Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
15 Décembre 2008
Comme je l'ai indiqué ces dernières semaines, en 2008, j'ai essayé de souligner les difficultés inhérentes aux démarches telles qu'elles ont été, jusqu'ici, généralement proposées. Cela m'a conduit à prendre une position très indépendante des textes réglementaires et labels actuels, quelles qu'en soient les qualités. Et à tenter de mettre au point les règles de ce que j'appellerai le " vrai développement durable ".
Qu'entendez-vous donc par " vrai développement durable " ?
Le respect d'un certain nombre de règles, en fait huit règles qui vont vous permettre de faire la distinction avec ce qu'on a, jusqu'ici, habituellement proposé. Prenons déjà la première comme exemple : cette première règle est d'utiliser, comme critère de base, le dégagement des gaz à effet de serre (CO2, et CH4 éventuellement), et non pas les consommations (qui ne sont alors que des intermédiaires de calcul).
Et que sont les autres règles ?
Je vais essayer de vous les présenter, tout en restant aussi bref que
possible.
La deuxième règle est fondamentale : il faut se baser sur
des consommations et les dégagements en déterminant, non pas des
situations conventionnelles, mais des situations aussi proches que possible
des réalités probables, en s'appuyant sur des méthodes
simples mais scientifiquement justifiées.
La troisième règle est d'effectuer les analyses en fonction
du site (non pas de régions simplifiées), ce qui consiste
à tenir compte : du département, du voisinage de la mer, de l'altitude.
Cette prise en compte, très importante pour la France du siècle
qui commence, n'est pas plus compliquée que celle reposant sur des régions
grossières.
La quatrième règle est de tenir compte des données
climatiques vraiment actuelles (et non pas de celles de 1960 - ce qui
est aujourd'hui souvent le cas), et surtout tenir compte des données
climatiques probables dans 20 à 30 ans, ce qui inclura le réchauffement
climatique - déjà perceptible dès aujourd'hui au vu des
degrés-jours.
La cinquième règle est de ne pas oublier d'examiner les
conséquences sur les températures intérieures d'été,
surtout dans 20-30 ans, en utilisant des règles valables de calcul
des inerties (des méthodes fortement erronées sont trop fréquentes
actuellement, dans RT 2005 par exemple, avec des conséquences pratiques
fausses).
La sixième règle est de bien prendre en compte tous les
dégagements internes de chaleur et d'humidité (occupants,
éclairage, appareils divers, pertes diverses des équipements et
réseaux, etc ...), et de ne pas se borner à certains, ceci dit
en prévoyant clairement les évolutions proches ou futures
(ex : remplacement obligatoire ces prochaines années des lampes à
incandescence par des ampoules fluo-compactes, ou à la rigueur des LED).
La septième règle est de prendre en compte les comportements
des occupants, en y intégrant (et non en les forfaitisant) leurs incertitudes,
et en y incluant les effets sur les équipements de commandes actuels
ou à venir.
La huitième règle est de promouvoir un développement
dynamique : il ne s'agit pas de créer un développement statique,
se traduisant par un certain nombre de travaux à réaliser à
un instant bien précis et unique, mais de proposer un planning d'exécution.
Par exemple (dans l'existant) ne prévoir la mise en place d'une chaudière
à condensation que lorsque l'isolation du bâtiment (fenêtres
et autres) et les performances des équipements, ainsi que le rééquilibrage
de l'installation de chauffage, auront permis de baisser les températures
du fluide de service.
Les stratégies proposées se limitent-elles à ces huit règles ?
Absolument pas : il ne s'agit là que des règles principales. Il faut compléter ces règles par une organisation valable, mais simple, des démarches. Jusqu'ici les spécifications françaises se distinguent surtout des autres règles européennes par des complications souvent inutiles, alors qu'elles pourraient être, habilement et valablement, " court-circuitées ". Il nous reste à voir comment : c'est ce que nous ferons l'année prochaine.
A partir de quand disposerons-nous des outils dont vous parlez ?
Je vous en reparlerai dans la prochaine lettre.
Bonne année à
tous. Et rendez-vous à l'année prochaine, le 5 Janvier 2009, pour
en savoir plus …
Roger CADIERGUES