Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
19 Mars 2012
A la suite de différentes lettres j’ai reçu quelques demandes d’éclaircissement, ou quelques critiques : j’ai commencé à y répondre la semaine dernière mais voici quelques compléments. En particulier sur l’interview de Zhengrong Shi, le patron de la plus importante firme mondiale de production de photovoltaïque.
Quels sont donc vos compléments ?
D’abord une présentation un peu plus détaillée des opinions de Zhengrong Shi, le patron de Suntech Power Co, la compagnie chinoise la plus importante mondialement dans le domaine du photovoltaïque solaire, une compagnie que j’ai citée Jeudi dernier. Lors du forum de Davos Zhengrong Shi a répondu aux questions de la manière suivante, rectifiant souvent les opinions habituelles :
. le coût des installations chinoises n’est pas la moitié du coût des installations européennes, il est seulement inférieur de 8 à 10% ;
. le coût des installations n’est pas lié aux coûts de main d’œuvre, ces derniers n’intervenant que pour 2% dans le coût global ;
. contrairement à ce qu’on pourrait croire Suntech achète beaucoup d’équipements en Allemagne, en Italie et en France ;
. Suntech Power Co, est bien la plus importante compagnie chinoise mais elle n’est pas la seule, ne représentant que 15% du marché chinois ;
. le succès de Suntech est lié à trois paramètres : une organisation dynamique, une innovation permanente, une assise internationale importante (Suntech opère dans 80 pays et produit en Chine, au Japon et aux Etats-Unis).
L’importance de la production d’installation photovoltaïque n’est-elle pas essentielle ?
Difficile à dire. En 2010 les installations réalisées en Chine ont été de 0,3 GW seulement, mais elles ont bondi à 3 GW en 2011, et seront probablement de 5 GW en 2012, de 7 à 8 GW en 2013. C’est dire que la Chine va, manifestement, piloter ce marché, mais en le voyant progressivement se stabiliser.
Le développement du photovoltaïque n’est-il pas lié à l’ensoleillement de la région ?
Certainement, mais probablement moins qu’on ne le dit. Certes l’ensoleillement varie avec les heures et les jours, mais il n’est pas forcément impossible d’y obvier, au moins en grande partie. Actuellement, en Corse, avec l’université de Corte, Hélion (filiale hydrogène d’Arena) et le CEA, on tente d’utiliser le photovoltaïque pour alimenter une pile à combustible qui sert à produire de l’hydrogène, facilement stocké et dont la combustion ne fournit pas de CO2. Peut-être y a t-il là une solution d’avenir essentielle.
Roger CADIERGUES