls 64% du marché, contre 29% pour ceux entre 5 à 10 kW et 6% pour les 10-20 kW. L’étude observe que l’activité en PAC air/air est « portée essentiellement par le remplacement d’anciens systèmes de chauffage électrique dans l’existant ». Elle ajoute que 50% des ventes des PAC aérothermiques se situent dans trois régions (PACA, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie), tandis que, pour les PAC géothermiques, l’activité est centrée dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Normandie. Par ailleurs, ont été commercialisés en 2017 quelque 84 420 chauffe-eau thermodynamiques, +10%. L’étude ajoute que les chauffe-eau thermodynamiques « profitent d’une bonne pénétration dans le marché du neuf et de la relance du marché de la construction ».
- EN BREF - - En 2017, au niveau mondial, le secteur de la chaleur et du froid renouvelables représentait un total de 807 000 emplois directs et indirects (dont 670 000 en Chine, 34 000 dans l’Union européenne, 42 400 au Brésil, 17 240 en Inde, 16 600 en Turquie, 12 500 aux Etats-Unis, 8 900 en Allemagne, 700 au Japon). Ce chiffre de 807 000 est en recul de 2,6% sur 2016. C’est ce qui ressort d’une récente étude de l’Agence internationale des EnR.
- EN BREF - - Cette semaine, à Lyon, doit être lancée officiellement une association de promotion de la qualité des installations de chauffage et de sanitaire auprès du grand public, l’Union interprofessionnelle plomberie-chauffage, qui s’appuiera sur une charte d’engagements de qualité que les installateurs, mais aussi les industriels et les négociants seront invités à signer. L’association, qui envisage de lancer une campagne de communication grand public, devrait rayonner à terme sur l’ensemble de la France. Ses membres fondateurs sont le Syndicat des artisans zingueurs, couvreurs, plombiers et chauffagistes du Rhône, la Capeb du Rhône, la fédération de distributeurs Fnas et l’Agence Qualité Construction. L’association compte aussi deux «membres actifs» : Profluid, l’association française des fabricants de pompes et agitateurs, de compresseurs et de robinetterie, et l’Afisb, Association française des industries de la salle de bains.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018