Fait par Julien GARNIER - Directeur Général Délégué - CARDONNEL Ingénierie
CARDONNEL Ingénierie, Bureau d’Etudes Technique expert reconnu dans le bâtiment résidentiel au confort durable, particulièrement impliqués dans la préservation de notre environnement et de nos ressources, a apporté sa contribution au Plan de Rénovation Énergétique du bâtiment dans le cadre de la concertation ouverte sur le plan national.
Voici le tracé de leur réflexion et de leurs propositions dans le cadre de la rénovation des bâtiments résidentiels.
En première approche, nous pouvons distinguer 3 grandes catégories de rénovation énergétique :
- Les maisons individuelles
- Les copropriétés
- Le parc social
Ces catégories sont déclinées en fonction de l’âge des constructions, des spécificités locales et donc systèmes constructifs, niveaux d’isolation, de ventilation et systèmes de chauffage, rafraîchissement et ECS associés aux énergies primaires et devront être traitées selon leurs spécificités.
Aujourd’hui l’approche énergétique n’est plus suffisante et doit être environnementale et économique, pour gagner en efficience et apporter une vision globale mais aussi une vision durable. Doivent être prises en compte, les consommations auxiliaires, les autres usages, l’entretien et maintenance du patrimoine, les redevances et taxes et pourquoi pas l’accès à l’eau potable et le traitement des rejets d’eau usée, eau vanne. Aussi les potentiels et impacts de la mobilité, du stockage énergétique et de la production locale, les bénéfices de l’économie circulaire.
En ce sens, voici donc les différentes propositions liées aux différents axes et actions identifiés et nommés « par actions », dans le cadre de la concertation sur le Plan Rénovation Energétique des bâtiments.
Action n°3 - UNIFIER LA COMMUNICATION SOUS UNE MARQUE COMMUNE, QUI RASSEMBLE ET DONNE ENVIE.
Il est important de capitaliser sur les démarches de création de labels et marques déjà réalisés, CARDONNEL Ingénierie a soutenu la démarche Eco-Artisan et de qualification RGE et nous pensons qu’il est utile de poursuivre les démarches entreprises en tirant les enseignements de la période écoulée. Cette bannière fédératrice pourrait être apposée par les acteurs engagés dans le processus de rénovation avec éco-conditionnalité sans toutefois bousculer les acteurs de la profession qui ont déjà investi beaucoup de temps et de moyens à monter en compétence et acquérir leurs qualifications.
Nous suggérons de maintenir dispositifs Eco-Artisan et RGE existants en tenant compte des retours d’expérience et en favorisant les entreprises engagées dans ces démarches (éco-conditionnalité). Le tout regroupé sous l’égide d’une grande marque nationale fédératrice de l’effort commun autour des questions environnementales.
Compte tenu de l’engouement du grand public pour les travaux d’amélioration esthétique portés par les émissions comme « DECO » sur M6 ou bien même « Recherche appartement ou Maison » concernant les cessions de biens, le « Home Staging » et la démonstration de l’augmentation de valeur patrimoniale liée, il serait opportun de développer un programme télévisé pédagogique et ludique sur les bonnes pratiques de rénovation et le déroulement de la démarche.
Sans en faire un vecteur publicitaire, le concours des médias dans cette démarche permettrai de toucher un large public, sensibiliser à l’impact environnemental des bâtiments et aussi à la démarche de rénovation et aux outils proposés. Pourquoi pas une émission « RENO » ?
Action n°6 et n°7 - ORGANISER DES PARCOURS D’ACCOMPAGNEMENT SIMPLES ET LISIBLES ET CRÉER UN RÉEL GUICHET UNIQUE RENDRE LES AIDES À LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE POUR LES PARTICULIERS PLUS LISIBLES, EFFICACES ET INCITATIVES
Les donneurs d’ordres ainsi que toutes les Françaises et tous les Français sont sensibilisés aux étiquettes énergétiques et les thèmes graphiques doivent rester proches de cette forme de communication.
Afin d’apporter de la cohérence dans les parcours d’accompagnement, et de donner des capacités homogènes de contrôle post rénovation ; les différents acteurs de la démarche pourraient communiquer sur une trame uniforme, comparable et validée par les différentes parties.
Les consommations d’énergie primaire, finales et émission de GES sont des unités floues pour les particuliers. En ce sens, les passeports énergétiques, au-delà de montrer un gain de performance et une baisse des émissions, doivent expliciter les améliorations en termes de gains financier avec des indicateurs simples et parlants, sous forme de démonstration de l’évolution :
- € investi / € économisé (par an, sur 30ans)
- € investi / € apporté en patrimoine (Valeur verte)
- Coût d’entretien
- Part d’énergie renouvelable
- Indicateur de confort
- Indicateur de qualité de l’air
- Indicateur émission de GES
La présentation de ses indicateurs pourrait être réalisée par le biais d’un graphique montrant l’évaluation de l’état initial ainsi que la proposition d’état rénové.
Action n°8 - METTRE EN PLACE UNE POLITIQUE INDUSTRIELLE DE RÉNOVATION DES PASSOIRES THERMIQUES ET DE LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE.
Créer les conditions de l’émergence de programmes standards de travaux industrialisés, mis en œuvre par le privé et pouvant être déployés à grande échelle.
Nous proposons d’impliquer les associations professionnelles telles que ICO (ingénierie du confort et de l’eau) qui en leur sein portent des groupes de travail engagés sur les propositions de simplification des programmes de adaptés à chaque région et contexte.
Un observatoire mené depuis 2016 par ICO dans le cadre d’un groupe de travail rénovation et portant sur les rénovations de logements collectifs en copropriété et étudiés avec la RT éléments par éléments montre que la performance des éléments mis en œuvre est constante et donc que les audits systématiques sont souvent superflus, chronophages et couteux.
En ce sens, il serait plus pragmatique de travailler sur un programme de rénovation standardisé (par régions, typologies de bâti) et montrant les gains potentiels en fonction d’actions standardisées.
Avec le concours des industriels, des différentes associations et syndicats professionnels nous proposons de poursuivre la démarche afin de faire émerger un référentiel de la rénovation efficiente.
Cette action permettra de standardiser les programmes de rénovation et donc faire émerger des solutions techniques standardisées, favorisant la démarche d’industrialisation et de modération des coûts.
Action n°9 - AU-DELÀ DES AIDES, METTRE EN PLACE UN DISPOSITIF INCITATIF À LA RÉNOVATION, POUR ENGAGER UN CERCLE VERTUEUX
La réglementation thermique globale des bâtiments existants sera révisée avant fin 2018.
Nous en revenons au point N°8 et souhaitons mener un GT avec les pouvoirs publics afin de poursuivre la démarche de standardisation de la rénovation dans l’esprit d’une rénovation efficiente.
D’ici fin 2018, l’État réformera les diagnostics de performance énergétique pour les fiabiliser. Des passeports pour la rénovation énergétique y seront joints pour les logements les moins performants.
Accompagner la montée en compétences des professionnels du bâtiment et le développement de l’innovation pour l’essor de solutions industrielles, fiables et compétitives.
• Concernant l’évolution des méthodes d’évaluation énergétiques :
Sur ces trois points, CARDONNEL Ingénierie bénéficie d’une expérience importante des différentes méthodologies d’approche des diagnostics de la performance énergétique des bâtiments. Nous sommes convaincus que le moteur 3CL-DPE a fait son temps, trop limité, simplement contournable et dont les données de sorties sont souvent éloignées de la réalité des consommations doit largement évoluer.
Toutefois, nous pensons que le moteur de calcul réglementaire porté par le CSTB bien que très qualitatif, reste difficilement accessible aux acteurs de la rénovation, surtout dans le cas d’opérations de faible ampleur (pavillonnaire, petit collectif). La multiplicité des paramètres et données d’entrée ne favoriserait pas son utilisation par les acteurs de la rénovation.
Nous proposons donc que soit utilisé une méthode et un moteur intermédiaire permettant une montée en compétence progressive des acteurs et une fiabilisation des calculs réalisés sans entrer dans une complexité importante.
Aussi, la méthode d’évaluation des bâtiments et de recommandation des améliorations ne doit pas employer le même chemin que lors des audits. Une évaluation « à rebrousse-poil » est bien plus pertinente. Partant des besoins de l’existant évalués selon, par exemple, la méthode Cube (Cardonnel) en passant par une comparaison des postes les plus défavorables au bilan puis vers les objectifs énergétiques et environnementaux, il reste à proposer les solutions utiles au gains souhaités.
Cette méthode présente l’avantage de pouvoir étudier un seul ouvrage métier (ventilation, enveloppe, systèmes) et proposer une amélioration spécifique ou globale. Réalisée par tranches de travaux ou en une opération.
• Concernant les dispositifs fiscaux :
L’utilisation d’un outil d’évaluation de la performance énergétique d’une rénovation permets de déterminer les solutions et états rénovés, finalement le cout d’une rénovation en relation avec les acteurs opérationnels. Cette charge pour les maitres d’ouvrage est souvent compensée par de nombreux dispositifs (CITE, PTZ, CEE…) dont la lisibilité et le suivi sont complexe, tant pour les donneurs d’ordre que les pouvoirs publics.
Nous proposons donc de confier à un organisme tiers le suivi de la dépense publique engagée et la mesure de son efficacité.
Les outils d’évaluation et de budgétisation des rénovations seraient donc tramés sur un format comparable et exploitable permettant de collecter les montants des différents dispositifs au regard des bénéfices environnementaux constatés.
Cette dépense publique serait donc évaluée régulièrement au regard des améliorations réalisées.
Action n°12 - MOBILISER LES PROFESSIONNELS DANS LA MONTÉE EN COMPÉTENCES POUR AMÉLIORER LA CONFIANCE
Le dispositif RGE sera amélioré, tout en limitant le coût pour les entreprises. La qualité des travaux sera mieux contrôlée.
La formation professionnelle dans le secteur de la rénovation énergétique sera améliorée et renforcée.
Le RGE ?
Histoire
En 2013, le gouvernement annonce la mise en place pour 2014 de l’Eco-conditionnalité (décret n° 2014-812 du 16 juillet 2014) : seules les entreprises qualifiées RGE (« Reconnu Grenelle de l’Environnement », aujourd’hui « Reconnu Garant de l’Environnement ») pourront faire bénéficier des aides de l’état à leurs clients. Cette qualification RGE concerne uniquement les entreprises évoluant dans la rénovation thermique et l’installation de solutions utilisant les énergies renouvelables.
Bienfaits
- Les différents organismes signataires avec l’ADEME de la charte d’engagement « Reconnu Garant de l’Environnement » sont alors sollicités pour dispenser les formations permettant d’obtenir la précieuse qualification RGE. Cette campagne nationale a également permis d’augmenter la visibilité des principales qualifications : Qualibat, Qualifélec, Qualit’ENR, Eco Artisan (CAPEB) et les Pros de la performance énergétique (FFB), mais aussi QualiPAC, QualiBois, QualiFioul, …
- D’abord décriée par une partie des artisans (puisque ces qualifications génèrent des temps de préparation, de formation, de suivi, d’audit ; mais aussi des investissements), la mise en place de l’Eco-conditionnalité a ensuite créé un phénomène d’aspiration pour les formations qualifiantes. Les volontaires de la profession, les entreprises visant une qualification RGE, ont donc pu se « mettre à niveau » ;
- L’encadrement de la filière a ainsi probablement pu écarter de ce marché en pleine croissance une partie d’entreprises n’ayant pas les compétences de pose nécessaires à la mise en œuvre de solutions de rénovation thermique ou d’EnR ;
- Les entreprises sérieuses ont pu utiliser ce levier pour se différencier des concurrents et l’appui de l’ADEME (pour trouver un artisan qualifié) est un précieux atout.
Limites et propositions :
- Les temps d’audit étant espacés (2 / 4 ans), la remise en cause par les organismes certificateurs de ces qualifications RGE n’est pas toujours suffisamment rapide et certaines sociétés commerciales s’engouffrent sur le marché de la rénovation pour réaliser des travaux pas toujours dans l’esprit qualitatif visé par le législateur et par les professionnels de la rénovation.
Un suivi des opérations avec un auto-contrôle dématérialisé et transmis à un organisme tiers indépendant, en charge de l’accompagnement de la démarche serait une solution de fiabilisation de la filière.
La mesure de la satisfaction client pourrait aussi permettre d’améliorer les retours d’expérience et s’affranchir des moins bons élèves.
- Certains métiers nécessitent une pluralité de compétences et parfois plusieurs qualifications : les entreprises artisanales rencontrent des difficultés et doivent pouvoir se grouper momentanément et être soutenues dans leur montés en compétences.
- Les audits de qualifications s’appuient sur des pièces limitatives (Photo avant et après les travaux) : au-delà de ces audits de qualification, des audits de chantier validant la réalité d’une rénovation et la conformité de la pose pourraient aussi être intégrés à la démarche avec des outils numériques, les mêmes outils que ceux permettant d’évaluer les performances d’un logement avant et après une rénovation.
- La question reste cruciale également : faut-il qualifier une personne ou une entreprise ? Le fait de qualifier une personne dans l’entreprise est suffisant pour afficher la qualification RGE. Mais est-ce suffisant pour que l’ensemble des poseurs applique chaque jour sur chaque chantier les contenus et principes de la formation qualifiante RGE ?
En cas d’auto-contrôle dématérialisé, l’entreprise pourrait avoir un référent interne signataire des rapports transmis au vérificateur. L’entreprise engagée aurait alors un garde-fou interne supplémentaire, garant de la qualité des réalisations.
Cette démarche présente l’avantage de superviser le contrôle de réalisations et les fiabiliser mais aussi de limiter les couts inhérents à ces contrôles. Vertueusement, cette procédure limite très fortement l’impact carbone des déplacements des contrôleurs de terrain. Seules les installations douteuses étant effectivement contrôlées physiquement.
- Nous proposons de dispenser les formations liées à nos outils numériques ou aux solutions de rénovation par le biais de formations MOOC (massive open online course) avec contrôle de connaissance et délivrance d’une attestation de formation. Elément indispensable à l’obtention et au maintien de la qualification.
Action n°13 - DÉVELOPPER ET SOUTENIR L’INNOVATION
L’État soutiendra l’innovation dans les filières du bâtiment, de la rénovation et de l’efficacité énergétique par des appels à manifestation d’intérêt et des engagements volontaires.
L’histoire de CARDONNEL Ingénierie montre les capacités d’innovation et l’apport à une filière que peut réaliser une PME dynamique du secteur et impliquée dans les problématiques de nos métiers.
Les développements réalisés tant au niveau des applicatifs que nous proposons, que des solutions techniques et industrielles sont portés en fonds propres ou avec le concours d’industriels.
Il est effectivement indispensable que l’Etat apporte son concours et son soutien aux entreprises innovantes et force de proposition dans le domaine. Nous défendons le fait que l’ingénierie privée est présente sur le marché aux cotés des pouvoirs publics et que la volonté est présente, toutefois les complexités et lourdeurs administratives pénalisent les acteurs privés.
Le soutien aux jeunes entreprises et aux Start-Up est essentiel mais ne doit pas se faire au détriment des acteurs historiquement engagés dans l’innovation et des PME dynamiques impliquées dans l’innovation.
Nous proposons que les dépensées liées à ces innovations restent éligibles au CIR et CII avec une bonification du taux actuel en faveur des entreprises qui se mobilisent pour ce plan de rénovation et développent les solutions de demain.
Nous souhaitons également pouvoir accueillir plus d’apprentis et stagiaires afin de préparer les intervenants de demain, cela est réalisable avec le concours des chambres de commerce et des aides financières et incitations pour la prise en charge de leur encadrement. Mais aussi avec le concours des écoles et organismes de formation, des industriels pour apporter une cohérence globale au cycle de formation.
Fait par Julien GARNIER - Directeur Général Délégué - CARDONNEL Ingénierie
SOURCE ET LIEN
CARDONNEL Ingénierie en quelques mots :
Expert reconnu dans le bâtiment résidentiel au confort durable, CARDONNEL Ingénierie regroupe une équipe de 30 personnes autour de 2 départements et 6 pôles complémentaires : Ingénierie du Bâtiment, Thermique et Fluides / Environnement / Suivi de réalisation et Ingénierie & Services, R&D / Développement logiciels métier / Centre de formation agréé et Communication.
CARDONNEL Ingénierie a la volonté d’agir et de faire interagir tous les acteurs de la conception, de la construction des bâtiments et de la maintenance des équipements. Sa vision globale et transversale appuyée par plus de 35 ans d’expérience lui permet d’être un acteur incontournable du secteur tant sur les bâtiments neufs que sur leur rénovation. CARDONNEL Ingénierie s’engage activement auprès des professionnels pour tendre vers le confort durable, économe en énergie et ressources de tous les bâtiments.
A travers CARDONNEL Ingénierie, BET crée par Christian CARDONNEL il y a plus de 35ans, nous avons acquis une bonne expérience et vision du confort durable dans l’habitat.
La pratique de la conception et de la construction du bâtiment, le suivi et la participation à l’évolution de la réglementation construction, la mise au point et la diffusion d’outils informatiques pour la filière, de nombreux écrits, interventions nous confèrent un savoir-faire spécifique dans le domaine du résidentiel.
CARDONNEL Ingénierie est Membre actif de 8 syndicats professionnels de l’énergie et du bâtiment : AICVF - CINOV Construction - ATEE – ENERPLAN – AFPAC – VEC Energie et Avenir – SER – ICO.
Nos mots d’ordre : simplicité, pragmatisme et cohérence.
ANNEXE :
La méthode CUBE et le moteur CUBE :
CUBE est une méthode de Calcul Unifié du Bilan Energétique Environnemental et Economique, adaptée au résidentiel individuel (maison, appartement, neuf ou rénové), toutes énergies et systèmes, mise au point par CARDONNEL Ingénierie.
L’un des premiers champs d’application de la méthode CUBE fut la RT 2000. La méthode agit comme un révélateur de conformité des bâtiments aux exigences réglementaires et positionne la performance.
La RE 2020 (Règlementation Environnementale 2020) constitue un nouveau cadre d’application pour la méthode CUBE avec la prise en compte de l’efficience énergétique mais aussi de la sobriété Carbone, de l’évolution des usages et de l’impact de la mobilité.
Plus encore, les Maîtres d’Ouvrage, les prescripteurs, les fournisseurs d’énergie, les industriels, les distributeurs et les entreprises pourront, grâce à la grille d’analyse proposée par la méthode CUBE, chiffrer les consommations et les pertes possibles et dès lors, devenir une force de proposition pertinente par l’identification des solutions adéquates.
La méthode cube en 8 points d’étape :
-1. Le site, le climat, les ressources
Cette 1ère étape consiste à lister les différents facteurs climatiques influents du site considéré, en fonction de sa situation géographique.
Nous prenons en compte le critère d’écomobilité pour la promotion des modes de transports limitant l’Energie grise : Véhicule rechargeable, voire stockage et autoconsommation, lien avec les transports en commun en agglomération, distance des commerces et commodités.
-2. Les usages du bâtiment
Nous recueillons le niveau de confort souhaité de l’habitat (niveau et rythme de la température, qualité de l’air intérieur, les besoins en ECS, équipements auxiliaires) nous tenons compte du nombre d’occupants et de leurs habitudes pour mener l’analyse.
Nous recueillons les consommations actuelles, les montants des redevances et abonnements, le cout d’entretien et maintenance des équipements.
-3. La typologie du bâtiment, l’enveloppe, l’isolation thermique et l’inertie
On établit tout d’abord la photographie structurelle du bâtiment étudié, grâce à la base de données des bâtis-types présente dans la solution, nous pouvons rapidement caractériser un bâti régional typique et prendre en compte les spécificités régionales en se libérant de la saisie technique.
Le métré simplifié de l’enveloppe et les caractéristiques thermiques des éléments permettent de situer rapidement le niveau d’isolation thermique de l’enveloppe, puis de quantifier les points durs et les ponts thermiques, et le niveau d’inertie pour, le cas échéant, améliorer l’enveloppe par des travaux judicieux.
-4. Ventilation et gestion de la QAI
La qualité d’air intérieur de l’habitat est un élément essentiel de la qualité sanitaire et environnementale, mais aussi du confort. La ventilation doit être gérée au mieux pour évacuer toutes les nuisances et préserver l’hygiène du bâtiment et des occupants. Il faut donc vérifier les entrées et les sorties d’air et rapidement appréhender les transferts d’air dans l’habitat pour quantifier le débit et évaluer la performance globale de la ventilation.
-5. Gestion des apports internes et solaires
Les apports gratuits internes ou solaires à travers les baies vitrées, les espaces solarisés constituent un apport thermique qui, selon les saisons, contribuent efficacement à la maîtrise du confort thermique et visuel. La gestion des protections solaires (mobiles et architecturales), l’inertie thermique du bâti et la ventilation naturelle estivale sont des outils adaptés au contrôle du confort d’été dont il convient de vérifier la bonne adéquation.
Besoins de chauffage et apports solaires
-6. Les besoins BBIO, ECS et autres usages
En fonction des données des points d’étapes précédents, le calcul des différents besoins chauffage, rafraîchissement, ECS, éclairage, cuisine et autres usages domestiques est effectué, en considérant des systèmes parfaits, sans perte spécifique.
C’est à ce stade qu’est généré le bilan du bâti et les différentes présentations graphiques.
-7. Les systèmes et énergies
A chaque besoin correspond la mise en œuvre d’un (ou plusieurs) système(s) dont il faut estimer les performances et les consommations auxiliaires qui varient essentiellement en fonction de la charge et du niveau de température. Ces systèmes sont par ailleurs évalués selon des contraintes, notamment réglementaires. Les couples besoin/système permettent de déterminer les consommations d’énergie pour aboutir au bilan global.
-8. La synthèse et le bilan global
Sous la forme d’un simple format A4, nous compilons le récapitulatif des différentes données et présentons les bilans de consommation répartis par usage et énergie, mais également impact en énergie primaire, CO2, le coût d’exploitation. Les ratios sont établis par m² habitable ou pour l’ensemble du bâtiment.
Répartition des consommations
Répartition des coûts par poste
Les conseils vers l’efficience énergétique : La photo, ou bilan initial, permet de positionner le bâtiment par rapport à une référence/exigence réglementaire ou spécifique. Pour aboutir à un bilan optimisé, la méthode CUBE propose des conseils et des ajustements. Les principaux postes sur lesquels il est possible d’agir sont :
- L’isolation de l’enveloppe
- La ventilation
- La gestion des apports gratuits
- Les systèmes
- La gestion intelligente
- Les gestes simples et efficients
Il est également possible d’agir sur le niveau de confort et les usages mais avec l’implication forte des occupants.
C’est généralement la combinaison cohérente de plusieurs solutions qui va permettre d’atteindre une réelle efficience énergétique, tout en maîtrisant le confort.
Par exemple : L’installation d’une chaudière à condensation n’est réellement efficace que si elle est associée à une isolation thermique cohérente et un équipement chauffage bien adapté.
Chaque conseil appliqué à un poste implique un investissement financier, contrebalancé par l’économie d’énergie réalisée et la valorisation du patrimoine de l’occupant, associé au financement initial, au cout des travaux d’amélioration et leur niveau de subvention mettent en exergue la solution la plus adaptée. Cela permet aussi de favoriser la décision d’investissement par une présentation claire du retour sur investissement.
Le bilan final issu de l’application de la méthode CUBE présente un résultat relatif à la consommation d’énergie, au coût d’exploitation et à l’impact environnemental, il s’exprime à la fois en kWh énergie (utilisée ou primaire ep), en kg CO2 et en €.
Nous prenons en compte les consommations d’eau réelles et suggérons le potentiel d’économies réalisables 39% des consommations d’eau liées à l’hygiène source)
Les solutions de mobilité à faible impact environnemental peuvent aussi faire l’objet d’un volet de l’étude, autoconsommation, véhicules propres sont valorisés dans le bilan de l’étude.
Ce bilan est comparé aux montants d’investissement et aux économies réalisées, ainsi que la « valorisation verte » du bien étudié. Associé aux différentes solutions de financement et aides (CITE, CEE, ANAH…) par le biais de l’outil de calcul des aides publiques, les solutions sont mises en exergue et leur lisibilité grandement facilitée.
Un outil tout autant technique et précis qu’utile en prescription et aide à la décision d’achat.
Beaucoup d'idées intéressantes mais ne laissons pas toute la place aux solutions industrialisées, il y a aussi une voie pour des solutions locales respectant la typologie des constructions et valorisant l'économie locale.
La créativité vient plus souvent des petites structures que des grosses entreprises ou la préoccupation de sécurisation de la carrière prime sur la prise de risque.