Thermostats « connectés » : cri d’alarme de l’UFC - Que Choisir
Une récente étude de l’UFC-Que Choisir observe que le développement du marché des objets connectés et services associés pour la gestion énergétique du logement - et, en particulier, celui des thermostats - est « en partie freiné par la complexité technique de leur mise en œuvre (compabilité entre les produits), mais également par l’inquiétude sur l’utilisation des données collectées ». L’étude ajoute que l’information proposée au consommateur « ne permet pas de résoudre cette double difficulté » et qu’elle risque même d’entraîner « une certaine captivité des consommateurs ». L’étude estime aussi que la mise en œuvre d’une solution domotique utilisant ces objets connectés est « un casse-tête » pour le consommateur.
En matière de protocoles de communication, « le marché est tellement fragmenté qu’il est difficile de définir le nombre exact de protocoles existants », affirme l’étude. Et elle signale qu’un thermostat connecté avec le protocole Z-Wave « ne pourra réguler la température du logement s’il ne peut pas interagir avec une chaudière à protocole KNX ». L’étude a constaté que, sur les sites de vente en ligne, « les consommateurs ne disposaient pas toujours, au moment de l’achat, des informations nécessaires pour s’assurer de la compatibilité des appareils ». L’UFC-Que choisir estime qu’« une obligation de tenir à jour une information sur l’ensemble des produits compatibles (ou la création d’une base de données accessible au consommateur) inciterait plus fortement les fabricants à se tourner vers un standard où l’offre de produits est déjà importante ».
En ce qui concerne la gestion des données personnelles collectées, l’étude parle de « manque de transparence » et juge « indispensable » que les distributeurs donnent aux consommateurs les moyens de mieux s’informer sur cette gestion avant d’acheter. Cette information doit aussi porter sur la possibilité ou pas d’utiliser le produit sans collecte des données, ajoute l’étude. Elle précise que, sur les sites de Honeywell, Qivivo et Schneider, il n’a pas été possible de trouver une information générale sur l’utilisation des données personnelles. Cette situation est clairement inadmissible, s’exclame-t-on à l’UFC-Que choisir. D’une façon générale, l’information faite par les distributeurs et les fabricants sur la gestion des données n’est pas du tout adaptée. L’étude demande aux pouvoirs publics de rendre obligatoire, pour les fabricants et les distributeurs, l’information sur le protocole de communication utilisé, de diffuser des listes de produits compatibles et d’informer, avant achat, sur la collecte des données et « les conséquences sur les fonctionnalités essentielles du produit d’un refus de cette collecte ».
Ralentissement des EnR thermiques en 2016 dans le monde
Particulièrement en raison de coûts d'investissement « élevés » et de la concurrence des combustibles fossiles à faible prix, la croissance du chauffage par biomasse et celle de la chaleur solaire thermique ont continué à ralentir l’an passé, au niveau mondial. C’est ce qu’observe un récent rapport de REN21, association mondiale dont font partie notamment la Commission européenne et l’Agence internationale de l’énergie. Le rapport constate par ailleurs un intérêt croissant, en 2016, pour :
1) l'électrification de la chaleur dans le secteur des bâtiments ;
2) l'utilisation du chauffage urbain en vue de fournir de la «flexibilité» aux réseaux d’électricité, par transformation de l'électricité renouvelable en chaleur ;
3) le stockage de l'électricité générée par les petits systèmes EnR électriques (en particulier, photovoltaïques), et ce notamment pour produire de l'eau chaude.
Bien que toujours à une échelle « très limitée », poursuit l’étude, le stockage de chaleur (soit inter-saisonnier, soit à court terme) est associé de plus en plus au réseau d’électricité, avec une utilisation de l'excédent de production d'électricité « verte » afin de produire de la chaleur. L’étude signale également que le nombre de systèmes hybrides de production de chaleur, intégrant souvent du solaire thermique, a continué d'augmenter en 2016, dans le monde. Ainsi, par exemple, au Royaume-Uni, un réseau de chauffage urbain « hybride » associant solaire thermique, pompes à chaleur et stockage d'énergie a commencé, en 2016, à fournir de la chaleur et de l'ECS à des logements. Dans les pays où le chauffage urbain a atteint un haut niveau de maturité, comme le Danemark, la Finlande ou la Suède, des systèmes dits de « quatrième génération » - intégrant « smart grid » électrique, PAC de grande puissance, réseaux de gaz naturel et de chaleur, planification urbaine à long terme et bâtiments à haute efficacité énergétique - ont commencé, l’année dernière, à entrer en phase de réalisation, avec un objectif clairement affiché : utiliser davantage d’EnR.
Par ailleurs, l’étude regrette que, en général, le marché de la climatisation à base d’ EnR non électriques n'ait pas suivi le rythme de croissance de la demande mondiale de climatisation, et ce en grande partie à cause de la facilité d'installation de la climatisation électrique et de sa compétitivité. L’étude ajoute que quelques « field tests » et projets de démonstration de systèmes de refroidissement intégrant des PAC et des panneaux photovoltaïques ont pu être réalisés en 2016. Elle indique, d’autre part, que les utilisateurs industriels consomment 56% de la chaleur renouvelable mondial, contre 5% pour le chauffage urbain. La biomasse représente près de 90% de la consommation mondiale de chaleur renouvelable, contre 8% pour la chaleur solaire et 2% pour la géothermie.
- EN BREF - En chauffage et climatisation, selon une étude récente de l’Agence internationale de l’énergie, « il existe, au niveau mondial, un potentiel considérable d'économies d'énergie encore largement inexploité ». L'efficacité énergétique et l’évolution vers des consommations d’énergie finale « propres » (comme l'électricité décarbonée et le chauffage urbain) pourraient réduire de moitié d’ici 2060 la consommation mondiale de combustibles fossiles pour le chauffage et le refroidissement, estime l’étude.
- EN BREF - En solaire thermique, le marché mondial passera de 17,4 milliards de dollars en 2014 à 16,9 milliards en 2019, soit un recul annuel moyen de 0,6%, selon une récente étude de la société américaine BCC Research.
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 19 Juin 2017