Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
23 Juillet 2012
Depuis le 12 juin nous nous sommes concentrés sur la maîtrise de l'énergie, vue essentiellement sous l'angle de la maîtrise du dégagement de gaz à effet de serre. Ne faut-il pas élargir notre point de vue ?
Qu'en pensez-vous ?
Il faut sans aucun doute, élargir le point de vue, mais avec précautions car cela ne va pas sans risque comme je vais le montrer sur un exemple modeste. Dans un reportage récent un de nos périodiques techniques interroge un architecte qui réalise des bâtiments orientés (classiquement) vers la maîtrise de l'énergie. Après une longue discussion l'architecte interrogé résume son opinion, très enthousiaste et très optimiste, de la manière suivante : «Nous faisons déjà des bâtiments BBC, et il n'y aura aucune difficulté à faire beaucoup mieux, en particulier pour atteindre les objectifs énergétiques déjà prévus pour 2020. Par exemple, il suffira d'augmenter la surface des fenêtres pour réduire les coûts d'éclairage »… ce qui, dans l'esprit de cet interlocuteur, conduira manifestement à des économies d'éclairage … mais en oubliant que les consommations de chauffage supportent mal les surfaces vitrées un peu trop fortes. Cet architecte n'est, malheureusement pas le seul à croire que c'est facile et évident. D'ailleurs la publicité mal contrôlée participe à cette déviation des idées. Finalement il est souhaitable de voir large, toutes applications en cause, mais ce n'est pas tellement facile.
Finalement que faut-il faire ?
Quand on questionne, par exemple, Bertrand Delcambre (président du CSTB) sur ce que doit être le développement durable dans le bâtiment, il distingue quatre enjeux essentiels :
- la maîtrise de l’énergie,
- la réduction des émissions de gaz à effet de serre,
- la consommation d’eau et le traitement des déchets,
- la santé, notamment la qualité de l’air intérieur.
Quand on questionne les responsables directs du bâtiment (Bouygues, Freyssinet, etc.) ils y ajoutent (fréquemment sous le titre d’écoconstruction) :
- la réduction des impacts environnementaux des opérations de construction,
- le développement de procédés plus économes en matière première et moins impactants,
- le développement de services à dimension durable.
N'est-ce pas immense ?
Cela signifie tout simplement qu'on ne peut réduire la qualité environnementale aux seuls aspects « maîtrise de l'énergie et dégagement de gaz à effet de serre ». D'autant qu'on pourrait ajouter, par exemple, aux listes précédentes : la qualité acoustique, la sécurité incendie, etc. C'est un regroupement immense, et largement inhabituel. Qui se développe toutefois de plus en plus dans le bâtiment, et ce depuis de nombreuses années. Et ce de façon très progressive : j'en donnerai un exemple lundi prochain.
Roger CADIERGUES