Reprise du marché au second semestre 2016, après une année 2015 plutôt stable ?
Sur le marché français des matériels de génie climatique, il est permis d’espérer pour le second semestre de 2016 une reprise « très mesurée », tirée surtout par les PAC et les chaudières murales à condensation, ainsi que par les chaudières fioul (à condition toutefois que le prix de ce dernier reste bas). C’est ce qu’a déclaré, lors d’un entretien exclusif avec ThermPresse, Jean-Pascal Chirat, vice-président de la Fnas, en charge de la Section Thermique de cette fédération de grossistes, lors de la convention nationale de la Fnas, la semaine dernière à Paris. Pour 2016, M. Chirat voit « quelques signaux de reprise » en construction neuve, « mais non encore significatifs pour les activités de second œuvre thermiques à réaliser dans l’année ». Il se félicite, par ailleurs, du « dynamisme » actuel du marché de la rénovation énergétique des logements, tout en regrettant que « le faible prix des énergies reste peu incitatif » à l’engagement de tels travaux.

La semaine dernière, M. Chirat a présenté, au nom de la Fnas, une étude qui révèle que, en matériels de génie climatique, les achats des entreprises de commerce de gros chauffage/sanitaire ont progressé de 0,8% en 2015 (contre -0,2% en 2014), à 1,8 milliard d’euros HT. 2015 a été une année de stabilisation de l’activité, avec des hauts et des bas selon les produits, a dit M. Chirat. En génie climatique, les plus importants reculs d’achats des grossistes Fnas en 2015, par rapport à 2014, ont concerné les corps de chauffe (-4,3%, à 132 millions d’euros d’achats), l’ensemble de la robinetterie de chauffage, des vases d’expansion, des accessoires, des cuves à fioul et de l’assainissement (-5,6%, à 74 millions), les chaudières murales gaz classiques (-6,1%, à 106 millions), le plancher chauffant hydraulique (-11,6%, à 70 millions), les chaudières hybrides gaz/fioul (-15,3%, à 4 millions), les chaudières et poêles biomasse (-16,3%, à 37 millions), les chaudières sol classiques gaz/fioul (-22,6%, à 44 millions) et le solaire thermique (-27,3%, à 16 millions). Inversement, les plus fortes progressions 2015 dans les achats des grossistes sont observées en PAC aérothermiques ou géothermiques (+9,8%, à 142 millions d’euros), en climatisation (+11,2%, à 191 millions d’euros), en chaudières murales gaz à condensation (+14,8%, à 167 millions) et en chaudières sol gaz/fioul à condensation (+12%, à 101 millions). Au total, c’est la climatisation qui, l’an passé, est arrivée (nettement) en tête pour le volume d’achats facturés aux grossistes de la Fnas, avec une part de 10,5% dans ces achats (contre 9,5% en 2014), devant les chaudières murales gaz à condensation (9,2% en 2015) et les chauffe-eau électriques (y compris groupes de sécurité), à 9,1%.
Rénovation : le Cercle Promodul propose un bouquet de travaux « chauffage »
Au sujet des travaux de rénovation énergétique des logements, le Cercle Promodul, association d’industriels du génie climatique, vient d’estimer que, pour les propriétaires et les locataires, le « confort est un déclencheur plus important que la performance énergétique » et que « les notions d’économies d’énergie, de réduction de factures et d’amélioration de l’efficacité énergétique ne sont pas aujourd’hui, pour eux, les objectifs prioritaires ». Le Cercle Promodul souligne, par ailleurs, que les dispositifs incitatifs, tels que la TVA à 5,5%, sont « un réel booster » pour ces travaux de rénovation et que le CITE est « un levier important » pour des travaux n’impliquant pas de rénovation lourde, par exemple un changement de chaudière. A propos de l’éco-PTZ, le Cercle Promodul juge que c’est « un levier pertinent » d’aide au passage à l’acte, mais que « le décalage entre ses conditions et les travaux réellement visés par les particuliers le rend complexe » ; le Cercle Promodul souhaite un allongement « significatif » de la durée maximum de cet éco-PTZ, ainsi que la mise en place de dispositifs d’incitation « permettant d’embarquer la performance énergétique lors de la réalisation, par des particuliers propriétaires, de travaux pour améliorer leur confort de vie ». Le Cercle Promodul juge, d’autre part, que « les actuels bouquets de travaux sont complexes à appréhender pour les particuliers, car ils ne correspondent pas toujours à la combinatoire de travaux qu’ils souhaitent réaliser ». Une approche simplifiée pour le particulier et l’artisan consisterait à ajouter au dispositif de travaux actuels des bouquets-projets, ajoute le Cercle Promodul, qui cite, par exemple, un « bouquet chauffage » qui intégrerait un remplacement de chaudière, un calorifugeage de tuyaux, l’installation d’une régulation et le remplacement des émetteurs.
Solaire thermique : un parc français de plus de 2 millions de m²
Le ministère en charge de l’énergie vient de publier des statistiques relatives au parc solaire thermique français d’où il ressort que la surface de capteurs solaires en activité était de 1 975 milliers de m2 en France métropolitaine à fin 2013 (contre 510 milliers dix ans plus tôt) et de 689 milliers dans les DOM (contre 200 milliers). Soit un total de 2 664 milliers de m2, dont : 523 milliers à la Réunion, 321 milliers en Rhône-Alpes, 240 milliers en Provence Alpes Côte d’Azur, 200 milliers en Midi-Pyrénées, 158 milliers en Languedoc-Roussillon, 152 milliers en Alsace, 134 milliers en Poitou-Charentes, 97 milliers en Guadeloupe et 88 milliers dans les Pays de la Loire, les autres régions étant nettement en dessous de 100 milliers. L’étude ajoute que le parc solaire thermique français a produit 146 ktep de chaleur en 2013 (contre 37 ktep en 2003).
- EN BREF - Un « dossier » de recommandations techniques pour l’élaboration des étiquettes énergétiques des systèmes combinant des matériels de différentes marques est en cours de réalisation par un groupe de travail réunissant des représentants de plusieurs organismes (ACR, Ademe, ATEE, Costic, Fedene, Fnas et UECF). Ces recommandations prendront en compte la puissance, la zone climatique et l’énergie et/ou technologie utilisées. Il devrait paraître l’an prochain.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016