Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
L'un des grands défauts des actions françaises de ces dernières années fut de rester cloîtré sur l'hexagone. Il n'en est plus rien, fort heureusement.
Que voulez-vous dire par là ?
Que l'examen de ce qui se passe ailleurs, sous réserve de tempérer quelquefois des admirations un peu béates, est très utile et devient heureusement une habitude dans notre pays. J'en veux pour dernier témoignage l'étude Prébat (ADEME, PUCA, CSTB) intitulée "Comparaison internationale Bâtiment et Energie". En fait, deux catégories d'action sont couvertes, et l'étude précitée est loin d'avoir tracé un tableau exhaustif du monde entier. Car accordant un certain privilège aux actions allemandes, suisses et américaines bien précises.
Pourquoi dites-vous " deux catégories d'actions " ?
Parce que certaines (les premières) se limitent à l'économie
d'énergie alors que les autres (les secondes) visent l'ensemble du développement
durable. Dans la première catégorie, figurent surtout "Passivhaus"
(Allemagne) et "Minergie" (Suisse). Ce sont des labels énergétiques
dont la presse française, Chaud Froid Plomberie en particulier, a parlé
depuis de nombreux mois. Dans le cas de Passivhaus, les objectifs sont assez
spectaculaires : une consommation chauffage d'au plus 15 kWh/m² par an
en énergie primaire, une consommation totale dans la même foulée,
ainsi qu'une étanchéité à l'air adéquate.
Il est clair que pour y parvenir les efforts sont nombreux : une isolation très
poussée des parois opaques (jusqu'à 30 cm) plus un soin particulier
des ponts thermiques, des fenêtres triple vitrage, une ventilation double
flux avec récupération de chaleur, etc ... Sans compter la promotion
de différentes énergies dites renouvelables.
Ces concepts s'appliquent-ils à tous les types de bâtiments ?
Ce sont d'abord les maisons individuelles neuves qui sont en cause. Avec d'autres labels pour des performances un peu moins fortes (Maison 3 litres par exemple), ou avec d'autres labels pour l'existant. Ce ne sont là, en tous cas, que des exemples : presque tous les pays développés possèdent leurs propres systèmes. En Chine par exemple, malgré la taille et la croissance du pays, les exigences ou les souhaits sont souvent analogues, et plus proches des nôtres qu'on ne semble souvent le supposer.
Sous quelle forme ces exigences chinoises se présentent-elles ?
L'intérêt des techniciens chinois pour les économies d'énergie est patent dans presque toutes les fonctions. De plus, dans notre domaine - celui du génie climatique - la Chine est d'une importance cruciale pour ce qui concerne l'efficacité des équipements. La Chine n'est pas seulement le premier fournisseur mondial de matériel de notre domaine, c'est également le premier marché du monde. Les trois principaux constructeurs chinois de notre secteur couvrent déjà la moitié des besoins mondiaux, avec un taux de croissance de 20 % par an. Par ailleurs la Commission Nationale chinoise de développement est extrêmement active : elle assure aussi bien la promotion de l'énergie éolienne, que de l'énergie photovoltaïque, des pompes de chaleur géothermiques ou des piles à combustible. Des mesures sont prises, dans certaines régions, afin de limiter la production de froid en climatisation lorsque les températures extérieures sont inférieures à 24 °C. Etc. : ce ne sont que des exemples.
Vous parliez également, dans le cadre général, d'une deuxième catégorie d'actions
Effectivement, à côté des actions uniquement orientées énergie figurent des actions plus larges s'attachant à l'ensemble du développement durable. Ce qui se traduit par les labels analogues au label HQE® français. Mais qui se traduit également par des promotions d'une autre nature, j'y reviendrai la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES