Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Face à une relative débauche de documents marqués "Th-", certains lecteurs ou auditeurs paraissent dépassés, et souhaitent que le domaine soit désormais bien défini : nous allons tenter de le faire.
Il y a tellement de règles Th que nous ne savons plus s'il s'agit de DTU ou d'autre chose ?
Question tout à fait pertinente à laquelle nous allons essayer de répondre pour que vous puissiez y voir clair. Voyons d'abord le passé.Soit. Voyons le passé.
Jusqu'à une date récente,
en fait avant la réglementation RT2000, les règles Th étaient
des DTU aux fonctions bien précises, mises au point progressivement depuis
1965 :
- Th-K pour calculer les coefficients surfaciques ou linéiques [W/m2
K] ou [W/m K]
- Th-G pour calculer les coefficients volumiques [W/m3 K).
- Th-B pour calculer les coefficients volumiques B tenant compte de l'ensoleillement
(pour éviter d'inciter à rétrécir les fenêtres).
- Th-D pour calculer les déperditions de base.
Dans l'ensemble ces documents sont périmés, les autres "Th"
relevant plutôt de l'actuel, et n'étant plus des DTU (sauf exception).
Voyons donc l'actuel.
Actuellement il existe deux types de "Th", le premier type correspondant au DTU TH D (DTU P50-703), dont la validité est incertaine, que nous avons traité dans la lettre n° 10. Le second type est tout différent.
Quel est ce second type ?
Un ensemble de documents, au statut juridique
parfois flou, accrochés à la nouvelle réglementation RT
2000. Les premiers de ces documents sont annexés à l'arrêté
portant approbation des règles de calcul des coefficients C et E (Th-C
et Th-E) :
- TH-C couvre le calcul de la consommation conventionnelle d'hiver à
travers le coefficient C
- TH-E couvre le calcul de la température maximale d'été.
Ce sont des annexes dont je suis incapable de préciser la valeur juridique,
par suite du cadre adopté.
Les autres documents sont les règles qui permettent de calculer
les coefficients précédents dans le cas où les caractéristiques
thermiques des bâtiments doivent être évaluées. Ils
peuvent être décomposés en deux "paquets" : TH
BAT et TH U.
Le paquet TH BAT comprend : TH I pour le calcul de l'inertie des bâtiments,
TH S pour la détermination du facteur solaire.
Le paquet TH U comprend cinq fascicules : 1 pour les parois (en général),
2 pour les matériaux, 3 pour les parois vitrées, 4 pour les parois
opaques, 5 pour les ponts thermiques.
N'est-ce pas un peu compliqué ?
Non en réalité, une fois que vous avez bien classé l'ensemble, et décanté un peu le texte qui accompagne ces documents. Je me propose d'ailleurs, dans une lettre ultérieure, de vous indiquer comment on peut accélérer l'accès à ces données indispensables. De toutes façons il s'agit d'une partie essentielle de la RT 2000, et je ne vois pas très bien comment vous pouvez, actuellement, y échapper.
Les initiatives européennes ne vont-elles pas augmenter les complications ?
Franchement c'est difficile à dire. La seule indication que nous possédons aujourd'hui vient de la nouvelle directive européenne sur les performances énergétiques des bâtiments. Il est très difficile de la commenter en détail, les éléments essentiels du calcul de la performance étant incertains. Il existe, en effet, des règlements assez différents venant de France, de Grande-Bretagne, d'Allemagne, ou d'ailleurs, dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont tous assez différents et très facilement critiquables. En sortira t'il une méthode européenne, comme semble le souhaiter la CEE, je suis incapable de le dire, ou même de le prévoir. Il faudra attendre encore un ou deux ans pour y voir clair. Dans notre prochaine lettre du mardi, nous abandonnerons les subtilités juridiques précédentes pour aborder le rôle pratique que peuvent jouer - dans tout ce monde - les nouvelles Recommandations AICVF. Dans la lettre suivante, sauf incident nouveau, nous devrions revenir d'ailleurs plus en détail sur ces "Recommandation".
Roger CADIERGUES
