Voici les résultats d’une enquête de l’ADEME sur les travaux de rénovation et ceux qui concernent la rénovation énergétique. Elle est publiée à l’occasion de la présentation des résultats de l’enquête TREMI (Travaux de Rénovation Énergétique des Maisons Individuelles) au Congrès Bâtiment Durable à Lyon le 17 octobre 2018.
Menée auprès de 29 253 ménages résidant dans des maisons individuelles en France continentale, et ayant achevé en 2016 des travaux de rénovation lancés entre 2014 et 2016, elle dresse un panorama des travaux réalisés. Elle met également en lumière les motivations, les freins des ménages et les aspects financiers.
La rénovation énergétique des bâtiments est une des priorités annoncées par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) qui vise, au travers du Plan de Rénovation énergétique des bâtiments présentés en avril 2018, une éradication des passoires énergétiques d’ici 2025 et un parc de logements au niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation) à l’horizon 2050.
Dans le cadre de ce plan, l’ADEME et le MTES ont lancé la campagne « FAIRE » en septembre dernier pour informer et accompagner les Français pour la rénovation énergétique de leur logement et améliorer la lisibilité des services publics (État, collectivités territoriales, associations) pour la rénovation énergétique.
1°) On note un décalage de perception entre les ménages et les pouvoirs publics
5,1 millions de ménages ont réalisé des travaux sur leur maison individuelle durant la période 2014-2016 pour un coût moyen de 11 750€.
Coût moyens par poste et par performance énergétique
La principale motivation des ménages est le confort offert grâce aux travaux de rénovation, pour avoir plus chaud (ou plus frais l’été), pour être plus au calme, pour réguler le taux d’humidité dans le logement ou simplement pour l’embellir. La réduction de la facture énergétique grâce à une diminution des consommations d’énergie est le deuxième facteur de motivation de réalisation de travaux de rénovation.
La satisfaction des ménages est au rendez-vous : 83% ayant réalisé des rénovations estiment qu'ils ont amélioré le confort thermique de leur logement à la fin des travaux. En revanche, sur ces 5,1 millions de rénovations, 25% ont un impact énergétique significatif (saut de 1 classe énergétique) et seulement 5% présentant un impact énergétique important (saut de 2 classes énergétiques ou plus).
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE)
Ce diagnostic thermique classe la performance énergétique d'un logement sur une échelle allant de A (logement économe) à G (logement énergivore).
Néanmoins, 27% des ménages estiment que les travaux qu’ils ont réalisés ont permis de de finaliser leur rénovation énergétique. Ce décalage montre que la perception des ménages en termes de niveau de performance d’un logement économe n’est pas à la mesure du niveau bien plus ambitieux à atteindre pour réaliser la transition énergétique.
Les travaux réalisés sont en majorité des travaux d’isolation sur les ouvertures, la toiture et les murs, le chauffage arrive lui en quatrième position.
L’enquête TREMI a également permis de révéler que la ventilation de l’habitat reste le parent pauvre des travaux de rénovation.
2°) Des travaux encore trop souvent réalisés sans l’aide de conseils énergétiques
Impact des différentes aides financières pour la rénovation
Les ménages font encore trop peu appel aux acteurs qui peuvent les informer et les accompagner sur les travaux de rénovation qu’ils souhaitent réaliser, et seulement 60% des ménages ont bénéficié d’aides financières. L’information et l’accompagnement en matière de rénovation énergétique peuvent ainsi être un levier pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments.
Typologie des travaux de rénovation engagés en euros par logement
Le service public d’information et de conseil sur la rénovation énergétique de l’habitat : le réseau FAIRE est à la disposition des particuliers partout en France avec près de 600 conseillers en rénovation énergétique. Ce service est disponible gratuitement au 0808 800 700, ou sur www.faire.fr.
3°) L’enquête TREMI de l’ADEME
L’enquête TREMI a été menée dans la lignée de l’observatoire OPEN, avec une méthodologie et un périmètre d’observation différents pour se concentrer uniquement sur les travaux achevés en 2016 et lancés entre 2014 et 2016 dans les maisons individuelles. Ces changements ont été réalisés en vue de contribuer au futur Observatoire National de la Rénovation Energétique, prévu dans l’action n°2 du Plan Rénovation Energétique.
TREMI est l’enquête sur les Travaux de Rénovation Energétique des Maisons Individuelles. L’enquête vise à améliorer la connaissance de la perception, sur le terrain, des politiques nationales et locales d’encouragement à la rénovation énergétique des logements. C’est à ce jour la seule enquête nationale, réalisée auprès d’un large échantillon de particuliers, permettant d’étudier finement :
→ Les travaux réalisés pour améliorer la performance énergétique des logements,
→ Les motivations des ménages pour réaliser des travaux ou au contraire les freins rencontrés,
→ La notoriété et l’usage des dispositifs nationaux dédiés à la rénovation.
En cela, l’enquête TREMI constituera un pilier important du futur Observatoire National de la Rénovation Energétique.
Quels travaux sont pris en compte ?
L’enquête TREMI ne se concentre pas uniquement sur les rénovations présentant un impact énergétique mais analyse bien l’ensemble des travaux de rénovation qui permettent d’embarquer de la performance énergétique. Par exemple la réfection d’une toiture, qu’elle ait permis ou non l’amélioration énergétique du logement, est prise en compte. A contrario, la rénovation d’une cuisine n’entre pas dans le périmètre de l’enquête (hormis si les fenêtres de cette cuisine ont été changées ou si un mur donnant sur l’extérieur a été rénové).
Téléchargez la synthèse de l’enquête TREMI