Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
19 Janvier 2009
Face à la situation actuelle et à nos nouveaux défis j'ai présenté la réponse AuxiDev. Ainsi que je l'ai indiqué faire face aux défis actuels passera inévitablement par de nouvelles procédures et par de nouveaux outils. Or, ces derniers devraient être - au moins pour certains - des outils logiciels. Malheureusement cette décision se place à un moment très délicat, ce qui va nous conduire à faire d'abord le point sur l'informatique 2009.
Pourquoi reprendre ce sujet ?
Le hasard fait que j'ai personnellement, et involontairement " vécu " l'histoire de l'informatique. Je suis donc un peu " blindé " face aux changements incessants, mais en ce domaine il faut toujours s'attendre à de nouvelles initiatives. J'ai d'abord connu la période des méga-ordinateurs : il n'en existait alors que deux à Paris, dont l'un nous a servi dans l'étude des contraintes thermiques dans les conduits de fumée. Puis sont apparus les mini-ordinateurs, d'une part dans notre centre de calcul technique à forfait (plus de 2 millions d'installations calculées), puis sur une vingtaine de postes que nous avons installés pour la gestion des entreprises. In fine, et au troisième stade, sont apparus les micro-ordinateurs, aujourd'hui des milliers dans nos professions. Ce n'est probablement pas la fin de l'histoire : il se pourrait bien que nous soyons à l'aube d'une quatrième " révolution ", celle du " cloud computing ", le calcul dans les nuages.
Quelle est cette bête étrange ?
Cloud (dans les nuages) est devenu le terme consacré pour désigner la méthode qui consiste à placer dans un centre informatique extérieur aussi bien nos outils de traitement que nos archives électroniques. Plus rien ne reste pratiquement dans votre ordinateur : rien qu'avec un simple terminal Internet et son navigateur, vous pouvez traiter tous vos problèmes, aussi bien administratifs que techniques. Vous pouvez travailler n'importe où, sans avoir à déplacer des fichiers informatiques encombrants. Les offres actuelles sont même souvent telles que les centres ainsi créés vont bien au-delà du simple hébergement, et fournissent des aides diverses. C'est déjà le cas, par exemple, avec Google (App Engine). Face à cette concurrence Microsoft vient de créer l'outil du cloud computing : Windows Azure. Tout en se préparant, par ailleurs, à ouvrir Microsoft Office à une version en ligne. Et tout en procédant à une mise en place progressive de centres serveurs, ce qui laisse supposer que Microsoft va bientôt devenir un fournisseur de prestations au moins autant qu'un fournisseur d'outils.
Quelle importance cela a-t-il pour ce qui nous concerne ?
C'est une modification de l'informatique beaucoup plus fondamentale qu'il n'y paraît. Au moment où nous devons mettre au point de nouveaux outils la question est la suivante : ceux-ci seront-ils des outils indépendants et installés sur vos ordinateurs, ou non. S'agira-t-il de cloud computing, mis en service (archives comprises) sans que vous ayez à installer quoi que ce soit, avec des produits que vous pourrez utiliser avec un simple navigateur Internet. Dans ce cas, peut-on mettre en service de tels outils dès les mois prochains, hélas non à mon avis.
Pourquoi cela ?
En cloud computing, où tout (archives + outils) se trouve sur un serveur
à distance accessible par Internet, vous travaillez uniquement
avec un navigateur, Internet Explorer par exemple. Or 2009 va être l'année
des refontes cruciales pour ces navigateurs. Internet Explorer 6 ou 7
(IE7), dont les versions passées étaient fort critiquées,
va faire place à IE8qui corrige la majorité des défauts
actuels. Cependant que trois autres concurrents plus que sérieux se sont
pointés dès 2008 :
- FireFox (Mozilla) déjà très performant,
mais qui va connaître une édition assez profondément refondue
(3.1),
- Safari (d'Apple, pour MAC et Windows), avec de futures versions
jugées comme très performantes,
- et surtout Chrome (de Google) qui jette un pavé dans
la mare par sa simplicité et son efficacité.
Jusqu'ici les navigateurs Internet soufraient d'un manque total de coordination,
faisant que tous les développeurs de produits Internet devaient construire
acrobatiquement leurs produits en veillant à être accessible par
tous les navigateurs. Ces navigateurs (surtout IE6 ou 7) négligeaient
complètement les standards fixés par Internet. En 2009 ces défauts
devraient être largement corrigés, en particulier grâce à
la prise en compte systématique des standards Web récents : HTML5
(le contenu), CSS3 (les feuilles de style), SVG (le format vectoriel), etc…
Est-ce si important ?
Prenez SVG. Actuellement le Web ne manipule que des images (bitmaps) et pas des dessins (" vectoriels ") : avec la nouvelle génération vous pourrez échanger des dessins, et ce dans un format manipulable, ce qui est essentiel dans notre domaine. Mais ce n'est pas tout : nous le verrons la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES