Rappelons ce dispositif a été le résultat de 5 mois de travaux des parties prenantes et met en scène un ensemble de mesures pour passer d’une économie linéaire qui épuise nos ressources à une économie circulaire.
Cette « feuille de route » permettra en outre à la France d’atteindre les cibles des objectifs du développement durable de l’Agenda 2030 des Nations unies.
Une feuille de route pour réussir la transition écologique
La transition vers une économie circulaire est un chantier clé de la transition écologique et solidaire. Le modèle linéaire « fabriquer, consommer, jeter » se heurte fatalement à l’épuisement des ressources de la planète. Il faut progresser vers une économie différente, où nous consommons de manière sobre, où les produits ont une durée de vie plus longue, où nous limitons les gaspillages et où nous arrivons à faire de nos déchets de nouvelles ressources. Cette transition est un véritable projet de société dont l’objectif est de sortir de la société du jetable. Elle invite à faire évoluer nos pratiques de vie, à inventer de nouveaux modes de production et de consommation plus durables, en privilégiant l’usage à la propriété.
Si le XXe siècle a été celui des gains de productivité sur le travail, le XXIe siècle devra être celui des gains de productivité sur les ressources sans quoi nous ne pourrons pas bénéficier de tout le potentiel de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle. Le rapport de Cédric Villani (mars 2018) pointe ainsi les tensions à moyen terme sur la disponibilité du silicium pour faire face aux besoins de puissance de calcul d’une économie numérique.
Le constat s’impose : la France a de larges marges de progrès en matière d’économie circulaire. Le taux de valorisation des déchets ménagers et assimilés était en 2014 de 39 %, un taux très inférieur à celui de nos voisins allemands (65%) ou belges (50%). Le reste, composé pour moitié de déchets organiques, est donc incinéré ou mis en décharge ce qui engendre des nuisances locales ainsi qu’un gaspillage énergétique incompatible avec nos objectifs climatiques.
Sur le plastique les taux de collecte plafonnent. 20% des emballages plastiques sont effectivement recyclés quand la moyenne européenne est de 30%.
Les objectifs
• Réduire la consommation de ressources liée à la consommation française : réduire de 30% la consommation de ressources par rapport au PIB d’ici à 2030 par rapport à 2010.
• Réduire de 50% les quantités de déchets non dangereux mis en décharge en 2025 par rapport à 2010.
• Tendre vers 100% de plastiques recyclés en 2025.
• Réduire les émissions de gaz à effet de serre : économiser l’émission de 8 millions de tonnes de CO2 supplémentaires chaque année grâce au recyclage du plastique.
• Créer jusqu’à 300 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux.
Le taux de collecte des bouteilles plastique est en moyenne de 55% alors que dans les pays nordiques plus de 90 % des bouteilles en plastique sont recyclées.
Cette situation médiocre n’est pas une fatalité mais le changement de modèle ne se fera pas spontanément. Il demande une action volontariste de l’État à la fois pour définir un cadre économique qui facilite la valorisation plutôt que l’élimination des déchets et créer les conditions d’une collecte proche de 100% des déchets recyclables. Cela passe également par la structuration de filières de production capables de « boucler la boucle » entre les capacités de collecte, de recyclage et de débouché pour les matières à recycler tout en permettant l’innovation, notamment à travers l’écoconception. Pour relever ce défi industriel, notre pays peut s’appuyer sur des leaders mondiaux du recyclage ainsi que des start-ups innovantes.
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