L’arrêté de ventilation du bâtiment résidentiel a 30 ans !

Par Christian CARDONNEL - Président CARDONNEL Ingénierie



Visuel famille

30 ans déjà et pas une ride, ni lifting, à part une légère adaptation en 1983 pour introduire l'hygroréglable ….

L'arrêté de ventilation dans le résidentiel a 30 ans le 24 mars 2012, avec si peu de changements, si peu d'adaptation, … La ventilation serait-elle le parent pauvre de la construction ?





30 ans et pas une ride, car rien ne bouge


Comme bien des bureaux d’études thermiques qui sont toujours actifs dans l’évolution de la thermique du bâtiment : Bernard SESOLIS avec Tribu Energie et Nathalie, BASTIDE & BONDOUX avec Jean Claude à la technique et Jacques au commerce, POUGET Ingénierie avec André qui aujourd’hui compte les cernes des arbres …., j’évolue depuis 30 ans au sein de CARDONNEL Ingénierie. En 30 ans nous avons évolué avec bien des aléas, des (in)novations, des joies, des peines  et 5 réglementations thermiques successives 82-89-2000-2005 et 2012 qui ont construit notre passion pour ce métier.

Mes premiers capteurs solaires sont bien loin, même si certains sont toujours actifs, et aujourd’hui je suis plus dans la dynamique du Grenelle du Bâtiment, la sobriété, l’efficacité (ou l’efficience) et les EnR (les 3 piliers de Negawatt) pour des réalisations au confort durable, économe en énergie et ressources.

Cependant, depuis 30 ans et le 24 mars 1982 en particulier, l’arrêté ventilation dans le résidentiel est toujours là, avec ses grands principes, ces débits spécifiques ….





D'incessants changements qui mettent de côté la ventilation



Etanchéité

Avec la RT 2012, obligation de traiter l'étanchéité à l'air de l'enveloppe



Pourtant, depuis 30 ans, la conception, la construction et l’utilisation du bâtiment résidentiel à bien changé :

  • L’isolation thermique a été largement renforcée (de quelques centimètres d’isolant on est passé de 10 à 30 cm), on traite les ponts thermiques, les baies vitrées sont performantes avec du double vitrage, des menuiseries isolantes.
  • Le bâtiment est devenu étanche et des efforts importants sont réalisés pour boucher les trous et pour que le flux d’air soit maitrisé et suive le bon parcours.


  • Les habitudes de vie en cuisine ont changés, les micro-ondes, les plats préparés, les repas destructurés …. la cuisine est plus ouverte sur le séjour.


  • La salle de bains est devenue plus ludique et nous sommes plus hédonistes avec un usage de l’eau chaude plus fréquent, plus de douche, mais moins de bains.


  • L’électroménager avec le lave-vaisselle, le lave-linge plus économe, le sèche-linge, nos habitudes ont modifié l’apport de vapeur d’eau dans les logements.


  • Le nombre d’occupants par logement a diminué et le ratio surface occupée par occupant augmenté.


  • L’aménagement des locaux, les meubles, revêtements, appareils multimédias …. ont bien changé et sont à l’origine de dégagements de nombreux COV, aldéhydes, hydrocarbures, éthers et moisissures … qui polluent l’air intérieur et sont néfastes à notre santé.




Un peu plus d'investissement serait légitime car le Bepos se pointe à l'horizon



Si l’air est un piètre vecteur de la chaleur (0.34 Wh/m³.K) il contribue largement au bilan énergétique de l’habitat et apporte le bon équilibre d’hygiène. Cependant les milliers de m³ qui rentrent et sortent d’un logement (environ 1 million de m³ par an pour une maison individuelle de 100 m²) sont-ils toujours bien adaptés à notre besoin, à notre confort ?

La ventilation est malheureusement le parent pauvre de la construction, on y consacre seulement en investissement de quelques dizaines d’euros par m² (10 à 30 € HT/m² en simple flux par exemple) alors que pour le clos-couvert, l’isolation, les équipements, les finitions on ne compte pas…

Pourtant la ventilation représente plus de 30% du bilan énergétique et la qualité d’air est essentielle à notre confort : nous ne sommes pas des poissons, l’air est essentiel à notre vie.

En 2020, une nouvelle réglementation verra le jour pour arriver aux bâtiments à énergie positive, la RT 2020.

Je pense que cette réglementation sera plus Energétique, Environnementale et Economique que Thermique, mais je souhaite avant tout, et de tout mon cœur, que l’aspect ventilation, qualité d’air intérieur soit bien pris en compte et traité en cohérence, avec de nouveaux débits, concepts et une nouvelle approche.

24 mars 2012, j’ai 57 ans et pour l’arrêté ventilation résidentiel qui comme moi fête son anniversaire, je lui souhaite de pouvoir enfin évoluer et s’adapter au monde moderne.







Par Christian CARDONNEL

Christian CARDONNEL (chc@cardonnel.fr), expert auprès de la DHUP et diverses organisations du bâtiment, anime depuis 30 ans le bureau d'études CARDONNEL Ingénierie spécialisé dans le confort durable du bâtiment






AUTRES CHRONIQUES DE Christian CARDONNEL






SOURCES & LIENS



Commentaires

  • alain
    0
    04/04/2012

    Certaines rénovations engendrent des habitats proches d''un sous marin, une insufflation contrôlée thermiquement est une solution, une extraction hygrométriquement controlée est aussi une solution..;
    Il serait bon de rappeller que chauffer 1 m3 d''air humide demande plus d''énergie que pour 1 m3 d''air sec ....
    Les apports thermiques solaires sont aussi escamotés ??? Un oubli ? Voir les conseils de l''ADEME (www.ademe-serre-veranda-architecture ) instructifs et quantifiés.....


  • ROBERT
    0
    02/04/2012

    Le modeste quincagénère que je suis, adhère à 100% à cet article aigre doux de Christian CARDONNEL. Le critère de performance qui bousculera les choses est à mon sens « la qualité d’air intérieure + performance énergétique ». Les directions de s’intéresser à la ventilation ont été nombreuses et désordonnées : puits canadiens, VMR, ventilation répartie, chauffe-eau thermodynamique sur air extrait, …. Peu de réflexion sur les débit d’air c’est exact. Sont-ils suffisants ou insuffisants? Et dans quels cas?
    Pourtant l''air - le vecteur air - est un médian chauffant d''avenir et fort utile pour le bâtiment très basse consommation à chauffer; voire pour le BEPOS, qui à mon sens en nécessitera pas de chauffage par vecteur eau, sauf exceptions: Locaux de grande hauteur, locaux à très fortes charges internes, ... Le vecteur eau sera plus orienté également en termes d''hygiène et inévitablement vers l''eau chaude sanitaire. ...


LAISSER UN COMMENTAIRE

ABONNEZ-VOUS !
En validant ce formulaire, vous acceptez que les informations saisies soient transmises à l’entreprise concernée dans le strict respect de la réglementation RGPD sur les données personnelles. Pour connaitre et exercer vos droits, vous pouvez consulter notre politique de confidentialité