Chauffage : « optimisme mesuré » des fabricants pour 2018
Pour l’ensemble des industriels du génie climatique, 2017 a été en France une année « vraiment positive », avec, en chauffage à eau, un marché qui n’avait plus été aussi bon « depuis très longtemps ». Et, en 2018, le climat reste « porteur », avec une tendance positive en Janvier dernier. C’est ce qu’a déclaré François Frisquet (Frisquet), président d’Uniclima, lors de la conférence de presse annuelle de ce syndicat de fabricants, la semaine dernière. Pour l’ensemble des segments du marché du génie climatique, on affirme à Uniclima « un optimisme mesuré » pour cette année.
Voici les statistiques 2017 publiées par Uniclima la semaine dernière en matière de chauffage à eau et de solaire thermique :
CHAUDIÈRES
En 2017, le marché des chaudières classiques à eau chaude, gaz et fioul, a diminué de 2% (à 143 000 unités), tandis que celui des appareils à condensation progressait de 7,5%, à 488 000 pièces. Les chaudières individuelles ont connu une croissance de 5% ; et les chaudières de plus de 70 kW, de 1%. La rénovation peine, toutefois, à retrouver une dynamique malgré quelques signes encourageants et le crédit d’impôt, souligne-t-on à Uniclima. Au sujet du fioul, dont l’avenir apparaît « contrarié » selon François Frisquet, Claude Gemelli, PDG France de Viessmann, a estimé que la baisse annoncée du taux de CITE pour les chaudières fioul à condensation allait favoriser la vente de chaudières fioul traditionnelles en 2018.
En générateurs hybrides (chaudière+PAC), le marché s’est élevé à 2 900 unités l’an passé, avec toutefois une « faible » progression en maison individuelle neuve. Le produit est pertinent, mais ce marché des appareils hybrides est aujourd’hui difficile, a reconnu François Frisquet. En chaudières biomasse, le marché s’est accru de 10% en 2017, à 10 700 pièces, avec une stabilité des ventes en chaudières à chargement manuel (qui représentent à peu près les 2/3 du marché, selon François Frisquet) et +24% en chaudières à chargement automatique (précisons qu’il s’agissait surtout d’appareils à granulés). A Uniclima, on explique cette croissance des chaudières biomasse essentiellement par la hausse du prix du fioul domestique. Et on prévoit « une croissance durable » de ce marché dans les années qui viennent.
BRÛLEURS À AIR SOUFFLÉ, gaz/fioul, livrés en caisse
Le marché a progressé de 0,6% en fioul (à 54 500 unités), tandis qu’il reculait de 4% en gaz (à 6 100). A Uniclima, on insiste tout particulièrement sur le recul des ventes de brûleurs gaz de petite puissance.
RADIATEURS de chauffage central à eau
Le marché a progressé de 4% l’an passé, avec cependant un « très faible » marché du remplacement. Ce segment de la rénovation continue de souffrir, a déclaré François Frisquet. Le marché des sèche-serviettes eau chaude et mixtes s’est accru de 1,3% en 2017, à un peu moins de 500 000 unités. Mais le taux d’équipement en sèche-serviettes semble marquer le pas, s’inquiète-t-on à Uniclima. Pour 2018, on prévoit au syndicat un « maintien » de ce marché des radiateurs et des sèche-serviettes.
SOLAIRE THERMIQUE
La surface totale de capteurs posés en 2017 a été de 48 000 m² (-22%). Avec 25 900 m2 (-20%) en ECS collective. Le marché des CESI a totalisé 5 400 unités (-26%), tandis que celui des SSC diminuait de 8%, à 330 pièces. On a posé en moyenne, en 2017, 3,3 m² de capteurs pour un CESI et 12,8 m² pour un SSC. Le CESI ne parvient pas à s’implanter dans la maison neuve, fortement concurrencé par le chauffe-eau thermodynamique et par le photovoltaïque, commente-t-on à Uniclima. En rénovation, on peut espérer un début de reprise avec la Contribution Climat Energie et un contexte économique plus favorable, qui pourra profiter aux SSC et aux installations collectives. Ce nouveau recul du marché solaire thermique en 2017 est « terrible », a jugé François Frisquet, qui craint en outre que la future réglementation environnementale de la construction neuve ne vienne bénéficier davantage, en solaire, au photovoltaïque, au détriment du solaire thermique.
- EN BREF - La mise en place de la future réglementation environnementale doit se faire en douceur pour ne pas contrarier la reprise économique en générant des hausses de coûts qui seraient incompatibles avec le marché. C’est ce que vient de souligner le syndicat Uniclima, où l’on rejette des initiatives qui seraient « trop complexes ». A propos de l’expérimentation E+C- qui, d’après le syndicat, entraîne des « dépenses importantes » pour les fabricants, François Frisquet, président d’Uniclima, a dit que c’était « dur à mettre en œuvre ».
- EN BREF - Le syndicat Uniclima vient de renouveler son partenariat avec Reed Expositions pour le prochain salon Interclima qui, en 2019, aura lieu à nouveau dans le cadre du Mondial du Bâtiment, avec une durée identique. Le salon ne s’appellera plus Interclima+Elec, car « Interclima reprendra son autonomie vis-à-vis de la partie Elec qui, de son côté, recherchera d’autres synergies au sein de Batimat», indique-t-on à Uniclima, où on affirme une volonté de « revitaliser » Interclima et où on précise qu’« un plan d’action sera déployé », avec des moyens « considérables ». A propos de l’édition 2017 d’Interclima, on reconnaît à Uniclima que l’absence d‘« intervenants majeurs » parmi les exposants a pu « perturber la dimension du salon ». Mais on souligne aussi que les enquêtes de satisfaction auprès du visitorat et des exposants ont donné des résultats « très positifs », avec en outre des fréquentations sur les stands « plus élevées » que lors de l’édition précédente du salon. Les exposants sont très satisfaits, déclare François Frisquet, président d’Uniclima. On ajoute à Uniclima que, si la surface d’exposition a reculé de 30,% le nombre de visiteurs, quant à lui, n’a baissé que de 20%.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 5 Février 2018