Fait par Bernard Reinteau, journaliste spécialisé
Deuxième coup de projecteur sur les innovations avec EDF, Saint-Gobain, UICB, Belimo, Mermet, Valobat, Hydrao, Agronergy, 4Inside et Kompozite qui répondent à la thématique « sobriété et solutions Zéro cabone » de l’édition EnerJ-meeting Paris du 6 Février dernier.
Après le 1er volet > lien, voici pour les lecteurs d’Xpair le deuxième coup de projecteur avec les interviews d’industriels et start-up qui innovent pour la filière.
EnerJ-meeting pour construire et rénover, sobriété et solutions Zéro carbone
Energie : EDF
« Présenter la palette des solutions pour décarboner le bâtiment »
Interview de Nathalie Mougeot, EDF, Cheffe du département Développement commercial, Partenariats et Prescription des marchés de l’immobilier
Nathalie Mougeot : " Prescripteurs et maîtres d’ouvrage ont besoin d’information sur les pompes à chaleur "
Depuis combien d’éditions participez-vous à EnerJ-meeting ?
C’est la sixième fois que je suis présente à cette manifestation. L’intérêt de cette journée est l’échange avec les bureaux d’études, les maîtres d’ouvrage et leurs AMO, avec la possibilité de promouvoir les solutions bas carbone et tout ce qui fait la raison d’être d’EDF. Ici, les échanges sont très concrets sur les solutions de décarbonation du bâtiment, sur les évolutions réglementaires, les retours d’expériences, et de manière globale, sur des solutions globales.
Au cours de cette journée, que proposez-vous aux visiteurs de votre stand ?
Notre message rappelle en priorité les démarches pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, qu’il s’agisse de réduire les consommations d’énergie dans les bâtiments ou de décarboner les énergies entrantes. La stratégie nationale bas carbone prévoit de parvenir en 2050 à une baisse de 95% des émissions de CO2 sur le secteur du bâtiment. Par ailleurs, avec les filiales du groupe, par exemple Dalkia, nous sommes ici pour promouvoir des solutions.
Quelles sont ces solutions ?
L’éventail est large. Il s’agit par exemple pour le chauffage des bâtiments, des pompes à chaleur, de la biomasse, de l’autoconsommation …
Avec quelles informations vos visiteurs repartiront-ils du salon ?
Toute une gamme de solutions sont déjà disponibles, que ce soit pour le neuf et la rénovation des bâtiments. Nous délivrons aussi de l’information sur le pilotage intelligent du bâtiment, sur l’accompagnement financier tel que les certificats d’économie d’énergie. Les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre demandent aussi des informations sur la mise en place de bornes de recharge – notamment en copropriétés où c’est une vraie problématique – ou sur les contrats de performance énergétique pour s’assurer que leurs choix d’investissement produiront concrètement un résultat.
En matière d’énergie, depuis un an, tous les consommateurs sont dans une grande incertitude. Quelles questions les visiteurs vous posent-ils à ce sujet ?
Il y a peu de questions sur le prix des énergies ; la communication sur ce sujet est déjà importante depuis des mois. En revanche, nous sommes interrogés sur la sobriété et l’efficacité énergétiques. Ces sujets font l’objet d’une prise de conscience. Pour les bailleurs sociaux et les personnes en difficultés financières, nous développons un accompagnement avec 230 conseillers solidarités sur le terrain. Ces soutiens aident à obtenir un chèque énergie, à maîtriser les écogestes … Nous avons aussi beaucoup de questions sur le changement d’énergie. En logement neuf, comme déjà en tertiaire, la pompe à chaleur devient un standard. Cependant, les technologies sont méconnues, et prescripteurs comme maîtres d’ouvrage sont à la recherche d’informations sur leur fonctionnement. Très clairement, nous devons compléter l’information de ces prescripteurs et investisseurs.
Quelle nouveauté présentez-vous à l’occasion de cette journée ?
Nous profitons particulièrement d’EnerJ-meeting pour présenter le carnet d'information du logement, une nouvelle offre du groupe pour cette mesure obligatoire depuis ce début d’année.
Matériaux et filière bois : l’UICB
« La filière bois investit pour répondre à la massification attendue du marché »
Interview de Dominique Cottineau, Union des industriels et constructeurs bois – UICB, Délégué Général
Dominique Cottineau : « Le bon bâtiment est celui qui mixe correctement les matériaux tout en visant la sobriété dans l’ouvrage fini »
Pouvez-vous présenter l’UICB ?
L’UICB rassemble environ 300 constructeurs et industriels fabricants de produits de structure bois. Nous animons aujourd’hui le stand du Codifab, organisme chargé par l’État de collecter une taxe affectée, notamment auprès des entreprises de la filière bois construction pour financer des actions collectives. Chaque année, de façon concertée, avec nos confrères des autres organisations professionnelles de la filière et à la demande de nos adhérents, nous fléchons des budgets significatifs vers des projets de recherche et développement, d’études techniques, de supports de promotion ou de communication, etc. (actions à retrouver sur https://www.codifab.fr/actions-collectives). À titre d’exemples, ceci a permis la mise en ligne du premier configurateur de fiches FDES (https://de-bois.fr) ou du Catalogue Bois Construction (https://catalogue-bois-construction.fr)
Quel message portez-vous aujourd’hui ?
Nous montrons que le bois répond présent : la filière est structurée et les industriels sont en ordre de marche pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain, dans le contexte des exigences grandissantes nées de la RE2020. Beaucoup s’interrogent : la filière sera-t-elle capable de fournir en matériaux pour répondre aux enjeux de la réglementation ? Aujourd’hui nous pouvons répondre oui ! La multiplication des nouveaux bâtiments incluant du bois montre que notre filière sait se mettre au niveau des besoins.
Quelles questions concrètes vous pose-t-on sur votre activité ?
On nous demande souvent des précisions sur les volumes de bois techniques sortis des usines et en capacité d’être mis en œuvre sur les chantiers. Nous ne disposons pas encore des chiffres 2022 car nous n’avons pas terminé la récolte des informations auprès des industriels. Mais nous pouvons montrer aux maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage et entreprises que les industriels ont investis dans de nouvelles lignes de production. Les appels à projets de l’État ont permis de financer plusieurs implantations ou extensions d’usines. Des sites sont sortis de terre et ont la capacité de fournir des produits de manière plus massive.
Nous sommes aussi là pour les informer justement sur les sujets d’évolution des prix et des approvisionnements. Le travail de plus en plus fin avec la filière française de l’approvisionnement en bois se traduit par une plus grande traçabilité de la ressource et une capacité à alimenter de façon régulière les différents acteurs de cette chaine de production.
Nous sommes aussi ici pour donner aux acteurs de la construction les bons conseils techniques, les bons contacts – bureaux d’études et architectes qui maîtrisent les spécificités de la construction bois – pour leur permettre de réaliser leurs projets dans de bonnes conditions.
Qui sont les interlocuteurs les plus durs à convaincre ?
Ceux qui ne veulent pas être convaincus ! L’idée est de parler de solutions constructives qui permettent de maîtriser l’impact carbone, en valoriser le stockage dans l’usage du bois, la frugalité. Pour cela, l’idée est de placer le bois là où il est utile, en mixité avec les autres matériaux. Nous représentons des entreprises qui ont un « ADN bois » fort. Si l’on veut massifier l’usage du bois, il faut le mettre en œuvre intelligemment, partout où il est utile. Ses caractéristiques environnementales sont indispensables pour venir maîtriser l’impact carbone de la construction. Tous les modes constructifs ont des atouts, néanmoins, la construction bois présente des avantages spécifiques en termes de poids, de rapidité de mise en œuvre, de simplicité d’emploi, etc. Le bon bâtiment est celui qui mixe correctement les matériaux avec l’objectif permanent de la sobriété dans l’ouvrage fini.
Pour concurrencer le bois, les autres matériaux communiquent sur leurs développements « bas carbone ». Les nouvelles références arrivent et elles sont appelées à s’étoffer. Comment va réagir la filière bois ?
Le bois est le seul matériau à haut potentiel de stockage carbone ! La démarche de réduction de l’empreinte carbone de certaines filières constitue une démarche louable et nécessaire. De notre côté, la spécificité et l’intérêt réside dans ce que nous appelons « les 3S » : séquestration, substitution, stockage ; nous souhaitons maximiser la capacité de stockage carbone. Le bois et les autres biosourcés sont les seuls matériaux à, à la fois, stocker du carbone et non en émettre.
Le hors-site fait souvent partie des arguments du bois en construction. Le mettez-vous en avant ?
Bien sûr, car chacune des solutions techniques possède un haut potentiel de préfabrication : avec l’ossature bois, la charpente traditionnelle ou industrialisée, le lamellé, le CLT, la poutre en I, le lamibois, nous avons un éventail de solutions constructives qui permettent de s’adapter à tous types de projets. Mais le hors-site n’est pas la réponse unique à toutes les problématiques.
Avec l’évolution probable de votre part de marché, vous serez cependant contraint de choisir, notamment pour réaliser des économies d’échelle. Le hors-site ne devrait-il pas faire partie des solutions les plus intéressantes ?
Le hors-site signifie travailler les sous-ensembles en atelier ; cela ne veut pas obligatoirement dire produire du 3D ou du modulaire intégral, à empiler, allant jusqu’à l’intégration des équipements (salles d’eau, ...) et réseaux. La façade à ossature bois, c’est déjà de la préfabrication ! Tout procédé de préfabrication permet de réduire les nuisances chantier. Mais quel que soit l’ouvrage – logements individuels ou collectifs, immeubles tertiaires et de grandes hauteurs, équipements – la destination du produit préfabriqué importe peu. L’important est de faire de la préfabrication quand cela a un intérêt technique et économique. Si c’est au péril de l’équilibre économique du projet, ça ne fonctionnera pas. Il faut que ça réponde à un enjeu économique avant tout.
L’UICB s’intéresse aussi aux isolants biosourcés ?
Oui, et d’ailleurs l’UICB compte parmi ses adhérents l’Association des Industriels de la Construction Biosourcée (AICB), le syndicat qui rassemble les principaux fabricants d’isolants biosourcés. On peut citer Biofib, Soprema, Isonat, ou encore Steico qui vient d’ouvrir une unité de production de panneaux de fibre de bois en Nouvelle-Aquitaine. Ce qui signifie que ces industriels aussi sont capables de fournir très massivement le marché, et ils se sont préparés pour faire face au marché de demain. Des projets de lignes de production de plusieurs dizaines de millions d’euros sont en construction et permettront de répondre à l’augmentation prévisible de marché.
Quel est l’intérêt d’une journée EnerJ-meeting pour vos adhérents ?
EnerJ-meeting permet de rencontrer de nouveaux interlocuteurs et de répondre aux questions des promoteurs, architectes et bureaux d’études qui ont envie d’être rassurés sur les possibilités d’utilisation du bois dans leurs projets. Ici, à la différence d’autres salons professionnels plus spécialisés, nous échangeons avec des personnes qui ne sont pas de grands connaisseurs du bois, et qui, a priori, ne nous attendent pas. Nous sommes là pour leur apporter des solutions éprouvées.
Produits de construction : Saint-Gobain Solutions
« Mettre en avant tous les débats traversés par la filière bâtiment »
Interview de Olivier Servant, Saint-Gobain Solutions France, Directeur des solutions pour la construction
Olivier Servant : « La filière bâtiment évolue à la vitesse " grand V " »
Que présente Saint-Gobain Solutions France sur EnerJ-meeting ?
EnerJ-meeting est l’événement de référence de cette rentrée 2023. Son programme de conférences pose les grands sujets du moment : rénovation énergétique, construction bas carbone et économie circulaire. Ces sujets de terrain emboîtent le pas des grands sujets nationaux que sont la formation des professionnels, la mobilisation générale de la filière et l’amélioration générale de la qualité des bâtiments. Saint-Gobain Solutions France est partenaire de cet événement qui prouve, cette année encore, sa qualité, tant par les interventions, les retours d’expériences, la diversité des exposants que son attractivité.
Qui rencontrez-vous sur votre stand ?
Ce sont principalement les décisionnaires – des institutionnels nationaux ou régionaux – qui travaillent sur les tendances des réglementations, labels et autres grandes orientations générales du bâtiment. Nous recevons aussi des maîtres d’ouvrage et des concepteurs à la recherche de solutions, de retours d’expériences en matière d’innovation. Ce qui, pour nous fournisseurs de produits et de services, est l’occasion de trouver des prospects pour déployer de meilleures pratiques.
Entre les conférences et les échanges sur le stand, où situez-vous l’intérêt de cette journée ?
Il s’agit de capter, par les prises de paroles et les échanges comme par la présentation de notre offre, les innovations prometteuses. Le format d’exposition ne se prête pas à la démonstration de produits ; en revanche, dans quatre ateliers, nous présentons les retours d’expérience des produits Saint-Gobain. Exemples : les solutions mises en place sur le village des Jeux olympiques de 2024 pour réduire le poids carbone des matériaux et décongestionner la zone de chantier par une logistique fluviale. Ce qui s’est concrétisé par une réduction des émissions de CO2 liées au transport de 5,5 kg par tonne de matériaux. Nous savons tous que c’est en agissant sur tous les aspects des produits – de leur composition à leur approvisionnement en passant par leur fabrication – que nous parviendrons à réduire globalement le poids carbone des composants des bâtiments. Nous avons aussi fait la preuve qu’il est possible de déployer de nouveaux moyens de transport pour optimiser le poids carbone global des constructions. En outre, nous avons décongestionné la zone particulièrement bouchonnée.
Pouvez-vous donner des détails ?
Nous avons approvisionné le plus possible de matériaux par voie fluviale, par la Seine ou les canaux parisiens. Un quai de déchargement éphémère a été installé à environ 500 m des différents chantiers pour livrer les matériaux.
Comment est diffusée cette expérience ?
Dans un tel cas de figure, le premier mouvement des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre ou entreprises doit être de joindre l’équipe transverse Saint-Gobain Solutions France. Puis nous adresserons les demandes aux interlocuteurs les plus pertinents. S’il s’agit d’un chantier innovant ou un grand chantier pour lequel nous voulons nous engager ensemble, nous pouvons aussi mobiliser nos équipes de recherche et développement sur des produits, systèmes et nouveaux services pour répondre aux problématiques spécifiques.
Que retiendrez-vous de votre passage sur cette édition d’EnerJ-meeting ?
Je retiens que la filière bâtiment évolue à la vitesse « grand V ». Elle s’engage dans les sujets d’actualité que sont la décarbonation des constructions, la rénovation énergétique, la circularité des bâtiments et des produits. Les exposés de la journée et les échanges démontrent que ces sujets sont pris à bras-le-corps, avec des preuves de mouvements. Au niveau du groupe Saint-Gobain, cela nous conduit déjà à prendre un certain nombre d’orientations nouvelles. C’est déjà le cas lorsque nous parlons de vitrage bas carbone, comme le vitrage Oraé, ou de la nouvelle plaque Infini 13 de Placo qui incorpore plus de 50% de déchets issus du bâtiment … Ces solutions, déjà sur le marché, ont vocation à se déployer et à répondre aux enjeux environnementaux.
Régulation en CVC
« Exploiter les données pour réguler plus précisément »
Interview de Jean Donnars, Belimo, Directeur général
Jean Donnars : « Bien choisir son équipement et l’entretenir pour améliorer le bilan carbone d’un bâtiment »
Comment présenteriez-vous Belimo ?
Notre slogan est « Small devices, big impact ! ». Nous sommes fabricants de petits composants des systèmes de génie climatique et de ventilation qui ont vocation à maîtriser le confort. Toutes les énergies du bâtiment traversent des vannes de régulation. Si elles sont de qualité, nous pensons que nous maîtrisons toute l’énergie du bâtiment au point d’utilisation.
Nous nous sommes fait remarquer par une série d’innovations maintenant devenues des standards. Il s’agit de la vanne six voies, de l’Energy Valv, une vanne de pilotage de l’énergie qui fournit beaucoup de données au point d’utilisation. Ce qui permet de faire de la régulation à la demande, de diagnostiquer les modes de fonctionnement … Sur un site, nous nous sommes rendu compte, en mesurant les paramètres d’une installation, de la différence de consommations entre l’étude initiale et la réalité de terrain : le delta est de 23% ! Nos matériels permettent d’apprécier ces défauts et de ramener l’installation à un mode de fonctionnement plus sobre. La leçon est qu’il est préférable d’avoir une prise de mesure directement au point de régulation.
Comment gérez-vous le « zéro carbone » ? C’est difficile de faire du laiton sans émettre du carbone ...
Sujet compliqué … Nous avons fait des études sur ce sujet. L’impact carbone de nos fabrications par rapport aux économies engendrées est de l’ordre de 24 fois. C’est une moyenne. L’important est de bien choisir son équipement, de l’entretenir … Ce qui confère un meilleur bilan carbone du bâtiment. Autre exemple : en termes de consommation d’énergie, une vanne motorisée affiche un résultat défavorable d’un facteur 10 par rapport à une vanne à actionneur thermique, à bulbe de cire. Sauf que ... les vannes à actionneur thermique, d’entrée de gamme, sont plus sensibles aux fuites et doivent être changées régulièrement au cours de la vie du bâtiment … Au bilan, le matériel qui a initialement un poids carbone plus important se révèle être plus intéressant sur le cycle de vie de l’ouvrage.
Faut-il encore prendre son bâton de pèlerin pour convaincre de l’intérêt de la régulation ?
Il faut encore travailler ce sujet et expliquer que les solutions les plus profitables sont celles qui s’adaptent à l’installation, qui sont capables de diagnostiquer les conditions de son fonctionnement, d’apprendre de leur environnement, de s’interfacer les uns aux autres … Prenons un exemple : une information remontée par un appareil peut être partagée avec les circulateurs, les ventilateurs, voire les chaudières ou les groupes de froid … On pourrait ainsi créer des systèmes plus globaux, avec plus de diagnostics et plus d’intelligence au niveau de l’ensemble du bâtiment.
On a parfois beaucoup de points de mesures sur certains sites. Comment aider à en tirer profit ?
On rencontre cela en particulier en ventilation. Que faire de toute l’information disponible pour gérer la qualité d’air intérieur ? Nous avons conçu un capteur intelligent doté d’un algorithme permettant de piloter des débits en fonction des données telles que température, hygrométrie, CO₂, COV, particules fines … Tout en prenant en compte l’économie d’énergie. La filière a des ambitions dans ces domaines et nous avons des solutions.
Pourquoi être présent sur EnerJ-meeting ? Quelles différences avec les autres salons du bâtiment ?
Sur les salons du bâtiment, les acheteurs sont des installateurs et évoquent plutôt une problématique spécifique. Il y a ici des interlocuteurs – maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre – en amont de la prise de décisions et plus impliqués en matière d’économie d’énergie, de qualité d’air intérieur … Cela nous intéresse de leur apporter des réponses.
Équipement protection de l’enveloppe
« Le store est un équipement technique avec lequel les concepteurs veulent atteindre des performances »
Interview de Claire Foucher, Responsable Prescription, et Héléna Konopleva, Chargée de Prescription, Mermet
Claire Foucher et Héléna Konopleva : « La RE 2020 est d’une grande aide pour convaincre que le store apporte performance thermique et confort »
Pourquoi être présent sur EnerJ-meeting ?
Nous venons rencontrer, majoritairement des collectivités publiques, des bureaux d’études thermiques, des architectes. Ce sont des interlocuteurs que nous rencontrons facilement sur cet événement. Nous sommes déjà en relation avec de nombreux bureaux d’études, et c’est l’occasion d’échanger avec d’autres … La journée s’est déroulée d’un trait, dès l’ouverture, avec beaucoup de demandes. Qu’il s’agisse des prises de rendez-vous avant salon, de la qualité des interlocuteurs, des projets qui ont été évoqués, cette journée est incontournable, car elle touche précisément les cibles que nous recherchons.
Quels profils de bureaux d’études recherchez-vous ?
Les plus importants pour nous sont ceux qui réalisent des études thermiques, car nos produits présentent un intérêt dans leur prescription technique. Nous nous intéressons aussi aux bureaux d’études qui traitent des façades et sont amenés à travailler la lumière naturelle et la protection solaire.
Les écrans sont à la fois des produits techniques et décoratifs. Comment aborder ce sujet avec les ingénieurs et techniciens ?
C’est prioritairement un sujet technique. Nous allons chercher des performances en termes de facteur solaire et de transmission lumineuse … C’est un domaine où les choses sont normées et, sur les projets que nous abordons, il faut atteindre des performances. Il faut expliquer en quoi une référence de toile va répondre aux critères demandés. Pour justifier les performances déclarées dans nos documentations, tous les produits sont soumis aux études de laboratoires indépendants.
Quels messages avez-vous délivré pendant cette journée ?
Notre communication était principalement axée sur la protection extérieure. Agir avant que les rayons solaires ne touchent le vitrage, c’est réellement la solution la plus efficace. Pour cela, nous avons différents types de produits, satinés ou RAL pour être adaptés aux teintes de menuiseries, avec des toiles d’un facteur d’ouverture jusqu’à 1% pour atteindre les facteurs solaires les plus bas.
Quelles innovations sont annoncées dans votre catalogue ?
La réglementation environnementale 2020 est d’une grande aide. Précédemment, la protection solaire était peu prise en compte. Il y a quelques années, les prescripteurs annonçaient qu’il n’y avait pas de budget pour ces produits ou qu’ils avaient été mis de côté. La RE2020 oblige à aller chercher de la performance et du confort. Ce texte ne constitue donc pas un durcissement de réglementation, mais véritablement une aide.
Comment chez vous se pose la question du carbone ?
Nos fiches de déclarations environnementales et sanitaires – FDES – doivent être bien analysées, car nos toiles ne sont souvent qu’un composant d’un produit fini. Il faut donc prendre en compte les FDES produites par les fabricants de stores ou de menuiseries. Cependant, nos FDES peuvent être associées à celles d’autres composants des systèmes de stores. Il faut noter que le groupement Actibaie, syndicat de la protection solaire, prépare un configurateur qui associera différents éléments – toiles, systèmes mécaniques … – pour affiner les calculs en éliminant les doublons.
Environnement, économie circulaire et REP
« Vulgariser un sujet nouveau et complexe »
Interview de Rami Jabbour, Valobat, Directeur Marketing et Communication
Rami Jabbour : « Il faut aussi sensibiliser la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre »
Où en est Valobat ?
L’éco-organisme Valobat a été agréé par les pouvoirs publics en Octobre 2022. Son objet est de gérer les déchets du secteur du bâtiment. Nous préparons la mise en place opérationnelle de l’activité, de la collecte de l’écocontribution auprès des industriels et fournisseurs de matériaux de construction jusqu’aux moyens de gestion : information sur la collecte et le tri des déchets, leur orientation vers le traitement et le recyclage …
Quel est le profil de l’entreprise Valobat ?
Nous sommes une quarantaine, avec des profils variés. Une partie de l’équipe en contact avec ceux qui mettent les produits sur le marché – ce qui suppose aussi de répondre aux questions, de sensibiliser sur la filière et de les accompagner dans leur mise en conformité – ; d’autres s’occupent de la mise en place de la gestion des déchets avec des collaborateurs en régions, au plus près des chantiers et des déchetteries ; enfin, des collègues travaillent au passage des appels d’offre avec les opérateurs du secteur des déchets.
Comment êtes-vous organisés ?
Nous avons un siège à Paris et des collaborateurs organisent des opérations de sensibilisation pour l’ensemble des acteurs de la construction en régions.
Qu’êtes-vous venus dire aux visiteurs d’EnerJ-meeting ?
De nombreux acteurs se posent encore de nombreuses questions au sujet de cette réglementation, et nous leur avons apporté des réponses. Les maîtres d’ouvrage, publics ou privés, s’interrogent pour savoir quels impacts ces mesures de gestion des déchets – le tri, l’orientation vers les différentes décharges – vont avoir sur leurs projets. Comment s’y prendre et comment sensibiliser les maîtres d’œuvre comme les entreprises à cette démarche ? Voilà leurs préoccupations. Pour nous, l’enjeu est de vulgariser un sujet nouveau et complexe.
Quelles sont leurs réactions ?
La maîtrise d’ouvrage doit être prescriptrice de l’acte de tri sur chantier. Ils attendent donc de l’information, des explications. Mais ils sont encore dans une attitude attentiste.
Y a-t-il des questions sur le coût de cette mesure ?
Il y en a toujours, notamment de la part des fournisseurs de produits qui doivent verser l’écocontribution. Cependant, ce versement sera relativement faible, surtout en 2023 au regard des autres postes facteurs de l’inflation.
Quelles sont les grandes échéances que les acteurs de la construction doivent garder en mémoire ?
La plus importante est derrière nous : c’est le 1er Janvier 2023, date d’obligation d’adhésion de tout metteur de produits sur le marché à l’un des éco-organismes agréés – nous sommes actuellement quatre et d’autres peuvent entrer sur le marché. La seconde échéance importante est le 1er Mai, date de paiement des écocontributions. Cela concerne au premier chez les industriels et distributeurs, mais aussi les clients qui verront la ligne spécifique d’écocontribution apparaître sur la facture des produits. Les choses se dérouleront ensuite progressivement au cours des mois à venir.
Quel était l’intérêt d’une présence sur EnerJ-meeting ?
Notre travail est réellement de sensibiliser au tri et au traitement des déchets de construction. Il faut aussi beaucoup rassurer – notamment parce que ça va venir très vite sur les chantiers –, de décrypter des idées reçues et surtout de rencontrer beaucoup d’acteurs que l’on n’a pas l’occasion de croiser – je pense aux maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre qui étaient nombreux – et à qui on essaie d’apporter des réponses pragmatiques et simples.
Le sujet est pourtant discuté depuis des années …
Il le sera encore pendant des années. Prenons l’exemple des déchets ménagers … Eco-emballages effectue le travail, communique, répète les messages ... Nous devrons aussi faire continuellement beaucoup de pédagogie.
Du côté des jeunes pousses, start-up !
Énergies renouvelables, chaleur renouvelable
« Développer la fourniture de chaleur renouvelable »
Interview de Mathieu Andrieu, Agronergy, Directeur commercial
Mathieu Andrieu : « L’accompagnement par un investisseur nous conduit à développer les postes de commerciaux et d’exploitants pour gérer les futurs sites »
Quelle est la spécificité de votre entreprise ?
Notre métier est la fourniture de chaleur – eau chaude et chauffage – clés en mains, et ce service est basé sur des énergies renouvelables. Clés en mains, car nous déclinons cette offre en quatre grands blocs : la conception, le financement de projet, l’installation avec nos équipes et l’exploitation, avec nos équipes. Nous fournissons de la chaleur pour des ensembles immobiliers d’une dimension de 50 à 1 000 logements.
Uniquement du logement ou aussi des bâtiments administratifs, tertiaires, industriels ?
Sur la trentaine de nos réseaux, nous avons deux Ehpad, trois grands centres aquatiques et deux campus.
Quand l’entreprise a-t-elle été créée et où êtes-vous basé ?
L’entreprise a été créée en Mars 2013. Nos bureaux sont situés à Paris, avec un atelier en Seine-et-Marne et un dépôt de maintenance en Seine-Saint-Denis. Le fondateur de l’entreprise la dirige, et nous avons été rejoints, il y a un an, par le fonds d’investissement Vantage Infrastructure. L’objectif commun est de déployer et financer 150 M€ d’infrastructures énergétiques renouvelables au cours des cinq prochaines années.
Vous intervenez principalement en Île-de-France ?
Principalement dans la moitié Nord de la France, mais nous développons sur tout le territoire. Nous avons trois sites à Lille, un à Orléans, un en Normandie et majoritairement en Île-de-France.
Agronergy … Le nom évoque le monde agricole et celui des énergies issues de la biomasse. Qu’en est-il réellement ?
Le principe d’une start-up est de commencer avec une idée et de s’adapter au marché. Au démarrage de l’activité, nous travaillions avec des agrocombustibles. Nous étions accompagnés d’un semencier pour exploiter des granulés à base de résidus de récoltes. On utilise de moins en moins ce combustible en raison du défaut de stabilité de sa formulation. En revanche, nous sommes ouverts aux combustibles alternatifs, notamment un Ehpad dans l’Aisne pour lequel nous exploitons une chaufferie au miscanthus.
Notre métier de base est structuré autour du bois. Mais l’Ademe a des priorités de financement qui portent, dans l’ordre, sur la récupération de chaleur fatale, le raccordement aux réseaux de chaleur vertueux, des solutions géothermiques et la biomasse. Ce qui signifie que, sur tous les projets sur lesquels nous allons intervenir, nous étudions prioritairement la mise en place de la géothermie avant la biomasse.
Quelle biomasse, précisément ?
La majeure partie des installations fonctionnent au pellet et avec de la plaquette forestière, cette dernière étant plutôt exploitée pour de grands ensembles de plus de 200 logements. Pour ce qui concerne la géothermie, nous développons notre premier programme avec l’aménageur Icade à Versailles. Elle alimentera l’écoquartier Gally en cours de développement, d’une superficie totale d’environ 50 000 m², dont 550 logements, un hôtel, des commerces et des services publics.
Quels sont les projets d’Agronergy ?
L’actualité de ces derniers mois a été l’intégration de ce fonds d’investissement et la structuration pour changer d’échelle. Ce qui signifie que nous recrutons pour les fonctions commerciales et les postes d’exploitation des sites. Avant l’arrivée de Vantage Infrastructure, nous étions moins de vingt ; aujourd’hui nous sommes une trentaine. Nous espérons être une cinquantaine fin 2024 …
Qu’apporte EnerJ-meeting à votre activité ?
Le visitorat de cette journée est très pointu dans ses demandes. C’est une cible de contacts bien sélectionnés : des bureaux d’études, des architectes … Nos échanges sont précis et les opportunités d’affaires fortes.
AGROENERGY : Prix du Jury start-up 2050 ! L’entreprise a été récompensée en fin de journée le 6 Février 2023 du fameux sésame. Le jury a apprécié « une solution locale, clé en main intégrée et dédiée aux territoires. Un projet global qui met en avant la biomasse tout en évoquant la circularité aux portes des villes.
Lauréats prix start-up 2050 avec les membres du jury de gauche à droite : Julien HANS, CSTB - Julie LODEWYCKX, Plan Bâtiment Durable - Philippe NUNES, XPAIR - Alain MAUGARD, Président du concours - Laurent ARNAUD, CEREMA - Olivier SERVANT, SAINT GOBAIN et les 3 lauréats LANCEY, AGROENERGY et ENOGRID
Analyse des données environnementales du bâtiment
« Donner à tous le moyen de s’emparer du sujet carbone »
Interview de Damien Cuny, Kompozite, PDG et co-fondateur
Damien Cuny : « La plateforme va permettre de passer des produits aux systèmes »
Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
Kompozite a été créée en 2020 ; la plateforme publique a été lancée début 2022, et nous avons été primé du Grand Prix « Start Up » à EnerJ-meeting 2022. Notre site agrège les données techniques et environnementales de milliers de références de produits de construction. Concrètement, nous recomposons l’univers de données de références – données techniques, thermiques, acoustiques, de certification … – et nous les corrélons avec des données environnementales.
Ces données de matériauthèque sont restituées via le moteur de recherche de notre site internet. Nous développons d’autres fonctionnalités, comme celle spécifiquement « RE2020 » qui permet de réaliser un calcul réglementaire à l’échelle d’un bâtiment. Ainsi, depuis une table d’analyse de cycle de vie, il est possible de choisir une ligne de produits, de faire apparaître sa fiche produit pour avoir accès aux données techniques, les référentiels (AtEX, Avis technique, DTU …).
Pour quel bénéfice ?
L’intérêt premier, pour la productivité de la prescription, est la possibilité de varier les choix de produits. Quelles solutions existent et laquelle retenir pour le projet ? On pourra choisir une solution adaptée aux contraintes techniques – des isolants en ITE ininflammables, avec un bardage ajouré avec obturation des perforations … –, et Kompozite donne la possibilité de créer plusieurs options.
Quel a été l’accueil réservé à Kompozite ?
Un peu plus d’un millier de professionnels se connectent régulièrement à la plateforme pour consulter des fiches de produits ou pour modéliser des projets. Les utilisateurs nous remercient en disant : enfin une structuration de données pratiquement ingérables ! Et dans un second temps, par effet de cet intérêt, nous avons eu plein de demandes d’amélioration. Notre enjeu est maintenant de les prioriser de manière rationnelle pour, dans le même temps, poursuivre notre développement.
Comment proposez-vous ce service ?
Notre business model est original. Beaucoup demandent aux industriels de monétiser leur présence. Nous avons pris un parti différent. Les industriels disposent d’un espace sur la plateforme, ce pour être indépendant et le plus complet possible. En contrepartie, la monétisation du site est assurée par les utilisateurs, par abonnement. Le premier niveau est gratuit ; il permet notamment de consulter de la donnée environnementale. Les abonnements payants pour un service plus complet restent d’un niveau accessible, à moins de 150 € par mois. Avec cette plateforme, nous portons aussi une vision : tout le monde doit s’emparer du sujet carbone. Nous voulons adresser cet outil au plus grand nombre d’acteurs possibles, car tous auront à traiter ce sujet.
Que promettez-vous pour les mois à venir ?
Essentiellement un nouveau mode projet qui tient compte de la certification du Cerema. L’automne dernier, l’État et le Cerema ont lancé une certification RE2020, et nous avons dû revoir le site pour nous y adapter. Sur 2023, nous allons aussi revoir l’outil pour passer à l’échelle du système constructif : nous ne serons plus à l’échelle du produit, pas à celle du bâtiment, mais à celle intermédiaire. Ce qui permettra de choisir, par itération, des systèmes constructifs à un niveau supérieur, mais selon un périmètre contrôlé. Autre point prometteur : nous avons commencé à ouvrir notre base de données par API pour des usages spécifiques avec trois grands groupes.
Vous être une entreprise encore jeune et vous avez encore besoin de beaucoup communiquer ?
Beaucoup d’acteurs nous connaissent, mais beaucoup ignorent encore les capacités et la valeur de l’outil en termes de qualité et de rapidité de choix des produits. Lors de cette journée EnerJ-meeting, nous avons recueilli plusieurs pistes de partenariats avec de grands groupes de construction.
Le site internet de Composite : www.kompozite.io
Sanitaire et consommation d’eau
« Suivre sa consommation d’eau en temps réel »
Interview de Bertrand Aichinger, Hydra, Responsable commercial
Bertrand Aichinger : « En résidentiel, la moyenne de consommation d’eau d’une douche est divisée par deux »
Votre stand présente des douchettes lumineuses et des compteurs d’eau … Y a-t-il un lien entre ces produits ?
Le lien, c’est la préservation de l’eau. Le premier produit que nous avons conçu est un pommeau de douche hydro-économe et pédagogique. Il traite l’un des postes les plus consommateurs d’eau sanitaire dans un logement : la salle de bains qui totalise 40% des besoins. L’idée est de fournir un outil de sensibilisation aux consommateurs pendant leur douche. Le système calcule en temps réel la quantité d’eau qui circule dans la douchette. Et au fil de la douche, l’électronique fait varier la teinte dans le pommeau : du vert au bleu, du bleu au rose et du rose au rouge selon le cumul de consommation. Le changement de teinte est réglé sur un pas de 10 l. De fait, une douche moyenne est de 40 à 50 l ; avec ce modèle de douchette, le volume moyen tombe à 21 l.
Comment est distribuée cette douchette ?
Les particuliers la trouvent sur le site internet de l’entreprise (hydrao.com) et en grande distribution bricolage. Nous vendons aussi aux professionnels de la construction, aux bailleurs sociaux, aux exploitants de locaux touristiques, aux établissements sportifs – piscines, gymnases, salles de fitness – où l’eau peut rapidement devenir un souci et pour lesquels nous avons une version murale.
Où est fabriqué le produit ?
Il est conçu en France et fabriqué en Chine. Il reste quelques sites de production en Italie, mais ils sont axés sur des produits haut de gamme. Nous voulions un prix accessible ; il est supérieur à celui d’un pommeau de douche standard, mais pas beaucoup plus. Surtout, nous voulions réconcilier économie, écologie et plaisir. Nous avons aussi voulu proposer un produit de qualité, plutôt moyen-haut de gamme.
Comment sont alimentées les Leeds ?
Cette question fait le lien avec le compteur que nous proposons. Une turbine est logée dans le manche du pommeau et produit l’énergie pour alimenter, l’électronique de changement de couleurs et les composants de communication pour récupérer les données de consommation du pommeau sur son portable. Nous adaptons aussi cette turbine au compteur de consommation d’eau connecté, sans pile ni batterie. Il s’installe en aval du compteur de facturation et suit la consommation d’un bâtiment de manière plus détaillée grâce à une grande fréquence de mesure.
Qui peut profiter de cette technologie ?
Peu d’outils permettent de suivre les consommations d’eau. Par ailleurs, l’eau est gérée localement, par appel d’offres et contrats de délégation de service public. Une entreprise qui possède plusieurs sites sur un territoire peut avoir autant de systèmes de facturation que de bâtiments et selon des conditions différentes. Avec ce compteur, nous proposons une solution pour remonter les informations de manière homogène et automatisée les consommations d’eau de l’ensemble des bâtiments.
Quelle solution de communication utilisez-vous ?
Les compteurs intègrent le protocole et les outils Lora WAN conçus pour les objets connectés, déjà très utilisés en industrie et bâtiment. Concrètement, les compteurs disposés dans les différents bâtiments adressent les informations à une plateforme où l’exploitant disposera d’un tableau de bord complet sur sa consommation.
Quel intérêt vos clients trouvent-ils à cet équipement ?
Les données sont envoyées en temps réel, ce qui permet de détecter très vite les fuites ou les consommations anormales. Par ailleurs, on peut amasser beaucoup de données et révéler le profil des usages de l’eau, à la manière des nouveaux compteurs d’électricité communicants.
La journée EnerJ-meeting permet-elle de développer ces arguments ?
Nous venons à cette journée depuis trois ans. Ce salon cible bien un visitorat à la recherche de solutions concrètes pour ses projets. Le format mobilise peu de ressources et beaucoup de contacts se transforment en affaires.
Conseil et accompagnement des acteurs engagés
« Fournir un accompagnement sur mesure »
Interview de Frédéric Massip, 4Inside, Président
Frédéric Massip : « Le fait d’être issu de la filière du second œuvre du bâtiment permet d’en maîtriser les codes »
Que signifie le nom « à tiroirs » de votre entreprise ?
4Inside, comme « for inside », « pour/de l’intérieur ». La structure que j’anime repose sur quatre piliers : réseau, stratégie, ressources humaines, déploiement. Voilà les valeurs qu’adresse l’entreprise. À qui ? La clientèle se compose de bureaux d’études, d’installateurs, d’exploitants, d’industriels, d’énergéticiens … Pour quelles prestations ? Une mission, une situation de crise, un accompagnement, des interventions sur mesure … Si besoin, j’interviens soit comme un assistant à maîtrise d’ouvrage (conseil et coaching), soit comme un contractant général : je monte une équipe pour traiter le sujet.
Pourquoi vous plutôt qu’un cabinet de conseil ?
Ma particularité est d’être professionnellement issu d’activité du bâtiment et du second œuvre. Ce qui permet de maîtriser le vocabulaire et les codes de la filière pour proposer le plan d’action adapté à la situation présentée.
Quels sont les profils des interventions ?
Ce peut être une intervention flash. On m’attribue un paquet de 10 heures pour la fourniture d’un conseil selon un tarif connu à l’avance. À l’issue de ce délai, le plan d’action échafaudé permet à l’intervenant de le mettre en œuvre. Si par manque de temps, il a besoin d’aide, l’offre sera adaptée. La mesure de la performance du conseil se fonde sur les objectifs à atteindre.
Cela peut aussi être de l’accompagnement de start-up : des personnes ont une idée et veulent être accompagnées pour la concrétiser, la structurer, la financer, la faire connaître auprès de clients, de médias … Avec de grandes entreprises, il peut s’agir de situations de crise. Exemple : des problèmes de turn-over importants. Un examen et un plan d’action permettent de stopper l’hémorragie. Alors qu’il est parfois difficile de trouver des experts, ces actions de fidélisation des équipes peuvent avoir tout leur sens.
Vous-même, comment êtes-vous accompagné ?
Je l’ai dit, je travaille seul, en indépendant, comme un AMO, mais je peux m’entourer comme de besoin : un architecte designer, un spécialiste d’ingénierie financière, une entreprise de formation, une autre d’accompagnement … Seul, mais sans l’être pour une agilité de l’offre et du coût d’un projet.
Que vous apporte EnerJ-meeting ?
Aujourd’hui comme dans d’autres vies professionnelles, j’ai participé à toutes les éditions. Sa particularité est de catalyser la filière bâtiment. Et pour une petite structure, elle permet, en un seul jour de recevoir clients et prospects. En retour, c’est l’occasion d’ancrer la visibilité de mon entreprise. EnerJ-meeting lui donne cette signature-là.
Fait par Bernard Reinteau, journaliste spécialisé
À propos de l'auteur
Bernard Reinteau
Journaliste de la presse bâtiment depuis la fin des années 80, Bernard Reinteau est journaliste indépendant. Il a œuvré pour les principaux titres de la filière et se spécialise particulièrement sur les solutions techniques liées à la performance énergétique et environnementale des constructions et rénovations performantes. Il collabore principalement avec les plus grands titres et en particulier avec Xpair.