Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
12 Janvier 2012
Le monde de la thermique et de l’énergétique voit l’année 2012 comme un grand millésime, celui de la nouvelle réglementation RT 2012 qui fixe un objectif énergétique global. Dans l’examen de Lundi dernier consacré à cette situation il nous a semblé préférable de ne pas globaliser, et d’examiner séparément les grandes catégories d’applications : nous allons, aujourd’hui, poursuivre cet examen.
Par quoi voulez-vous poursuivre ?
Par le chauffage d’abord. Ses résultats énergétiques dépendent essentiellement du bâti, et de son isolation.
Quand on regarde de près les propositions actuelles en la matière, on constate que les propositions se simplifient de la manière suivante :
. des coefficients U très faibles a priori (0,25 ou moins pour le spectacle) lorsqu’il s’agit des parois courantes, donc finalement des épaisseurs d’isolant très fortes, de l’ordre de 20 cm, sans qu’aucun bilan CO2 n’ait été fait sur cet isolant, dont d’ailleurs la durée de vie est encore difficile à assumer ;
. des traitements efficaces contre les ponts de chaleur, privilégiant l’isolation par l’extérieur, une technique sur laquelle je reviendrai un jour en fonction de mon expérience personnelle ;
. des fenêtres double, sinon triple vitrage selon le site.
C’est finalement le point fort des réglementations et propositions actuelles. Reste le choix du système de chauffage. Quitte à me faire mal voir, je prédis que ce sera – tôt ou tard - du chauffage électrique direct sans accumulation. Et que le chauffage à eau chaude, les pompes à chaleur, les réseaux urbains (sauf sites très spéciaux) s’effaceront.
Vous sépariez également la ventilation et la climatisation ?
A partir du moment où l’isolation du bâtiment est bien traitée, les pertes de chaleur sont essentiellement dues à la ventilation. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, et nous y reviendrons. Je m’arrête donc là sur ce point, pour en venir sur la climatisation.
Qu’y a-t-il à dire sur ce sujet ?
D’abord qu’il est nécessaire de mettre un peu d’ordre sur ce sujet. Personnellement j’ai tendance à distinguer trois domaines très différents : la petite climatisation, la climatisation courante et le conditionnement d’air. La dernière de ces trois catégories (le conditionnement d’air) correspond aux ambiances très contrôlées, donc professionnelles, qui font généralement jouer un rôle important à, l’humidité : cette technique n’est pas actuellement couverte par la réglementation RT, et je ne l’examinerai pas davantage. Reste les autres domaines.
Vous avez parlé de « petite climatisation », que voulez-vous dire par là ?
Il peut être souhaitable dans l’habitat ou dans des enceintes telles que des salles d’attente médicales, d’équiper les locaux (ou plutôt un local) de climatiseurs fonctionnant, à la demande, durant les grandes chaleurs d’été. Je suis opposé à la RT sur de telles installations, pour les raisons suivantes les bases climatologiques mal choisies sur la RT (c’est très important et le deviendra de plus en plus), l’algorithme de calcul de ce que la RT appelle Tic, la révision très erronée des consommations.
Vos critiques sont-elles valables pour la « climatisation courante » ?
Schématiquement oui. Prenons l’exemple des consommations : les auteurs britanniques de leur réglementation ont, il y a bien des années, constaté qu’on ne pouvait pas transposer les méthodes de calcul valables en chauffage. Et ont proposé un classement par système, avec des méthodes adaptées à chaque catégorie (il y en a sept). Je pense que c’est une bonne décision. Quant aux conditions climatologiques (France) il est impératif de modifier la plupart des valeurs adoptées par la RT, les recommandations AICVF ou les fichiers ASHRAE : c’est un sujet sur lequel il faudra que nous revenions. Car, au regard des réalités et non pas des anciens fichiers Météo, les erreurs y sont très sérieuses.
N’hésitez pas à poser vos questions ou à développer vos suggestions auprès de rc(at)xpair.com.Roger CADIERGUES