Par Roger CADIERGUES le 03 Novembre 2021
22 Juin 2009
Dans ma lettre du 19 Janvier 2009, j'ai tenté de faire le point sur une technique qui pourrait plus ou moins révolutionner notre manière de travailler : le " cloud computing ". Je vais essayer de faire maintenant le point, certains essais ayant pu être menés à bien depuis le 19 Janvier. Et certains bouleversements semblant se faire jour, qui pourraient bien perturber la fin de l'année 2009.
Quels sont donc ces bouleversements ?
Examinons d'abord la situation actuelle. Dans le domaine technique, depuis de nombreuses années et en France, l'informatique s'est limitée - en génie climatique et sanitaire - au dimensionnement des installations. Donc au traitement de projets complets. Pendant de nombreuses années, après les efforts passés du COSTIC et de la SEDIT afin de mettre en place notre informatique, il s'agit de logiciels proposés par des équipes spécialisées (Perrenoud, BBS Slama, etc, …). Depuis quelques temps ils ont été plus ou moins rejoints par des logiciels présentés sur cédéroms sous forme d'annexes à des manuels spécialisés (panneaux chauffants, etc, …) que vous trouverez aux Editions Parisiennes. Ma question est la suivante : est-ce là une manière de faire irréversible ?
Que voulez-vous dire ?
Dans nos métiers - si nous laissons de côté les besoins de base (les connaissances surtout scientifiques) - il est commode de distinguer ce que j'appellerai les " besoins ponctuels " et ce que j'appellerai les " besoins intégrés ". Les besoins intégrés sont ceux auxquels nous répondons par un projet : c'est l'objectif des logiciels actuels, par exemple le calcul d'une installation de ventilation dans un grand magasin. A l'inverse les besoins ponctuels se traduisent par des questions précises, hors projet ou pour un point très particulier d'un projet. Aujourd'hui, la réponse aux besoins ponctuels n'est pas fournie par des logiciels, mais par des manuels. Et spécialement par les tables et diagrammes de ces manuels. Malheureusement ces manuels sont de plus souvent défaillants face aux exigences actuelles. On peut donc valablement se poser la question de savoir si l'informatique ne sera pas là pour résoudre tous nos problèmes. Et ce en particulier au travers du cloud computing. Faudra-t-il tout traiter par Internet, y compris l'archivage, aboutissant ainsi à l'externalisation complète de notre informatique. Pour satisfaire nos besoins ponctuels tout aussi bien que pour satisfaire nos besoins intégrés.
Est-ce raisonnable ?
Je rappelle le principe du cloud computing : le logiciel satisfaisant aux besoins se trouve sur le serveur Internet. Vous l'utilisez (par exemple pour étudier vos projets) au travers d'un simple navigateur classique (Internet Explorer ou autres), le serveur pouvant en plus archiver vos dossiers. Rien ne stationne plus sur votre ordinateur personnel : c'est une externalisation complète qui risque bien de se réaliser tôt ou tard pour tous vos projets.
Croyez-vous vraiment que ce soit réalisable ?
Toutes les personnes que j'ai pu interroger sont actuellement rebelles à cette solution, préférant conserver par-devers eux les logiciels dont ils ont besoin. En fait je pense que les développements se feront ainsi :
- l'archivage Internet, par copie de vos dossiers, deviendra monnaie courante ces 5 à 10 prochaines années : c'est une solution de sauvegarde très intéressante,
- par contre, l'externalisation des outils mettra probablement un peu plus de temps à mûrir.
Tout ceci ne concerne que les projets, ce que vous avez appelé les besoins intégrés …
Effectivement, la satisfaction Internet des besoins ponctuels relève d'un cadre différent, et exige des mises au point particulières. On pourrait, en effet, faire appel à Internet pour d'autres outils, en particulier des livrets sur le Web qui remplaceraient les manuels classiques, livrets qui pourraient en outre posséder la qualité d'être interactifs. Ces outils permettraient alors d'effectuer et d'élargir les traitements ponctuels tels qu'ils sont aujourd'hui abordés. Nous aboutirions ainsi, tôt ou tard, à la situation suivante : une externalisation complète de toute l'information, de tous les traitements, et de toutes les archives. Jusqu'où irons-nous ? : telle est finalement la question de base.
N'est-ce pas utopique lorsqu'il s'agit des traitements ponctuels réservés actuellement aux manuels ?
Votre question mérite une réponse circonstanciée, un peu longue : nous ne l'aborderons que la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES