En régulation et GTB, une reprise du marché français n’est pas attendue avant 2017



En régulation et GTB, une reprise du marché français n’est pas attendue avant 2017

Le marché de la régulation et de la GTB devrait pouvoir renouer avec la croissance « dans les 12 à 18 mois à venir ». C’est ce qu’a estimé, lors d’une conférence de presse la semaine dernière, le syndicat ACR des automatismes du génie climatique et de la régulation, que préside Jean Daniel Napar (Siemens). L’an passé, le marché a reculé de façon « logique », selon ACR, en raison de la baisse des permis de construire des dernières années. Avec -2,7% en régulation de chauffage, à 120,2 M€, troisième année consécutive de baisse. Avec aussi une stagnation en régulation de la ventilation et de la climatisation, à 76,5 M€. Avec enfin -6,7% en GTB, à 71,6 M€, tandis que l’activité des adhérents d’ACR en contrats de maintenance et d’entretien sur matériels et logiciels de GTB progressait de 3,5%, à 58,9 M€, « un rythme cependant légèrement moins soutenu par rapport aux années précédente », observe-t-on à ACR. Toutefois, ce domaine des services va continuer à se renforcer, ajoute-t-on.
Le syndicat constate en régulation et GTB, sur l’exercice 2015, une baisse du niveau général des prix des produits, baisse « entrainée par un marché en forte tension et engendrée par l’arrivée de nouveaux entrants ». ACR a décrit un marché de la régulation du chauffage électrique déprimé : Les innovations des industriels, qui visent notamment à prendre en compte l’inertie des bâtiments grâce aux délesteurs, ne suffisent pas à inverser la tendance à la régression du marché, constate-t-on au syndicat. En chauffage à eau chaude, le paysage est plus contrasté. Ainsi, si les thermostats d’ambiance sont globalement en baisse, ce n’est pas le cas des appareils programmables sans fil. Par ailleurs, en régulateurs en fonction de la température extérieure pour chauffage individuel, ainsi qu’en modèles communicants pour le collectif, il y a baisse, certes, mais, dans cette dernière catégorie, elle est moins importante « eu égard aux travaux de rénovation engagés, qui se traduisent souvent par un remplacement des chaudières traditionnelles par des solutions intégrant une régulation en fonction de la température extérieure», se réjouit-on à ACR. Toujours en chauffage à eau chaude, où ACR observe que « l’évolution de la répartition des parts de marché se fait au bénéfice de nouveaux entrants sur le marché, notamment intégrateurs », les deux grandes satisfactions de 2015 auront été les MTA (modules thermiques d’appartement), dont les ventes ont fait un bond de 37%, et, dans une moindre mesure, les vannes auto-équilibrantes, à propos desquelles ACR parle de « croissance prometteuse », et ce grâce aux exigences réglementaires en équilibrage hydraulique des colonnes dans le collectif.

« Les protocoles de communication ouverts sont largement plébiscités »

En régulation de la ventilation et de la climatisation, on souligne à ACR que « l’évolution des prix à la baisse ne doit pas estomper la légère croissance du marché ». On ajoute que les régulateurs communicants utilisant des protocoles de communication ouverts et standardisés (notamment BACnet) « s’imposent » - « largement plébiscités » - par rapport à ceux utilisant des protocoles propriétaires, « en très nette régression », tandis que, par ailleurs, les régulateurs non communicants, « encore largement présents sur le marché », font de la résistance, avec un « bon niveau de croissance » l’année dernière. Mais la prise en compte du coût global des solutions devrait à terme reporter cette croissance sur les solutions communicantes, espère-t-on à ACR. Toujours en régulation de la ventilation et de la climatisation, à noter également que, l’an passé, les moteurs thermiques de vannes terminales sont restés majoritaires sur ce segment de marché. A signaler, par ailleurs, la « bonne santé » des moteurs de registre pour climatisation à air, même si ces moteurs sont concurrencés par « une offre moins qualitative, mais plus compétitive issue de nouveaux acteurs », analyse-t-on à ACR. En GTB, par contre, le syndicat parle de « mauvaise santé », avec des prix « tirés vers le bas ». Il signale, par ailleurs, la croissance des systèmes à intelligence décentralisée qui se traduit par une augmentation des unités de traitement local à faible capacité. Il signale aussi que le nombre de licences pour postes centraux « continue à diminuer ».


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Au sujet de la maquette numérique, ACR a réclamé une « cohérence » des référentiels actuellement en cours d’élaboration. D’une façon générale, il a expliqué que les travaux de normalisation devraient « tirer le marché à la hausse et permettre de le réguler ». Et qu’il était « primordial » que ces référentiels soient « effectivement » pris en compte par les autorités réglementaires. A propos des travaux du CEN (Comité européen de normalisation) sur la performance énergétique des bâtiments, ACR a estimé que les normes qui en résulteront, devraient « impérativement s’articuler sans ambiguïté avec celles utilisées pour répondre aux exigences des directives Écoconception et Étiquetage énergétique ». Une application trop segmentée de ces normes conduirait à la fois à un échec des politiques énergétiques réglementaires et à une tension sur les marchés, insiste-t-on à ACR, où, par ailleurs, on signale le lancement d’une certification eu.bac d’interchangeabilité des régulateurs avec les autres éléments (notamment actionneurs) de la boucle de régulation, et ce dans le but de faciliter la conception, l’installation, l’exploitation et la maintenance des systèmes de GTB par la possibilité d’utiliser un régulateur en combinaison avec des éléments autres que ceux utilisés dans le test de certification du régulateur.

A propos des thermostats « connectés », ACR estime que l’offre devrait s’organiser « de la régulation et de la GTB à l’internet et non l’inverse ». Et il « s’interroge » sur les capacités de ces thermostats « connectés » à atteindre les performances déclarées par certains fabricants en termes d’économies d’énergie. Il juge qu’une partie de ces thermostats pourrait ne pas correspondre aux référentiels en vigueur en France. Il observe aussi que la fonction de régulation en boucle fermée (avec feedback) n’est « généralement » pas assurée par ces thermostats « connectés ». Il parle d’« imprécision » de la régulation assurée par ces appareils. Et il ajoute : Si le contact « tout ou rien » actionne un générateur d’énergie (par exemple, une chaudière), celui-ci va sans cesse être mis en marche-arrêt, ce qui réduit sa durée de vie. Et, lorsque le vecteur d'énergie est l'eau chaude, cette action est un élément perturbateur de l’équilibrage hydraulique. Selon ACR, plus de 10 000 thermostats « connectés » ont été vendus en France en 2015, à des prix allant de 50 à 600 €, «voire plus». Le syndicat a recensé, en France, 46 modèles de thermostats « connectés  », commercialisés ou en cours de commercialisation, et 63 à l’échelle mondiale.


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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016


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