Génie climatique : les fabricants sont plutôt optimistes pour 2016
François Frisquet (de Frisquet), président d’Uniclima, s’est déclaré plutôt optimiste quant à l’activité du bâtiment en 2016, même si la reprise ne se fera pas « à toute vitesse », a-t-il dit lors de la conférence de presse annuelle de son syndicat la semaine dernière, conférence organisée avec la participation de l’association PAC&Clim’Info. A Uniclima, on escompte, en résidentiel, « un début de reprise de nos marchés neufs » fin 2016, en maison individuelle d’abord, en logement collectif ensuite. Il ne faut pas s’attendre - nuance-t-on toutefois - à ce que 2016 soit marquée par un renversement de tendance important ou rapide de la construction neuve. Et la capacité de voir la rénovation prendre le relais n’est pas démontré. Par ailleurs, M. Frisquet a souligné que les fabricants adhérents d’Uniclima attendaient la « concrétisation » des ambitions exprimées lors de la COP 21, ainsi que dans la loi de transition énergétique. En 2015, a-t-il été annoncé lors de la conférence de presse, le marché français a progressé, en volume, de : 3% en chaudières à eau chaude gaz ou fioul, 7% en CTA (centrales de traitement d’air), 4,5% en CET (chauffe-eau thermodynamiques), 6,3% en brûleurs à air soufflé gaz/fioul « en caisse », 1,7% en VMC pour l’habitat individuel, 8% en PAC air/eau, 2% en unités intérieures DRV (et 10% en groupes extérieurs), 14% en PAC air/air multiplits réversibles et 18% en groupes extérieurs pour splits de plus de 17,5 kW (à 4 792 unités). Par contre, le marché a reculé de : 3% en chillers, 2,2% en radiateurs de chauffage central à eau chaude, 23% en chaudières biomasse, 35% en solaire thermique, 5% en PAC géothermiques, 1,5% en centrales double flux pour collectif/tertiaire (contre -2,4% en simple flux), 4,4% en conduits de réseaux aérauliques, 5,8% en grilles et diffuseurs d’air, 9,2% en poutres climatiques. En rooftops, le marché a régressé de « 15 à 20% » : C’est peut-être le signe que le marché du remplacement du R22 commence à s’amenuiser, commente-t-on à Uniclima.
Au sujet de l’étape du 26 Septembre 2015 de la réglementation sur l’éco-conception, M. Frisquet a estimé que cette étape s’était déroulée « correctement » en France. La profession et l’ensemble de la filière a réussi cette mise en place, insiste-t-on à Uniclima, où on est, par contre, assez circonspect quant à la suite des opérations : ainsi, M. Frisquet craint que trop de complexité réglementaire à l’avenir ne provoque, à terme, une hausse des coûts et, au bout du compte, un ralentissement du marché. A propos des différences - «aberrantes», a-t-il dit - de dates d’application de la directive éco-conception en 2015 dans le domaine du chauffage, le président d’Uniclima a souhaité une « harmonisation » entre les différents lots de produits de génie climatique. Il a aussi demandé que l’équipement en tant que produit fini soit seul pris en compte par la réglementation éco-conception, et non pas ses composants (par exemple, les pompes qu’il intègre).
Une tendance actuelle à la sur-réglementation débouche sur l’élaboration de règlements applicables à chacun des sous-ensembles d’un équipement, ce qui se traduit par une accumulation de textes en « poupées russes », tous applicables au même équipement pourtant déjà réglementé, avec des exigences strictes, en tant que produit fini, se plaint-on à Uniclima, où on espère voir évoluer cette façon de voir les choses. Par ailleurs, Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima, s’est inquiété tout particulièrement de la possible apparition d’une nouvelle « poupée russe » à Bruxelles, où certains représentants de la Commission européenne songent à étendre les exigences d’éco-conception à l’échelle des bâtiments tout entiers. A propos de l’étiquetage énergétique des équipements de génie climatique, on juge à Uniclima « très préjudiciable » et même « totalement inacceptable » l’évolution du dispositif actuellement envisagée par la Commission européenne. Et on insiste sur la nécessité d’une bonne assimilation préalable de ce dispositif avant de songer à le faire évoluer. Concernant l’étiquetage énergétique des packages intégrant des équipements de plusieurs fabricants, il nous a été indiqué que, en France, des discussions étaient en cours à ce sujet au sein d’un groupe de travail réunissant des représentants de plusieurs syndicats professionnels. Au sujet du CITE, M. Frisquet a exprimé la crainte qu’un trop fort durcissement des conditions d’éligibilité ne mette le marché en difficulté, et ce tout particulièrement pour les équipements EnR destinés au marché de la rénovation. En ce qui concerne le CITE applicable aux systèmes hybrides du type chaudière+PAC, M. Ouin a indiqué que les exigences prévues pour 2016 risquaient fort, en l’état, de réduire la croissance de ce marché en 2016 par rapport à l’an passé. Uniclima espère la publication d’un «erratum» à ce sujet, au Journal Officiel. A propos de RGE, M. Ouin a fait état d’une « très forte » baisse actuellement des demandes de stages RGE adressées aux centres de formation des industriels. Il a parlé de « lassitude » des installateurs quant aux exigences imposées pour l’obtention des qualifications RGE. Le mieux peut être l’ennemi du bien, a-t-il soupiré. Pour sa part, M. Frisquet a demandé que, en matière de qualifications RGE, l’on ne « sur-réglemente » pas. Au sujet d’Interclima+Elec 2015, il a parlé de « bilan contrasté ». A Uniclima, on évoque « un succès tout à fait honorable », avec une augmentation de la fréquentation du salon par les installateurs et les maîtres d’œuvre, même si, par ailleurs, le nombre total de visiteurs est en recul de 4%. M. Frisquet a rappelé qu’une réflexion venait d’être engagée au sein d’Uniclima pour « faire évoluer » le salon, le « redynamiser », et ce sous la coordination de Pierre-Louis François, président du salon.
- EN BREF - En solaire thermique, la surface totale de capteurs posés en 2015 a été de 97 800 m² (-35%), dont 48 800 m² (-35%) en ECS collective. Le marché des CESI a totalisé 12 300 unités (-34%), tandis que celui des SSC reculait de 43%, à 400 pièces. Les colonnes solaires (chaudière+CESI), qui représentent plus de 25% du marché des CESI, sont en recul de 26%. On a posé en moyenne, en 2015, 3,5 m² de capteurs pour un CESI et 11,5 m² pour un SSC. François Frisquet (de Frisquet), président du syndicat Uniclima, vient d’estimer que le CESI restait une solution « onéreuse » et que la pose d’un capteur sur le toit était « un réel problème ». Un CET est beaucoup plus simple à installer, a-t-il ajouté. Au sujet du solaire collectif, il a dit ne pas s’attendre à un redressement du marché en 2016. C’est un marché « sinistré », a-t-il observé. On précise à Uniclima que, en collectif/tertiaire, c’est pour la troisième année consécutive qu’est enregistré un recul important du marché.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016