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Vers une refonte inévitable de nos techniques ...

Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019

7 Juillet 2008

Dans ma lettre précédente j'ai indiqué que nous assisterons vraisemblablement, dans les années qui viennent, à une refonte progressive de nos techniques. Avant d'aborder (en Septembre prochain) les outils de conception et réalisation devenus nécessaires, nous allons, aujourd'hui, aborder le problème des techniques elles-mêmes.

Quel est donc ce problème ?

Au premier abord vous pourriez penser qu'il s'agit du développement durable : ce n'est là qu'une exigence, et ce n'est pas vraiment le fond du problème technique. Le fond du problème peut, lui, être caricaturé en regardant les évolutions, depuis plus d'une vingtaine d'années, de ce qu'on a appelé la gestion technique du bâtiment. L'une des démarches essentielles, apparue comme un développement fondamental, a été la création, aux USA, des normes BACNet pour les réseaux de GTB. Quand on regarde le volume atteint, année après année, par ces normes (plusieurs centaines de pages) on est bien obligé de constater que nous avons tout simplement plongé dans la confusion. Il est grand temps d'espérer que notre avenir puisse être différent.

Qu'entendez-vous par là ?

Au lieu de prendre le cas des grandes installations, prenons d'abord l'exemple des automatismes domotiques pilotés par des interfaces électriques simples de type CM11 : en moins d'une heure je peux développer très simplement un logiciel permettant de commander toutes les unités sous réserve qu'elles soient électriques, et que les interfaces CM11 aient été prévues. Sans norme BACNet bien entendu. Mais ce n'est là qu'un exemple de base, et je voudrais aller au-delà. Pour ce faire prenons l'exemple du chauffage à eau chaude, la situation type étant celle d'émetteurs pilotés par des robinets thermostatiques, avec un réseau pourvu d'organes d'équilibrage classiques. Je dis que c'est largement désuet et inadapté.

Que voulez-vous faire à la place ?

A la place du robinet thermostatique je place une micro-pompe, et je supprime tous les organes d'équilibrage et les pompes centrales. Je supprime les pertes de charges artificielles, et les consommations d'énergie dues aux "serrages" de débits liés à l'équilibrage et aux robinets thermostatiques. Je les remplace par le fonctionnement (tout ou rien ou modulé) des micro-pompes alimentant chacune un émetteur. Il ne s'agit pas d'un rêve : de telles micro-pompes commencent, par exemple, à être proposées par Wilo. Mais là ne s'arrête pas ma réforme.

Que voulez-vous dire ?

Je sépare très nettement les automatismes locaux et le réseau qui ne transmet que des informations, ce réseau alimentant l'ensemble des équipements capables de "converser". Ce n'est pas du BACNet car je n'invente aucun protocole, et je me limite aux échanges d'informations dans les deux sens (vers et à partir des terminaux). Allant même plus loin je propose, pour ce réseau de type purement informatif, d'adopter le procédé sans-fil ZigBee qui utilise une onde radiofréquence (2,5 GHz) pouvant faire fonctionner (sous commandement obligatoire) plusieurs centaines d'objets de toutes natures, pas seulement de chauffage.

Pourquoi ne pas utiliser des protocoles plus classiques ?

D'abord je ne propose pas un protocole nouveau, puisqu'il s'agit d'échanges de type informatique, donc bien connus et relativement libres. Les modes classiques de communication en informatique (WI-Fi ou Bluetooth) ne peuvent mettre en relation que très peu d'appareils alors que ZigBee me permet de mettre en communication plus de 60 000 points. Ce n'est d'ailleurs plus une perspective du futur, c'est aujourd'hui un début de réalité. C'est ainsi que Schneider a déjà équipé un certain nombre d'hôtels pour regrouper sans fil (à la réception) les situations dans chaque chambre. Siemens, de son côté, a déployé plusieurs dizaines de gestions automatiques basées sur ces puces et ce protocole. Encore une fois, en séparant nettement (un peu contrairement à Siemens) les automatismes locaux (limités) et les échanges d'information (dans les deux sens), ceci grâce aux puces ZigBee, on obtient des systèmes extrêmement flexibles et évolutifs pouvant s'étendre à des centaines de terminaux. Et ce en n'échangeant que des messages de type informatique classiques - donc sans servitude de normes nouvelles. Et avec des économies d'énergie appréciables, les systèmes ZigBee pouvant, par exemple, consommer dix à cent fois moins (en énergie) ce que consomme un réseau plus classique tel que Wi-Fi.

Toutes ces perspectives restent encore un peu floues : quand pourrons-nous en savoir plus ?

Vous comprendrez aisément qu'une certaine pause est nécessaire. Nous irons donc plus loin, mais après cette pause seulement : je vous donne, pour cela, rendez-vous Septembre prochain.

Roger CADIERGUES

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