Par Alain MAUGARD, président de QUALIBAT le 04 Juillet 2019
Nous allons aborder toute une série de chroniques et cette rentrée en changeant de dimension. Nous allons passer à l’échelle du BEPOS collectif dans l’ilot, à l’échelle de l’éco-quartier et de la ville durable. Terminons ici l’analyse du BEPOS en tant que bâtiment et marquons les prochaines échéances à très court terme.
De la RT 2012 aux labels BEPOS 2013, 2014 et 2018
Du côté des pouvoirs publics, l’ambition est de lancer des labels qui vont au-delà de la RT 2012 avec l’apparition de labels en l’occurrence les labels HPE et THPE. Le curseur a été mis à 10% de mieux en énergie primaire pour le HPE, et à 20% de mieux pour le THPE ainsi que le renforcement de quelques exigences de moyens par rapport à la RT 2012. Ces labels représentent ainsi une étape de plus vers les bâtiments à énergie positive.
Dans un souci de lisibilité, il est apparu souhaitable de travailler sur une convergence entre le « label réglementaire THPE » présenté par l’administration, et le « label Effinergie+ » de l’association Effinergie. Rappelons-nous que c’est Effinergie qui a lancé le label BBC Effinergie qui a servi de base à l’élaboration de la RT 2012.
C’est encore sous l’égide Effinergie et avec l’acceptation des pouvoirs publics qu’est sorti le premier label BEPOS dénommé « Bepos-effinergie 2013 ». Ce label pilote, à ce jour applicable, s’appuie sur la RT 2012 et le label Effinergie+. Il va plus loin et demande que le bâtiment fasse l’objet d’une évaluation de l’énergie grise et du potentiel d’éco-mobilité.
Ensuite il y aura certainement durant l’année 2014 une mise à jour pour confirmer ce label BEPOS et voir apparaitre un label d’état BEPOS 2014 anticipant ainsi une partie de la future réglementation RT 2020.
Pour 2014, dans le cadre de cette réflexion et évolution vers 2020, il y a encore deux écoles du BEPOS. Il y a ceux qui pensent BEPOS pur et dur d’une manière élitiste et ceux qui pensent BEPOS dégradé et qui visent dès 2014 un grand nombre d’utilisateurs. Cette dernière idée qui n’est pas encore validée aurait comme objectif de lancer rapidement un BEPOS de masse qui permettait aux industriels de « se roder » pour préparer au plus tôt les solutions techniques de 2018 et 2020.
Enfin est prévu un label commun 2018 pour les bâtiments responsables neufs mais également en rénovation et en exploitation. Seraient analysés les indicateurs de performances spécifiques portant sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, les effets induits sur les ressources et sur les rejets à l’échelle de la planète (énergie, émissions de CO2, production de déchets) ainsi que la qualité des ambiances intérieures (confort d’été, acoustique, qualité de l’air).
Comment sommes-nous organisés pour aller de maintenant à 2020 ?
Quant à la réflexion sur le moyen terme qui va jusqu’à 2020 et au-delà, elle est conduite dans un cadre spécifique du groupe Pelletier « Bâtiment Durable » qui a créé un groupe de travail auquel je participe. Cette initiative n’est pas conduite directement par l’administration. Ce groupe devait s’appeler RT 2020 et s’est rebaptisé de façon volontaire RBR 2020, RBR voulant dire Réglementation du Bâtiment Responsable 2020.
La réflexion est large et ne se limite pas uniquement à la prochaine réglementation thermique 2020 car nous avons pensé qu’à l’horizon 2020 il fallait aller au-delà de la réglementation énergétique même si la loi Grenelle 1 définit l’ambition énergétique d’être BEPOS en 2020. Nous pensons qu’il fallait qu’il y ait d’autres éléments environnementaux comme l’énergie grise, le recyclage des matériaux, la qualité de l’eau, ainsi que d’autres critères mettant l’individu au premier plan. Nous sortons bien naturellement de la dimension thermique pour aller vers une dimension environnementale, une sorte de super HQE, de la haute qualité environnementale à l’horizon 2020. Ce groupe RPR 2020 est présidé par Christian Cléret - Directeur Général de Poste Immo - et par Bernard Boyer - ancien Président de IOSIS. Nous auditionnons nombres d’acteurs comme EDF GDF Suez, immobilier construction, Vinci, Schneider et autres industriels, urbanistes, architectes, économistes.
Bien évidemment cette réflexion nous est utile pour raisonner BEPOS à l’échelle de la ville et plus généralement pour réfléchir au Bâtiment Responsable 2020 dans une Ville Durable.
Ce qui vous attend pour la prochaine chronique ?
Si la ville appelle la collectivité toute entière, nous verrons lors de la prochaine chronique qu’il existe des étapes intermédiaires avant l’aboutissement de la ville BEPOS. Des étapes où l’avantage du « BEPOS à plusieurs » va se démontrer progressivement et nous montrer la voie du BEPOS collectif.
Alain Maugard
Bonjour, j'ai laissé vendredi dernier un commentaire sur cet article et je ne le vois pas en ligne. A t'il était censuré? si oui pour quelle raison. Au cas où vous ne l'auriez pas reçu, faites le moi savoir et je vous le retournerai.
Dominique LOIR-MONGAZON - kephir-environnement