Solaire thermique : en 2023, 160 000 m² par an en individuel, 500 000 m² en collectif ?
Alors que la filière française du ST (solaire thermique) compte aujourd’hui « un peu moins de 4 000 emplois (directs et indirects), dont plus de 2 000 installateurs Qualisol », elle pourrait créer 12 à 18 000 emplois d’ici 2023. C’est ce qu’a souligné le syndicat Enerplan lors de ses Etats généraux de la chaleur solaire 2015, qui, à Nantes la semaine dernière, ont rassemblé 130 personnes. Enerplan et le syndicat Uniclima estiment que, en résidentiel individuel, il serait « raisonnable » pour la France de viser l’équipement ST de 100 000 à 200 000 maisons d’ici à 2023, avec un marché de 100 000 à 160000 m² de capteurs ST à cette échéance, alors que le parc français s’élève présentement à 350 000 maisons, avec moins de 20 000 systèmes installés par an. En chaleur solaire collective, les deux syndicats considèrent que l’ambition devrait être d’atteindre un marché de 150 à 200 000 m² en 2018 et de 500 000 m² en 2023.
En ST collectif, l’« initiative Socol », lancée en 2009 par Enerplan, fédère aujourd’hui plus de 1 500 acteurs et, parmi ses objectifs à l’horizon 2017, figurent le développement, à la fois, de l’offre de formation des professionnels et de la bibliothèque de schémas hydrauliques. Socol veut également développer le suivi de performance des installations - et un groupe de travail prépare, à ce propos, un guide du « suivi connecté », qui sera disponible à la fin de l’année. Afin de « consolider la confiance des maîtres d’ouvrage », sera proposée également une nouvelle « offre contractuelle garantissant la performance énergétique ».
D’une façon générale, Enerplan entend développer, dans les années qui viennent, le commissionnement des installations ST, ainsi qu’« une culture d’engagement sur la performance ». Au syndicat, on souligne que le coût d’investissement en ST se situe aujourd’hui entre 1 et 1,5 euros HT/m² de capteur (hors aides publiques) et que, pour une installation collective, le coût total, stockage inclus, est de 1 à 1,5 k€/kW, ce qui permet d’atteindre « un coût de 8 c€ le kWh thermique (avant aides publiques) » ; à Enerplan, on vise pour 2020 « moins de 1 k€/kW ». On indique par ailleurs au syndicat que le premier retour d'expérience d’une installation associant, à Marseille, PAC et capteurs hybrides PV/ST, montre que, sur une année d'exploitation, un tel système « peut fonctionner de manière autonome en 100% EnR de Mai à Octobre ». A noter par ailleurs que le logiciel de dimensionnement d’installations ST Solo est en cours de révision.
Lors de ces Etats généraux de Nantes, François Gibert (Enerplan) a parlé d’« approfondissement » de la crise du ST en 2015. De son côté, David Leicher (Amorce) a estimé que 600 000 m² de capteurs ST pourraient être en service sur des réseaux de chaleur français en 2030 (contre 750 m² actuellement). Pour sa part, Martine Leclercq (du ministère en charge de l’énergie) a indiqué que, en ST en résidentiel individuel, le niveau de ventes actuel correspondait à celui de 2005 et que le ST souffrait d’une « concurrence forte » des systèmes thermodynamiques, surtout en raison d’un coût plus élevé. Elle a souligné qu’un « enjeu » en R&D était le développement de systèmes hybrides ST/PV « permettant d’améliorer le COP ». Concernant le ST en collectif/tertiaire/industrie/agriculture, Mme Leclercq a rappelé que le marché était en recul depuis 2013 (-20%/an) et qu’il était « fortement impacté par des contre-références ». Pour sa part, Pedro Dias (Fédération européenne Estif de l’industrie ST) a évoqué le projet européen LabelPackA+ sur l’étiquetage énergétique des systèmes ST, projet coordonné par l’Estif et qui veut « amplifier » l'impact de l’étiquetage de système sur les produits ST. Dans le cadre de ce projet, Enerplan, Uniclima et Qualit’Enr développent divers outils : brochure, guide technique, générateur d’étiquette en ligne, formation.
En climatique, qu’installe-t-on pour obtenir le label Bepos-Effinergie ?
En génie climatique, quelles solutions techniques sont retenues pour les bâtiments visant le label Bepos-Effinergie 2013 ? C’est à cette question que répond une récente étude de l’Observatoire BBC. En maison individuelle, les modes de chauffage choisis ont été le bois, le gaz et la thermodynamique, tandis que, en habitat collectif, étaient retenus l’effet joule, le bois et le gaz. En tertiaire, 55% des opérations sont chauffées à l’électricité, dont 9% avec de l’effet joule (bureaux, hôpital, école primaire), indique l’étude, qui précise que, en tertiaire, sont utilisées à la fois des PAC air/eau, eau de nappe/eau, eau de nappe/air et eau glycolée/eau, tandis que 24% des opérations tertiaires sont chauffées au gaz. En ce qui concerne la production d’ECS, ont été retenus en maison individuelle le ballon thermodynamique ou le ballon solaire. Les installations solaires sont associées à un chauffage au bois et à un appoint électrique ou simplement au bois, constate l’étude. En collectif, ont été choisis pour l’ECS le ballon thermodynamique, le bois ou le gaz. En ventilation, « plus de 80% des projets résidentiels sont équipés de ventilation simple flux hygroréglable de type B », observe l’étude. La ventilation double flux représente 16%. A contrario, les systèmes à double flux ont été préconisés dans le tertiaire. Par ailleurs, 45% de l’ensemble des projets ont installé des systèmes de refroidissement. Cependant, nuance l’étude, ce taux varie en fonction de l’usage du bâtiment : il est de 60% pour les bureaux, mais seulement de 11% dans les établissements d’enseignement. Par ailleurs, une solution thermodynamique a été mise en œuvre dans 90% des projets.
- EN BREF - D’une récente étude portant sur les déclarations fiscales 2014 de 7483 petites entreprises de chauffage/plomberie adhérentes des CGA (centres de gestion agréés) membres du réseau FCGA/Anprecega, il ressort que le chiffre d’affaires de ces entreprises a reculé, en moyenne, de 2% l’an passé, à 164 000 euros, et le résultat courant brut de 6,2% (à 43 000 euros), avec -6% pour l’EBE brut, -2,2% pour la marge brute, -3,8% pour la valeur ajoutée et +1% pour les charges de personnel. Toujours en moyenne, la marge brute de ces entreprises a représenté, en 2014, 60% du chiffre d’affaires, la valeur ajoutée 43%, les charges de personnel 13%, l’EBE 28% et le résultat courant 26%. 14% des entreprises étudiées ont enregistré, l’an passé, un résultat courant inférieur à 17 000 euros, 33% entre 17 000 et 34 000 euros, 24% entre 34 000 et 51 000 euros et 29% plus de 51 000 euros.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 16 Mars 2015
Bonsoir,
Il me semble que le plus gros frein au solaire thermique, outre les contres références est la faible rentabilité financière.
Je pense que dans le neuf, si il est prévu correctement dès l'origine (donc au niveau de l'architecte), le solaire thermosiphon est tout à fait viable.
Les coûts de matériel et d'installation baissent alors beaucoup. Le système est plus simple donc il a moins de pannes et il n'a plus de consommations auxiliaire.
Le chauffe eau monobloc n'est pas non plus à rejeter systématiquement. L'éventuel coût énergétique du maintient hors gel est largement compensé par l'absence de circulateur et le rendement un peu moindre est aussi largement compensé par un coût beaucoup moindre
Je suis persuadé que la course à la performance n'est pas la seule qui vaille et que de remettre plus de simplicité dans les Cesi en fera peut être des systèmes un peu moins efficaces mais beaucoup plus rentables pour l'utilisateur
Il serait vraiment très intéressant d'avoir une étude comparative de la performance et de la rentabilité entre un Cesi classique et un Cesi monobloc et ce, pour différentes régions françaises
Fred