Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
9 Janvier 2012
Le monde de la thermique et de l’énergétique voit l’année 2012 comme un grand millésime … mais le contenu de ce millésime peut varier selon les points de vue.
Que voulez-vous dire par là ?
Pour la majorité de nos lecteurs l’année 2012 est, certainement, celle de la « grande » réglementation du neuf : la RT 2012. Mais ce pourrait bien être également celle de l’existant. Comme il s’agit de deux avenirs largement différents, nous allons les séparer. Pour y voir clair commençons donc par l’existant.
Que voulez-vous dire pour l’existant ?
La situation a été clairement exprimée dans une entrevue récente avec Pierre Hérant (chef du service bâtiment à l’ADEME). Cette entrevue a fait l’objet d’une publication dans la revue de l’AICVF, publication intitulée « Privilégier la réhabilitation ». Pierre Hérant y annonce que l’ADEME, en liaison avec d’autres partenaires – en particulier professionnels – travaille sur l’élaboration d’une garantie de performance énergétique sur les bâtiments réhabilités, dite « GPE ». Attendons les résultats de cette concertation pour y voir plus clair, mais il s’agit clairement, pour les bâtiments existants, de la réhabilitation des enveloppes – parois vitrées incluses – et de la réhabilitation de leurs systèmes climatiques (chauffage, rafraîchissement). L’une des motivations essentielles (à laquelle il me parait très difficile de répondre) est manifestement d’obvier aux écarts énergétiques éventuels entre les résultats obtenus et les résultats attendus … une belle tâche en perspective. L’un des objectifs essentiels est, par exemple, de mettre au point une méthodologie pouvant être adoptée par les compagnies d’assurance et les établissements bancaires.
Peut-on y voir plus clair ?
La concertation en cours et les retombées prévues sont encore trop incertaines pour que nous puissions préciser : il nous faudra donc y revenir en temps utile. Passons donc au neuf.
Qu’y a-t-il de nouveau ?
Pour le moment tout se mélange encore, mais on ne peut longtemps continuer à ignorer les coûts : le manque croissant de logement et la crise économique font que beaucoup d’affirmations sont, à mon avis, « à côté de la plaque ». Revoyons donc, un à un, les éléments constitutifs des dépenses énergétiques : les équipements « fonctionnels » (essentiellement électriques : par exemple les appareils de cuisson ou les ordinateurs), l’éclairage, les services d’eau chaude, la ventilation, le chauffage, la climatisation. Pour les équipements fonctionnels la situation est claire – et ne concerne pas la RT : tout repose sur le perfectionnement des appareils en cause, l’étiquetage européen (A, B, etc.) étant là pour permettre d’y voir clair. Restent les autres applications.
Par quoi voulez-vous commencer ?
Par l’éclairage : là aussi (sauf gestion maladroite) l’essentiel repose sur l’évolution des lampes. C’est une vieille question, les premières ampoules datant des années 1890. Elles ont subi peu de modifications significatives jusqu’à l’apparition des tubes fluorescents vers 1940. Des tubes plus performants, mais bien encombrants, et qui n’ont connu qu’assez tardivement (vers 1980) les versions compactes. Tout a changé avec l’apparition récente des diodes électroluminescentes (les LED), qu’il a fallu quelques années pour les adapter aux besoins courants. Mais ce avec des performances remarquables : par exemple des ampoules de 7,5 W produisant autant de lumière que les lampes halogènes précédentes de 50 W. Sous réserve d’une gestion intelligente de ces lampes il faut bien reconnaître qu’en éclairage, les réglementations du type RT n’ont pas beaucoup de sens.
Il me reste les services d’eau chaude : comment concevoir les chauffe-eau reste l’un des problèmes actuels importants, mais variable selon l’application : habitat ou hôtellerie. En habitat, par logement, le chauffe-eau classique est en concurrence avec le chauffe-eau thermodynamique, en particulier ceux utilisant le CO2 comme fluide frigorigène. A mon avis le chauffe-eau solaire est en perte de vitesse, une situation classique en solaire où l’on a fréquemment connu dans le passé (depuis le dix-huitième siècle) des périodes de quelques années d’abord enthousiastes, puis finalement très déclinantes. En tous cas le service d’eau chaude est un sujet à revoir.
A jeudi prochain pour la suite …
Roger CADIERGUES