Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Quel rôle pouvons-nous jouer dans XML ?
Avant d'en discuter il faut bien comprendre la façon dont, en général,
est transmis ou stocké un document XML. Il s'agit d'un fichier en deux
parties, comprenant :
- le sous-fichier "schéma" d'une part,
- le sous-fichier "contenu" d'autre part.
En réalité il existe une deuxième possibilité, et
c'est là où nous allons intervenir. En supposant que l'on ait
défini au niveau de la technique en cause (le génie climatique
par exemple) un schéma général (que nous appellerons "schéma-métier")
le fichier XML va se raccourcir, et ne comprendre :
- qu'un sous-fichier (très court) indiquant la référence
au "schéma-métier",
- et le sous-fichier "contenu".
Cette seconde méthode est évidemment plus rapide que la première,
le fichier global XML étant beaucoup plus compact.
Qu'en est-il pour ce qui nous concerne ? Disposons-nous de schémas-métier ?
Deux actions parallèles sont menées sur les schémas-métiers
du génie climatique :
1. ClimML pour le génie climatique en général,
2. L'extension XML prévue dans la norme BACnet (gestions techniques centralisées)
dont je reparlerai ultérieurement.
Si je vous comprends bien il faudra que nous parlions tous XML ?
Oui mais avec beaucoup de liberté, XML étant souvent invisible
aux utilisateurs courants. Pour nous limiter à la description d'un radiateur,
vous avez par exemple deux possibilités si vous voulez structurer les
informations concernant vos fabrications (en supposant que vous êtes fabricant)
:
1. Première solution : vous établissez vous-même votre propre
fichier XML, en lui annexant le schéma que vous avez vous-même
choisi et construit.
2. Deuxième solution : vous établissez le fichier XML en utilisant,
cette fois-ci, le schéma-métier ClimML (public et gratuit), en
indiquant simplement la référence à ce schéma (sans
le reproduire).
Il est bien évident que la deuxième solution est la plus commode,
mais vous gardez toujours la totale liberté de choisir la première
solution, ce qui est une souplesse essentielle mais inhabituelle. Reste que
l'enthousiasme informatique actuel pour XML risque de vous entraîner vers
des faux-pas.
De quels faux-pas voulez-vous parler ?
Tous les logiciels récents revendiquent l'adoption du système XML, mais il s'agit là d'une affirmation qui peut être dangereuse. Prenons l'exemple de deux produits bien connus dans nos métiers, Word et Excel. Leur dernière version (2003) revendique la compatibilité XML, mais ce peut être un piège. Si, par exemple, votre fichier est créé sous Word (au "format" dit WordML) vous êtes "coincé", car la convention WordML n'est pas vraiment "ouverte". C'est ainsi que si vous voulez sauvegarder vos données d'une façon "ouverte" il faut le faire avec une autre convention, utilisant le format XML "réel". Mais vous perdez alors un grand nombre des capacités de Word (images, etc.). L'utilisation d'XML sous Word est donc loin d'être aussi parfaite que le fournisseur veut bien le dire. Avec Excel c'est encore bien pire : vous êtes obligatoirement "coincé", et il n'y a pas d'autre possibilité que de sauvegardez au format "XML" propre à Excel, généralement inutilisable en dehors de ce tableur dans sa dernière version.
Est-ce que ClimML et BACnet-XML sont dès aujourd'hui disponibles ?
Toutes les mises au point d'XML nous concernant sont encore en cours de développement. Pour ClimML l'hébergement final n'est d'ailleurs pas encore défini. Mais les décisions prises sont irrévocables : il s'agit de produits gratuits et libres d'utilisation, la seule obligation étant la référence éventuelle à ClimML (obligatoire, par essence même, dans tout fichier XML utilisant le schéma-métier). La liberté est totale, et diffère fortement de celle que vous pouvez rencontrer avec Word et Excel : tout fichier XML créé avec ClimML peut être utilisé avec les outils généraux supportant XML, les bases de données capables de recevoir et renvoyer ce type de fichiers par exemple. Il n'y a aucun blocage, même sous Unix ou MacIntosh.
Comment peut-on être informé avec davantage de détails ?
Comme je l'ai dit, les procédures sont en développement (et en tests), mais, rassurez-vous, cette lettre vous fournira les informations à ces sujets dès qu'elle le pourra. D'ici là faites preuve d'un peu de patience.
Dans ma prochaine lettre, j'aborderai le problème des automatismes, dont le rôle devrait s'accentuer au cours des années qui viennent, tout en évoluant. Ce thème des automatismes nous vaudra deux lettres. La prochaine sera consacrée aux automatismes locaux.
Roger CADIERGUES