Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
24 Septembre 2012
L’exemple du stockage de l’électricité présenté la semaine dernière prouve que l’on doit accorder une attention particulière à l’évolution de nos composants, plus essentiels à mon sens que les règles de calcul.
Que voulez-vous dire ?
Je n’ai pas de recettes miracles, mais je constate simplement qu’en voulant bien faire on va probablement trop loin en matière de stratégie. On se focalise, dans notre pays, sur des calculs qui se veulent de plus en plus savants, alors qu’une grande partie des progrès essentiels du passé (et sans doute du futur) n’ont pas été le fait de calculs savants, mais le fait de progrès très importants des composants que sont les matériels entrant dans nos installations. Des matériels dont les évolutions sont manifestement très internationales.
Quel est le rôle de ces composants ?
A mon avis, sous l’angle énergétique, on néglige trop souvent les composants de nos installations alors qu’historiquement c’est probablement, en même temps que l’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments, la source essentielle de nos progrès essentiels.
Vous voulez donc revenir aux composants
Oui, parce que je suis choqué qu’on oublie trop souvent leurs progrès, des progrès qui sont probablement plus importants que tous nos calculs. A cet égard l’exemple de l’éclairage me parait le plus illustratif, c’est un domaine où les calculs réglementaires me paraissent excessifs et inadaptés.
Il faut remonter aux années 1940 pour constater que la situation a commencé à se retourner. A cette époque l’éclairage a connu, après une longue période de recours à l’incandescence, le succès de sources plus efficaces énergétiquement : les lampes fluorescentes. Malheureusement leur structure tubulaire a été un handicap pratique sur le plan des installations. Et l’on a vu, progressivement, se développer de nouvelles sources ponctuelles. Des sources qui caractérisent de plus en plus les nouvelles installations. Et ce avec des progrès continus, en particulier sur le plan de l’efficacité énergétique. Et surtout avec un nouvel encadrement réglementaire débordant la RT 2012.
Ce disant, à quoi voulez-vous faire allusion ?
A la conséquence d’un récent règlement européen (et non pas d’une RT française), règlement datant déjà de 2009, qui se traduit actuellement (Octobre 2012) :
- par l’interdiction des lampes à incandescence ou halogènes non claires, et des lampes à incandescence claires de 25, 40 ou 60 W et plus,
- par l’interdiction, à partir de Septembre 2013, des lampes à incandescence dites « linolites »,
- dès maintenant par l’interdiction de lampes fluorescentes et des lampes halogènes de classe énergétique insuffisante.
Dans ces conditions, actuellement que nous reste-t-il ?
Pour l’essentiel, la possibilité de recourir à des lampes « ponctuelles » de trois catégories :
- des lampes halogènes dites « haute efficacité », en fait d’efficacité lumineuse de 15 à 27 lm/W et de durée de vie un peu faible (2 à 3 ans),
- des lampes fluocompactes, déjà très performantes énergétiquement (40 à 60 lm/W) et de durée de vie plus longue (6 à 20 ans),
- et surtout des lampes à base de diodes électro-luminescentes (LED), pouvant atteindre de très bonnes performances (efficacités de 20 à 70 lm/W), à durée de vie très longue (plus de 10 ans en principe).
Malheureusement les coûts initiaux vont à l’encontre du progrès.
S’arrêtera-t-on là ?
Je ne le pense pas, mais il est difficile d’être précis. C’est ainsi que les LED peuvent être facilement utilisées en éclairage dynamique (gradué). C’est ainsi, également, qu’apparaissent de nouveaux produits, les LED organiques (oLED), très modulables, qui restent encore à finir de développer et à utiliser. Ce qui montre bien que les progrès des composants, essentiels dans le passé, le sont également pour l’avenir. Ce ne sont d’ailleurs là que des exemples car il y en a bien d’autres.
Lesquels ?
Nous le verrons la semaine prochaine …
Roger CADIERGUES