Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
12 Avril 2010
Je vous ai, la semaine dernière, entretenu de l’évolution de l’information sur laquelle nous devons nous appuyer. J’ai pris comme exemple celui de la réglementation générale des établissements recevant du public (les ERP), et sur la nécessité de prévoir l’accompagnement des livrets MémoCad d’outils complémentaires. Ces outils feront inévitablement appel, dans bien des cas, à une informatique complémentaire de celle - très simple - utilisée par les livrets MémoCad (publications Web pures).
Peut-on avoir une idée de ces outils ?
Ce n’est pas immédiatement possible, en particulier parce que certains outils reposent sur des supports informatiques dont l’avenir est encore – au moins en grande partie – incertain. Nous en reparlerons, en temps utile, en examinant l’avenir des configurations informatiques entre lesquelles il faudra souvent choisir, ces configurations allant des unités mobiles (smartphones puissants) aux PC fixes (pour bureaux d’étude). Toutefois, avant cet examen, je voudrais retenir une morale qui me parait essentielle.
De quoi s’agit-il ?
Tout le monde connaît maintenant le succès énorme des nouveaux smartphones tactiles (iPod et iTouch) – sans compter la tablette iPad - lancés par Apple. Laissons de côté les aspects informatiques et étudions l’origine du produit. Apple est une « usine » de forte créativité qui a été remise sur les rails après le retour du patron (Steve Jobs) en 1997. Avec lui – c’est un très grand avantage - tout ce qui est trop complexe est écarté. Et ce alors même que toutes les idées neuves (et elles sont nombreuses) qui lui sont présentées régulièrement par ses ingénieurs fourmillent souvent de projets plus ou moins ambitieux. Cette élimination du « trop complexe » demande beaucoup de temps et d’efforts, les ingénieurs étant souvent naturellement affectés « d’optionnite aiguë » - la maladie qui consiste à empiler toutes les fonctionnalités possibles et imaginables pour un produit. C’est ce mal des options non maîtrisées que nous allons retrouver dans notre cas, un domaine où faire simple semble hors de portée de nos responsables (Cf. RT). C’est pourtant ce « faire simple » qu’il faudra tôt ou tard adopter. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’en matière d’énergie, en particulier en France, nous en sommes loin, et même très loin. Pour moi c’est clair : d’ici 5 à 10 ans il faudra sûrement – dans ce domaine - tout remettre en place. En élaguant activement les conséquences de l’optionnite aiguë actuelle.
Dans le cas des outils annexes à MémoCad s’agit-il de logiciels remplaçant ceux qui existent déjà ?
Absolument pas : ne vous attendez pas à ce que les nouveaux outils envisagés consistent tout simplement à « moderniser » les logiciels actuels : c’est très différent, aussi bien pour les objectifs (modernes) que pour les formes logicielles adoptées. Ceci dit, auparavant, il me paraît nécessaire de faire le ménage sur une confusion essentielle, mélangeant informatique et complexité (toujours une crise d’optionnite aiguë).
Que voulez-vous dire par là ?
Le piège informatique le plus net est celui des logiciels de simulation, qui visent à faire fonctionner heure par heure un logiciel simulant le fonctionnement des systèmes. J’ai mis au point et pratiqué, aidé par René Gilles – et ce à une époque où ce genre de travail était rare – différents outils de simulation numérique sur ordinateur. Ce qui nous a valu, pour des stages d’un an, la présence et collaboration d’ingénieurs de haut niveau, l’un canadien, l’autre allemand, la dernière iranienne. De toutes ces activités j’ai retenu deux conclusions :
. la simulation numérique est une activité mathématiquement dangereuse, pouvant conduire à des erreurs de calcul très difficiles à détecter, erreurs qui peuvent souvent avoir des conséquences lourdes (certains outils actuels se font fortement piéger sans le savoir) ;
. la simulation numérique est – pour moi – un outil de recherche, et non pas d’étude de projets, sauf cas très justifié.
En clair cela signifie que les outils MémoCad ne vous entraîneront pas dans cet enfer, souvent insoupçonné, de la simulation. C’est pourtant ce que proposent, sous une forme plus ou moins claire, des outils tels que les règles RT …
Que faudrait-il donc faire, à votre avis ?
C’est ce que nous verrons la semaine prochaine à travers un exemple …Roger CADIERGUES