Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
30 Janvier 2012
Les réunions et les congrès ont, pratiquement tous en 2011, abondamment parlé des applications de la nouvelle réglementation thermique, dite RT 2012. Et des progrès sensationnels qu’on peut en attendre. En parlant même déjà de la nouvelle étape, encore plus ambitieuse : la RT 2020. Ces « progrès » sont-ils faisables raisonnablement, telle est la question fondamentale que l’on devrait se poser … et que – sous l’enthousiasme général pollué par le Grenelle de l’environnement – on semble ignorer.
Que voulez-vous dire par là ?
Nos motivations essentielles sont les suivantes :
- le risque de manquer d’énergie, nos réserves n’excédant pas quelques dizaines d’années,
- le risque d’un réchauffement climatique excessif, que certains fixent à 4 degrés d’ici 2050 si nous ne faisons rien.
Ces deux risques ne sont pas, à mon avis, tels qu’on puisse en tirer des conclusions dramatiques :
- - le risque de manquer d’énergie ne doit pas être surestimé, étant entendu que les prix des combustibles peuvent encore fortement évoluer, faisant jouer plus clairement la concurrence,
- - le risque du réchauffement climatique – d’ailleurs difficile à chiffrer – de quelques degrés qui peuvent être technologiquement assez facilement surmontés.
Le véritable risque est, à mon avis, le risque économique, sur lequel il faudra revenir.
Peut-on être plus précis ?
Je reviendrai dans une prochaine lettre sur le risque de manquer d’énergie, et j’aborderai à cette occasion le problème controversé du gaz « de schiste ». Je reviendrai également sur le réchauffement climatique, plus ou moins inexorable – mais assez, limité - et sur les moyens d’y répondre. Je reviendrai surtout, plus loin, sur le risque économique, me contentant d’aborder en premier lieu la réalité actuelle.
Qu’appelez-vous la réalité actuelle ?
Prenons un exemple : le réchauffement climatique dû à l’effet de serre. Après les efforts de ces dernières années on pourrait espérer que nous ayons réduit le taux de CO2 dans l’atmosphère. Or il n’en est rien, le résultat étant plutôt contraire, notre dégagement global de CO2 ayant tendance à progressivement augmenter.
Vous parliez également de risque économique ?
Un risque dont on semble partout refuser de parler. D’autant qu’il est assez difficile à chiffrer. Personne n’aborde vraiment le sujet alors qu’indépendamment de la crise générale, la France manque de plus en plus de logements. Et qu’en plus, contrairement aux messages gouvernementaux, une crise du bâtiment se dessine pour 2012. Il est difficile d’accepter que face à une telle situation on continue de rêver sur des objectifs totalement irréalisables. Surtout si l’on y ajoute la crise économique générale qu’on ne peut faire semblant d’ignorer.
Les objectifs 2020 sont-ils véritablement irréalisables ?
Prenez la recommandation européenne selon laquelle, en 2020, la part des énergies renouvelables sera de 20% : on ne vous dit pas comment y parvenir. Si nous nous basons sur les résultats de ces cinq dernières années nous voyons bien que l’objectif est utopique. Attention, je ne suis pas contre les énergies renouvelables - loin de là - mais je ne supporte pas qu’à ce sujet on lance des chiffres non contrôlés car c’est le meilleur moyen d’échouer.
Qu’appelez-vous chiffres incontrôlés ?
Arrêtons, par exemple, de parler des bâtiments « à énergie positive » comme solution d’avenir, sinon nous prônons la mauvaise solution, toute séduisante qu’elle soit : j’y suis revenu avec l’analyse du coût du photovoltaïque. Dénonçant, par la même occasion, le rôle néfaste de l’enthousiasme actuel pour les bâtiments « à consommation zéro ». Ce qui est techniquement possible n’est pas forcément économique. Utilisons le soleil : oui mais pas n’importe comment.
N’hésitez pas à poser vos questions ou à développer vos suggestions auprès de rc(at)xpair.com.
Roger CADIERGUES