le 11 Septembre 2023
Par Nathalie CHAMPEAUX, Directrice Marketing Schneider Electric France
Parce qu’il concentre 44 % des consommations d’énergie, le secteur du bâtiment est en première ligne pour participer à la transition vers un futur moins énergivore. En particulier, les bâtiments existants représentent un gisement d’économies considérable s’ils étaient rénovés, sachant que 80 % des bâtiments de 2050 ont déjà été construits. Pourtant aujourd’hui, seul 0,5 % du parc immobilier européen est rénové chaque année. A ce rythme, la rénovation durera 150 ans ! Beaucoup trop long, face aux crises énergétique et climatique actuelles. Et si l’on décidait d’appuyer sur la pédale d’accélérateur ?
Les marchés de l’énergie ont flambé en 2022 – le prix de gros de l’électricité ayant atteint le record de 1 000 euros par MWh le 26 août - et restent fébriles en 2023. Dans ce contexte, certaines entreprises se sont trouvées fragilisées. Parmi les solutions pour limiter ces coûts et la volatilité de l’énergie, le bâtiment constitue un levier essentiel, puisqu’il est le secteur le plus consommateur.
La rénovation plutôt que la construction
Doit-on changer les méthodes de construction ? En 3 ans, le prix du neuf a augmenté de 20 à 25 %, selon Olivier Salleron, Président de la Fédération Française du Bâtiment[1], et le foncier se fait de plus en plus rare, notamment depuis l’application du ZAN, qui vise à réduire l’artificialisation des sols de moitié d’ici 2031 avant de passer à zéro artificialisation en 2050. Le marché des constructions neuves est donc en retrait. Il est donc plus sage de miser sur la rénovation des bâtiments et c’est justement cette voie que l’Etat privilégie, avec des mesures pour la rénovation énergétique des écoles (EduRénov) et des bâtiments tertiaires (décret BACS, dispositif Eco-Energie Tertiaire…).
Opter pour l’efficacité énergétique à gain rapide
Afin d’accélérer la rénovation des bâtiments (il faudrait aller 6 fois plus vite pour améliorer l’ensemble du parc immobilier en Europe d’ici 25 ans), il conviendrait de favoriser dans un premier temps les actions d’efficacité énergétique active plutôt que les importants travaux d’isolation. Ces solutions sont complémentaires, à la différence près que l’efficacité énergétique permet d’obtenir des gains bien plus rapides.
Et rénover les bâtiments, qu’est-ce que cela signifie ? Avant tout, le secteur doit s’affranchir des énergies fossiles et électrifier les usages de ses occupants. Il s’agit à la fois d’intégrer la production d’énergies renouvelables, de développer la mobilité électrique et d’utiliser des modes de chauffage plus performant, comme les pompes à chaleur. Parallèlement, le bâtiment doit se digitaliser, afin de permettre aux propriétaires et aux locataires d’accéder aux bonnes informations et d’exploiter tout le potentiel de leur bâtiment pour réduire les coûts d’exploitation, diminuer les consommations d’énergie et limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Digitaliser le bâtiment pour mesurer et piloter la performance
Accéder aux bonnes informations du bâtiment, certes, mais comment récupérer ces données ? Il est nécessaire pour cela d’installer des architectures électriques connectées, communicantes et productrices de données. Les bureaux d’études, les tableautiers, les installateurs et les intégrateurs ont ainsi un rôle déterminant pour déployer ces technologies digitales innovantes et délivrer une performance durable pour les bâtiments des utilisateurs finaux. Ces outils connectés ont deux fonctions.
La mesure des consommations d’énergie, avant tout, afin de permettre aux occupants et exploitants de prendre conscience de leurs usages énergétiques, de repérer les équipements les plus énergivores et d’organiser les actions d’efficacité énergétique les mieux adaptées à leur activité et leurs priorités. La mesure permet aussi de suivre les grandeurs électriques, pour s’assurer que son installation est bien dimensionnée et que les réglages sont conformes à un fonctionnement optimal.
Les outils connectés permettent en plus de piloter les usages du bâtiment et ainsi de consommer l’énergie au juste besoin et au bon moment, pour davantage d’économie d’énergie encore : jusqu’à 40 % !
Quatre étapes pour élaborer l’architecture électrique connectée adaptée
Pour que la solution digitale soit réellement appropriée aux besoins du bâtiment, le metteur en œuvre conseillera son client, en l’accompagnant sur quatre étapes : déterminer ses besoins (comptage, mesure, qualité et/ou disponibilité de l’énergie ?), sélectionner les produits adéquats, choisir les logiciels de visualisation et utiliser les bons outils de paramétrage.
Pour faire un parallèle, comparez votre tableau électrique à une voiture. La fonction de comptage de l’électricité consommée par usage correspond au compteur kilométrique qui indique le nombre de kilomètres parcourus. La fonction de mesure de consommation d’électricité en temps réel, elle, s’assimile à l’indicateur de vitesse instantanée. La fonction qualité peut se comparer au compte-tours du véhicule et la fonction disponibilité correspond aux témoins d’alarme de batterie ou de la jauge de carburant. La détermination de ces besoins en termes de comptage, de mesure, de qualité et de disponibilité permet ainsi de choisir les produits appropriés et de concevoir l’architecture électrique la mieux adaptée au bâtiment. Reste ensuite à relier l’installation à un logiciel de visualisation, pour voir et analyser clairement ce que les occupants consomment, pour exploiter efficacement le bâtiment et prendre les bonnes décisions d’optimisation. Enfin, afin de faciliter l’intégration des technologies digitales, vous pouvez utiliser un outil de paramétrage, pour mettre à jour les logiciels des passerelles de communication, appairer facilement les capteurs et les appareils sans fil… Sans être un jeu d’enfant, la connexion des équipements du bâtiment devient vraiment plus simple !
L’exemple de l’hôtel Grand Monarque à Chartres
Bertrand Jallerat, propriétaire de l’hôtel étoilé Grand Monarque, a justement suivi cette démarche, accompagné par son installateur Matthieu Huppeau, Chargé d’affaires de la société B2EI. L’objectif était à la fois de moderniser l’établissement vieux de 600 ans et de réduire les coûts d’exploitation, quand les prix de l’électricité sont passés de 80 à 700 euros/kWh. C’est ainsi que l’hôtel a été le premier en France à être équipé du logiciel EcoStruxure™ Energy Hub, qui permet à Bertrand Jallerat d’accéder à une vision en temps réel des consommations et des coûts d’énergie de son établissement et d’obtenir une analyse des principaux postes énergivores. Il a ainsi pu normaliser certaines charges, pour réduire des gaspillages existants. Déjà, 15 % d’économie sont attendus pour un retour sur investissement estimé sur 6 mois. A terme, des travaux d’efficacité énergétique vont être entrepris à partir des analyses d’Energy Hub, avec l’ambition d’économiser 40 % d’énergie !
Si vous aussi, vous voulez rénover votre parc, consultez le guide « Les architectures connectées incontournables », où vous découvrirez d’autres cas d’usages et le détail des architectures connectées pour transformer votre bâtiment.
N’hésitez pas à découvrir notre solution EcoStruxure ™ Energy Hub sur notre site internet et à contacter un expert Schneider Electric pour faire le point sur la situation de votre parc immobilier et réaliser un diagnostic.
[1] Interview Olivier Salleron (FFB) : « Il faut une vraie politique du logement en France », Le Journal des entreprises, Charlotte de Saintignon, 22/08/2023.