Par Alain MAUGARD, président de QUALIBAT le 04 Juillet 2019
Mutation de société et innovations techniques
Nous subissons actuellement une crise et l’on pourrait penser que c’est un cycle. Je pense que nous ne reviendrons pas à des situations antérieures et qu’il faut d’ores et déjà penser à une mutation de la société et de nos comportements.
Les bases ont été posées et elles sont déjà là ; elles doivent être renforcées. Voyez l’économie circulaire. On ne parle plus d’économie circulaire en théorie mais bien comme une réalité économique. C’est un marché en développement et une véritable économie fondée sur le recyclage et qui occupe maintenant bon nombre d’entreprises. Avant on jetait maintenant on recycle !
Économie circulaire, énergie grise, économie collaborative, économie positive …, voilà un vocabulaire nouveau qui ne reste pas dans les livres mais qui aujourd’hui est traduit dans les faits économiques. Il y a à peine 10 ans que toutes ces choses-là sont sorties, cela va donc très vite et l’appropriation de la société commence « à prendre » ! Cette économie nouvelle nous conduit comme Jérémy RIFKIN* le met en perspective vers une mutation économique et une révolution industrielle.
Ce que nous avions appelé, il y a peu, des signaux faibles, sont en train de devenir des signaux forts : covoiturage, e-commerce, … La montée également des réseaux sociaux aidera au changement de société au même titre que ces réseaux ont aidé comme on l’a vu récemment aux changements politiques.
Prenons bien conscience que l’innovation technique et sa diffusion est beaucoup plus accélérée qu’avant. Il y a plus de chercheurs qu’avant car plus de pays développés avec plus de moyens pour créer. Le seul frein éventuel c’est notre capacité d’appropriation de ces innovations techniques. L’exemple du téléphone portable maintenant des Smartphones et à ce titre marquant.
L’innovation sociétale est un moteur essentiel du changement
Ce que l’on a sans doute sous-estimé c’est l’innovation sociétale elle-même. Ce que nous sommes en train de découvrir c’est que la société peut changer plus vite que prévu, elle peut avoir une capacité d’innovation sociétale rapide, sinon plus rapide et plus assimilable que l’innovation technique. On pourrait imaginer que ce ne sont plus les innovations techniques qui vont changer la société, mais c’est sans doute l’inverse et parions que c’est l’innovation sociétale qui va induire les innovations techniques.
Imaginons un groupe de quatre personnes faisant du covoiturage avec un jour de télétravail, chacun pouvant proposer sa voiture successivement, le vecteur monétaire n’existe plus au profit de la notion d’échange. Si les liens sociaux se forment ce qui sera le cas, le covoiturage pourra être compensé par une garde d’enfant ou autre service de ce type. Bref, des échanges non monétaires, non fiscalisés !
La base si ce n’est le terreau, c’est le sujet sociétal et l’individu dans la société. Il faudrait ainsi mettre plus de ressources sur ce sujet plus de R&D, avec plus de chercheurs, plus de sociologues pour se pencher vers les changements de société. A moins que la société mute d’elle-même !
* Jérémy RIFKIN la IIIe Révolution Industrielle
La prochaine chronique mettra face à face les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire plus particulièrement. De grands changements sont à attendre, vous verrez !
Alain Maugard
L'entraide est certainement un élément que nous avons perdu. Cela ne rapporte que peu il est vrai d'aider son prochain. Ce point mérite d'autant plus d'être souligné que si financièrement, il n'y a aucun avantage à en tirer comment pourrions-nous motiver certains à investir en R&D ? le co-voiturage à grande échelle reste payant. le co-voiturage au niveau d'un bâtiment reste non monétisable, donc personne n'ira investir sur un tel sujet. Sur l'économie circulaire, c'est une excellente chose et je suis totalement pour depuis plus de 15 ans. excellent article. merci