Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
7 Février 2011
La lettre de Lundi dernier indiquait le rôle que devrait jouer l’informatique moderne dans nos métiers, et ce en renouvelant plus ou moins les emplois classiques. Dans le tableau des outils matériels envisagés la semaine dernière j’ai surtout parlé des netbooks et des PC portables ou fixes. J’ai dû mettre de côté les smartphones et les tablettes, les deux supports pourtant les plus à la mode, que je me promettais de présenter cette semaine plus en détail.
Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Nous avons terminé la lettre précédente par l’exemple des iPhones d’Apple, des «smartphones» (ou «téléphones intelligents») qui se sont déjà vendus à plusieurs millions d’exemplaires. Le problème est de savoir, du moins pour ce qui nous intéresse, si ce succès général s’appliquera à nos marchés. Malheureusement et selon un longue tradition datant du lancement du Mac, la politique commerciale d’Apple reste très fermée (pour ne pas dire plus). Une raison de plus pour que la concurrence s’organise. On trouve, en effet et de plus en plus, de nouveaux smartphones proposés par des constructeurs différents. Fin 2010, en quelques deux mois, la vente des deux concurrents principaux (le taïwanais HTC et le coréen SAMSUNG) dépasse celle des iPhones. En particulier grâce à l’adoption du système d’exploitation gratuit et performant de Google (Android 2.1).
A quoi les smartphones actuels peuvent-ils vraiment servir dans notre domaine, hors du téléphone ?
Pour ce qui nous concerne, et selon mon opinion, les applications les plus séduisantes pour les smartphones sont celles de « terrain ». Lesquelles – schématiquement – peuvent viser deux objectifs.
1. D’abord une application à portée de la main : examiner directement le fonctionnement de nos installations, en vue d’en vérifier le bon déroulement, d’en déceler les défauts éventuels et d’analyser les pannes, et surtout de choisir les meilleures améliorations possibles. Une aide de terrain, donc, pour les installateurs et gestionnaires.
2. Ensuite une application qui n’en est encore qu’au stade du développement, puisqu’il s’agira - grâce à une insertion matérielle dans le périphérique de nos installations – de commander directement ces dernières. Et ce sur place ou par télécommande téléphonique au moyen d’automatismes très simples de conception et d’installation, utilisant à fond les techniques de commande tactile et vocale existantes ou à venir sur les smartphones. Il ne s’agit plus ici de calcul mais de produits de commande et d’automatisme.
A côté des smartphones vous avez également parlé des tablettes ?
C‘est un sujet plus délicat, sur lequel on peut, hélas, se tromper : cette technique n’a guère connu dans le passé que des échecs. La nouvelle tablette, celle d’Apple (iPad) reprend (en format différent) les meilleures applications iPhones. D’autres tablettes (que celle d’Apple) sont apparues en 2010. Et d’autres vont apparaître en 2011. L’application potentielle la plus évidente est celle qui consiste à utiliser les tablettes comme supports de livres électroniques, mais on peut les utiliser bien au-delà. Soit sous le système d’exploitation Android 2.1 de Google (exemple : la tablette Samsung Galaxy), soit sous le système d’exploitation de Microsoft (Windows 7, mobile ou non). Les premiers tests que j’ai pu réaliser me paraissent très probants pour bon nombre de nos applications « légères ». Mais surtout et c’est là l’essentiel je n’abandonne pas l’idée de voir les tablettes évoluer. Et de faire fonctionner de nouveaux et vrais outils logiciels utiles dans notre secteur. Pour cela il faut que nous allions bien au-delà.
Que voulez-vous dire par là ?
Que les tablettes inaugurent en fait un usage amélioré de l’informatique, privilégiant fortement l’interactivité. Grâce, par exemple, à la commande tactile. Mais également grâce à la possibilité de dessiner au crayon sur écran, ce que je considère comme essentiel pour ce qui nous concerne. Je suis persuadé que les tablettes vont provoquer la naissance d’une nouvelle race d’ordinateurs : les « sliders », qui auront d’autres visages que celui – un peu trop simpliste et maladroitement dépourvu de clavier – des tablettes actuelles. C’est à suivre, car cela va dépendre – surtout pour des raisons matérielles – de ce que proposeront les membres du consortium très étoffé des opposants déclarés à Apple. Il s’agit de configurations sur lesquelles nous disposons déjà de quelques informations essentielles, mais les détails nous manquent. C’est en fait le « Consumer Electronic Show » de début Janvier à Las Vegas, qui permet d’entrevoir les nouveaux systèmes qui nous attendent : j’en reparlerai la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES