Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
29 Mars 2010
Je vous ai, il y a quelque temps, entretenu de l’évolution de l’information, celle sur laquelle nous devons nous baser. J’ai insisté sur les risques sérieux que posent les débordements réglementaires et normatifs incessants. J’ai pris comme exemple chiffré le déferlement des textes réglementaires nous concernant depuis trente ans : bien que le rythme se soit un peu ralenti ces dernières années – après avoir connu plus de 100 nouveaux textes par an - nous restons largement en tête du classement international en la matière. Je sais bien que – chez nous - le défaut est général, la France battant un peu tous les records du monde : 550 000 textes de lois, décrets, arrêtés, circulaires et instructions tous azimuts nous attendent.
Que peut-on y faire ?
C’est exactement la question que je me suis posée il y a plus d’un an. Ce qui a abouti, en liaison avec XPAIR, à la création de la base d’information « MémoCad », qui fonctionne depuis fin 2009 sur XPAIR.com. Cette base se voit, et se verra enrichie chaque mois, l’objectif étant d’aider tous nos professionnels, nos ingénieurs et nos techniciens, à maîtriser les textes réglementaires et normatifs nouveaux et multiples, sinon instables. Et à les appliquer sans les ignorer, tout en restant circonspect. Et en restant dans le cadre général de nos besoins d’information - qui ne sont parfois ni réglementaires ni normatifs.
La difficulté, pour créer nos nouveaux outils, était de choisir la forme adoptée pour cette base documentaire vivante. Après différents tests le choix s’est porté, au moins pour les premiers lancements, sur la publication Internet de documents organisés sous forme de livrets assez brefs, généralement de quatre à douze pages (ce qui permet de les mettre assez facilement à jour), livrets fournis au format universel PDF.
Ne peut-on craindre que ce système provoque la création d’une masse disparate de documents ?
Je pense que vous voulez dire « une masse difficile à maîtriser ». Vous n’avez pas tout à fait tort. Essayons donc de faire le point. Actuellement les prévisions sont telles que l’ensemble de nos problèmes d’équipement technique pourra être traité par un peu plus d’une centaine de livrets MémoCad, un ensemble que vous devriez voir apparaître bien avant fin 2010. Je reconnais qu’il sera parfois difficile de s’y reconnaître, mais j’espère que les jalons seront suffisants pour que vous puissiez vous y retrouver. Des outils complémentaires, aujourd’hui à l’étude, viendront éventuellement vous y aider. Reconnaissons néanmoins, en cette période prénatale de MémoCad, que probablement le plus difficile est de faire face à l’actualité de façon commode et claire.
Comment comptez-vous y parvenir ?
Prenons un exemple, celui d’un nouveau texte sur les précautions à prendre contre la légionellose dans les services d’eau chaude hospitaliers qui était en préparation : ce texte a effectivement été publié début Février. Il fallait donc l’intégrer dans un livret consacré à ce thème : les services d’eau chaude et la légionellose. Pour cela il fallait, en référence qu’existent un ou plusieurs livrets de base sur la légionellose. Mais il fallait aussi qu’existe un livret sur la légionellose dans les services d’eau chaude, tenant compte bien entendu – outre les obligations nouvelles - de toute la documentation qui existait déjà sur ce sujet (textes officiels et normes inclus).
Dans ce cas j’ai décidé de ne pas attendre. Et, effectivement, les deux (ou trois) livrets indispensables dont je viens de parler vont bientôt paraître. Il n’y a rien là d’acrobatique, mais c’est une servitude très générale, une servitude qui ne permet pas de développer « MémoCad » dans un ordre strictement logique. Une servitude qui, avant toute chose, oblige à publier d’abord les livrets tenant compte de l’actualité réglementaire et normative du moment. C’est une contrainte qui peut conduire à des présentations un peu ingrates.
Le cas que vous citez n’est-il pas un peu exceptionnel ?
Prenons un autre exemple : il se peut que paraisse bientôt un nouveau texte sur la légionellose due aux aéro- réfrigérants. Les livrets de base sur la légionellose étant déjà parus, il faudra alors créer, en intégrant les données plus anciennes, un livret spécifique sur la légionellose et les aéro-réfrigérants. Malheureusement, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce ne sera pas suffisant. En effet de telles installations relèvent désormais des installations dites « classées ». Il faudra donc disposer également d’un livret consacré à ce qu’est la législation et la réglementation des installations classées.
En résumé si la présentation progressive des livrets MémoCad peut vous paraître parfois un peu bizarre - et désordonnée - tenez compte de ce que je viens de dire. Le point essentiel est le suivant : MémoCad se doit d’être une base documentaire complète mais vivante. Nous y reviendrons la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES