Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Des illusions fréquentes
Ce mépris des réalités, hélas, très fréquent, conduit à des utopies invraisemblables. En voici un exemple : l'Europe veut rendre la visite des chaudières obligatoire. C'est, plus ou moins, la copie d'une décision danoise déjà très ancienne. Est-ce que les autorités européennes qui ont décidé de ce choix ont eu la curiosité d'aller voir comment cette disposition était appliquée au Danemark, un pays pourtant réputé pour la discipline de ses habitants. Qu'en sera-t-il en France quand il faudra appliquer cette directive, vraisemblablement une non-application des textes comme on le constate aujourd'hui pour beaucoup de règlements. Si l'on voulait bien revenir aux réalités, même si elles sont difficiles à traiter (j'y reviendrai pour les chaudières) sans doute pourrait-on faire de meilleurs choix. Pour nous y aider je vais prendre un autre exemple, montrant bien que les choix actuels sont erronés.
Un autre exemple …
Il s'agit d'une chaudière domestique équipée - depuis 6
ans - d'un brûleur fioul de "grande" marque et de forte réputation
acoustique et énergétique. Rien à dire sur ces plans, …tant
que le composant n'est pas tombé en panne. Quand celle-ci est survenue
(un peu tôt à mon goût), les techniciens de deux (je dis
bien "deux") sociétés de service successives se sont
révélés incapables de détecter l'origine de la panne.
Il a fallu une troisième société, et un troisième
technicien pour y parvenir.
Rien, dans ce qui est actuellement prévu dans la "nouvelle"
réglementation française, ou européenne, ne peut prémunir
contre de tels avatars, qui se sont pourtant soldés par des performances
médiocres pendant quelques semaines. Si je n'avais pas été
alerté, et si l'arrêt n'était pas survenu très vite,
la détérioration aurait été permanente… et
aurait peut-être été constatée lors de la visite
du contrôle "réglementaire"… mais dans quatre ou
cinq ans, et en supposant que "l'inspecteur" (il en faudra des milliers)
soit plus perspicace que les techniciens de maintenance dont j'ai parlé
plus haut.
Je ne veux pas, ici, faire le procès de quiconque, mais je me servirai
plusieurs fois, par la suite, de cet exemple, pour suggérer des solutions
positives et efficaces, et surtout pratiques, claires et simples.
Ce n'est pas un exemple rare …
On pourrait croire que la qualité des intervenants, et l'organisation des services n'est en cause qu'en génie climatique. Pour montrer qu'il n'en est rien, je vais choisir un autre exemple, qui relève - lui - des techniques que l'on considère aujourd'hui comme relevant de la nouvelle et "haute" technologie. Il s'agit du raccordement d'un bâtiment simple à un des deux grands cablo-opérateurs français. En quatre mois (je dis bien quatre mois) trois techniciens du cablo-opérateur sont intervenus, et n'ont pu réaliser le raccordement, alors que leur réseau était seul en cause. Les deux premiers intervenants n'ont jamais su pourquoi. Seul le troisième a découvert le "pot au rose", mais depuis plus de deux mois la "panne" (en fait un manque de pièce sur le réseau) n'a pas été corrigée. Rassurez-vous (si je puis dire) : les "hautes" technologies ne seront pas épargnées, et je donnerai d'autres exemples relevant de ce secteur aussi bien que du génie climatique et de l'équipement technique.
La vraie solution …
La vraie solution c'est de faire que les intervenants soient aussi compétents que possible. Or ce qui manque le plus aux pays développés se sont justement ces intervenants expérimentés et perspicaces. Pour y parvenir la première règle devrait être d'en épargner le nombre, ce qui semble totalement échapper à nos décisionnaires. La deuxième règle devrait être de les aider, ce qui semble échapper à beaucoup d'intervenants.
Dans ma prochaine lettre, je poursuivrai cette analyse, en montrant dans le détail les motifs des propositions que je vous présenterai ultérieurement.
Roger CADIERGUES