Intérêt croissant pour l’électrification du chauffage et les EnR en chauffage urbain

Intérêt croissant pour l’électrification du chauffage et les EnR en chauffage urbain

En génie climatique, au niveau mondial, l’année 2017 aura été marquée par un intérêt grandissant, dans beaucoup de régions, et particulièrement en Europe, pour la chaleur renouvelable et, notamment, pour l’électrification du chauffage (tout spécialement au moyen d’électricité photovoltaïque en auto-consommation), mais aussi pour l’utilisation de la géothermie et du solaire thermique en chauffage urbain, ainsi que pour celle des EnR thermiques dans les réseaux de froid, réseaux qui, pour ces EnR, offrent un « gros potentiel de développement ». C’est ce qui ressort d’une récente étude de REN21, réseau international d’étude des EnR dont font partie, notamment, la Commission européenne et l’Agence internationale de l’énergie. Cette étude constate que la demande d'énergie pour la production de froid augmente rapidement au niveau mondial, mais que, en la matière, les EnR ne jouent encore qu’un « rôle mineur », alors que leur potentiel de développement y est « considérable ». L’étude observe également que le stockage d'énergie thermique joue « un rôle de plus en plus important » dans le monde, même si ce segment de marché reste « petit ».

chauffage-renouvelable

 

L’an passé, même si les EnR thermiques ont progressé sur le marché mondial de la chaleur et du froid, cette croissance n’en est pas moins restée modeste. Certes, de nouvelles capacités de production de chaleur ou de froid par biomasse-énergie, par utilisation directe de la géothermie ou encore par énergie solaire thermique, ont été mises en service en 2017, mais les progrès restent lents, regrette l’étude, qui précise que, en ce qui concerne la seule biomasse, la croissance annuelle de son utilisation pour le chauffage a été, ces dernières années, inférieure à 2%, et ce « en raison d'un manque d'intérêt de la part des responsables politiques, ainsi que de la faiblesse des prix des combustibles fossiles ». L’étude ajoute que la biomasse n’a fourni qu’environ 4% de la demande de chaleur des bâtiments l’an passé. D’une façon générale, l’étude constate que les pouvoirs publics, dans le monde entier, continuent d’accorder beaucoup plus d’attention à l’électricité renouvelable qu’aux EnR thermiques : ainsi, par exemple, à la fin de 2017, 48 Etats avaient adopté des objectifs de développement de la chaleur renouvelable, contre 146 pour l'électricité renouvelable.

L’étude signale par ailleurs que les parts relatives des principales EnR thermiques sont restées relativement stables au cours des dernières années. En ce qui concerne l'utilisation directe de la géothermie pour la production de chaleur ou de froid, l’étude indique que la puissance installée mondiale s’est accrue d'environ 1,4 GWth en 2017, à 25 GWth, le chauffage des bâtiments continuant d'être l'un des usages les plus importants et dynamiques de cette énergie. L’étude signale, d’autre part, que, en production de chaleur ou de froid dans l’Union européenne, les emplois directs et indirects totalisent 34 000 en solaire thermique et 25 000 en géothermie. Autre enseignement de l’étude : en partie grâce à l’utilisation croissante de chaudières à condensation et de PAC, la consommation mondiale d’énergie pour chauffage/ECS dans les bâtiments n’a augmenté de 0,5% en moyenne annuelle depuis 2010.

Quel avenir pour l’électricité produite par micro-cogénération ?

Un fait souvent négligé par les décideurs politiques est que leur solution préférée de chauffage à faible teneur en carbone - à savoir les pompes à chaleur - nécessite le plus de puissance électrique justement lorsque des EnR intermittentes comme le photovoltaïque ou l’éolien ne sont pas en mesure de produire de l’électricité à pleine puissance. Et la micro-cogénération peut être une solution à ce problème : ainsi, lorsqu'un ménage utilise une micro-cogénération pour se chauffer, il pourrait exporter l'électricité ainsi produite pour faire fonctionner la pompe à chaleur du voisin. C’est ce que fait remarquer une étude récente de la société britannique Delta-ee, qui souligne que, pour équilibrer l’offre et la demande d’électricité et maintenir une bonne fréquence sur les réseaux d’électricité, une solution serait de généraliser la micro-cogénération au gaz dans le résidentiel. Mais, ajoute l’étude, l’électricité produite par micro-cogénération n’est aujourd’hui pas bien rémunérée par les gestionnaires des réseaux d’électricité : moins de 150 €/kW par an pour une micro-cogénération résidentielle de 1 kWe dans des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

Par ailleurs, l’étude relève que, pour la revente de cette électricité produite par micro-cogénération dans le but de contribuer à un meilleur équilibre des réseaux d’électricité, des entreprises européennes ont envisagé la possibilité de constituer des sortes de centrales électriques virtuelles d'au moins 1 MWe agrégeant de multiples micro-cogénérations individuelles, mais aucune centrale de ce type n'a encore pu être mise en place à grande échelle, poursuit l’étude, qui considère que de tels projets ne sont pas prêts de voir le jour, parce que les gains financiers ne sont pas suffisamment importants pour que quiconque puisse songer sérieusement à se lancer dans de tels projets. Et cela ne semble pas prêt de changer, ajoute l’étude. Elle croit beaucoup plus, par contre, en des offres combinant micro-cogénération et stockage d’électricité par batterie, comme celles que l’on voit émerger chez certains des principaux acteurs européens de la micro-cogénération, comme par exemple BDR Thermea ou Viessmann. Une telle combinaison permettrait de développer l’auto-consommation de l'électricité produite par la micro-cogénération et permettrait de satisfaire, chez l’utilisateur, un désir d’autonomie par rapport au réseau d’électricité. Un tel stockage d'électricité par batterie dynamiserait le marché de la micro-cogénération, estime l’étude.

- EN BREF - Pour la révision de la directive européenne sur l'efficacité énergétique, les négociateurs de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil européen viennent de parvenir à un accord qui vise un objectif d'efficacité de 32,5% à l'horizon 2030, avec une clause de révision à la hausse d'ici 2023. L’accord prévoit de renforcer, en chauffage collectif, la réglementation du comptage individuel de la chaleur. Par ailleurs, devront être établies des règles nationales « transparentes » concernant la répartition des coûts des consommations de chauffage, de refroidissement et d’ECS dans les bâtiments dotés d’équipements collectifs de production.

Pour s'abonner à l'édition complète de ThermPresse - 630 € TTC/an : Cliquez ici

Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018

Commentaires

Aucun commentaire actuellement, soyez le premier à participer !

LAISSER UN COMMENTAIRE

ABONNEZ-VOUS !
En validant ce formulaire, vous acceptez que les informations saisies soient transmises à l’entreprise concernée dans le strict respect de la réglementation RGPD sur les données personnelles. Pour connaitre et exercer vos droits, vous pouvez consulter notre politique de confidentialité
Suggestions

Renouvelables : tenir les projections pour 2030 demandera de forts investissements

Renouvelables : tenir les projections pour 2030 demandera de forts investissements

Investissements essentiels pour atteindre les objectifs de développement durable en 2030 pour un avenir plus propre


Hybridation PAC-gaz pour le chauffage dans le collectif

Hybridation PAC-gaz pour le chauffage dans le collectif

Hybridation PAC-gaz : une solution performante pour le chauffage collectif, alliant efficacité énergétique, flexibilité, et respect des normes RE2020 pour décarboner et optimiser les installation


EnerJ-meeting Lyon le 17 Septembre, c’est 1 500 décideurs pour construire et rénover sobre, efficace et décarboné !

EnerJ-meeting Lyon le 17 Septembre, c’est 1 500 décideurs pour construire et rénover sobre, efficace et décarboné !

Participez à EnerJ-meeting Lyon le 17 Septembre et connectez-vous avec 1 500 leaders du secteur pour un avenir plus durable. Construire et rénover de manière sobre, efficace et décarbonée.


EnerJ-meeting Paris 2024 : Les outils et solutions disruptives pour des bâtiments sobres et efficaces

EnerJ-meeting Paris 2024 : Les outils et solutions disruptives pour des bâtiments sobres et efficaces

EnerJ-meeting Paris 2024 : Journée incontournable pour les professionnels du bâtiment. Découvrir comment les acteurs du bâtiment peuvent construire plus durable grâce à des solutions efficaces.


Solaire thermique : le développement porté par de nouveaux concepts techniques

Solaire thermique : le développement porté par de nouveaux concepts techniques

Le solaire thermique renoue avec la croissance grâce à des innovations et son intégration dans la stratégie énergétique de 2023.


Bilan 2023 des ventes d'équipements de CVC : il y a des chiffres positifs !

Bilan 2023 des ventes d'équipements de CVC : il y a des chiffres positifs !

Bilan 2023 : Ventes d'équipements de CVC en hausse ! Découvrez les chiffres positifs et les tendances du marché.


Interclima : une édition bien particulière...

Interclima : une édition bien particulière...

Les quelques jours passés par les prescripteurs et les installateurs dans les allées du hall 3 de la Porte de Versailles ont-ils contribué à rehausser leur moral après le début d’année 2024…


Importance des fiches PEP dans les calculs RE2020

Importance des fiches PEP dans les calculs RE2020

Comprendre les Profils Environnementaux Produits (PEP) : un outil essentiel pour la construction écoresponsable.


Performances et traitement des installations de chauffage

Performances et traitement des installations de chauffage

Sentinel partage son savoir-faire quant à l'optimisation du chauffage et de l'eau chaude sanitaire (ECS)


Chaufferies tertiaires, petits réglages, sans travaux et économies à la clé

Chaufferies tertiaires, petits réglages, sans travaux et économies à la clé

L’assistance à la maîtrise d’exploitation ou AMEx des systèmes énergétiques permet de faire des économies d’énergie. La preuve avec un EHPAD en Haute-Savoie.


Interclima, dernier tour dans les stands : la thermodynamique en ordre de bataille

Interclima, dernier tour dans les stands : la thermodynamique en ordre de bataille

L’essor des pompes à chaleur favorise le R-290 (propane), combinant faible GWP et haute température pour répondre aux besoins résidentiels en chauffage et eau chaude.


Quel dimensionnement pour les PAC hybrides collectives sur le marché du neuf ?

Quel dimensionnement pour les PAC hybrides collectives sur le marché du neuf ?

Une expertise sur la performance de la Pompe à Chaleur Hybride Collective sous la réglementation RE2020.


Géothermie de surface avec pompe à chaleur, études et innovations

Géothermie de surface avec pompe à chaleur, études et innovations

Découvrez les dernières avancées dans le domaine de la géothermie de surface, où les pompes à chaleur (PAC) exploitent la chaleur du sous-sol.


Déshumidification de locaux et déshumidification de piscines

Déshumidification de locaux et déshumidification de piscines

Explorer les solutions de déshumidification pour locaux et piscines, pour un contrôle efficace de l'humidité.


Plancher chauffant et rafraîchissant en neuf et rénovation

Plancher chauffant et rafraîchissant en neuf et rénovation

Le plancher chauffant et rafraîchissant de Schulter est une solution innovante et polyvalente, adaptée à la fois aux nouvelles constructions et aux rénovations.