Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
3 Mai 2010
La semaine dernière j’ai souligné les raisons du succès d’Apple avec son iPhone. Cette semaine nous allons tenter d’aller plus loin. En essayant de voir comment faire face au succès écrasant de l’iPhone, sinon comment l’amplifier. Et ce tout en ouvrant la porte aux contre-tentatives de tous les concurrents d’Apple. En essayant également de dépasser le simple problème des téléphones intelligents (les smartphones).
Comment ?
Je suis plus que jamais convaincu que les téléphones intelligents iront bien au-delà de leurs fonctionnalités actuelles, et ce dès 2015-2020. Au plan le plus apparent Apple a gagné son pari en réussissant à introduire les interfaces tactiles : il lui reste, à lui ou un autre, à réussir maintenant l’implantation des interfaces vocales (ce qui est en cours, mais débouche difficilement). Ce n’est pas, de toute façon, une exigence incontournable, car l’interface n’est pas tout dans le développement des outils en cause.
Que voulez-vous dire par là ?
Le problème n’est plus seulement celui des interfaces, il est aussi – et peut-être plus – celui des applications. Avec l’arrivée de la téléphonie mobile à très haute vitesse, avec le développement du réseau de communications de quatrième génération, d’ici 2015 nous devrions voir tous nos équipements – et surtout les téléphones intelligents - évoluer fortement dans leurs applications. Et devenir des outils communicants avec nos installations, qu’il s’agisse de commandes, d’automatismes, et même de gestion technique. C’est probablement l’un des éléments majeurs de l’évolution de nos installations, une évolution au bout de laquelle nous allons voir les téléphones intelligents jouer le premier rôle en entrant ouvertement dans la marche de nos installations de génie climatique, et pas seulement dans leur conception. Il s’agit là, pour les téléphones intelligents, de dépasser la simple téléphonie entre hommes et femmes pour devenir des outils de communication entre objets tout autant qu’entre individus.
Est-ce à dire que les ordinateurs classiques vont disparaître ?
Ce n’est pas le sens de mon intervention : ce que je prévois, sur le plan de la téléphonie intelligente, c’est une évolution dans la manière de piloter et d’automatiser les installations. Qui ira peut-être (pour certains projets futuristes) jusqu’à l’adaptation et l’amélioration in situ du dimensionnement détaillé de nos installations. Pour y voir un peu plus clair je vous propose d’aller un peu plus loin, et d’examiner ce que seront probablement tous nos ordinateurs de demain.
Quelle est votre réponse ?
Nous allons tout droit vers six configurations matérielles possibles :
. les téléphones intelligents, dont j’ai déjà parlés,
. les tablettes, conçues d’abord pour les livres électroniques mais –désormais et par Apple (l’iPad) – pour concurrencer les téléphones mobiles, avec des écrans bien plus larges,
. les « netbooks » (c’est à dire les portables de petit écran : diagonale de l’ordre de 30 cm) dont on a beaucoup parlé ces derniers temps, utilisant un processeur aux performances limitées (Atom d’Intel),
. avec un succès croissant malgré leur jeunesse, les ultraportables à faible consommation d’énergie, très minces (1,4 à 1,8 cm) avec d’assez petits écrans, utilisant surtout des processeurs dits basse consommation (CULV),
. les portables classiques, qui tendent à supplanter les suivants,
. et les ordinateurs « fixes ».
Est-ce à dire que nos logiciels actuels vont progressivement disparaître ?
Absolument pas : d’ici 2008-2015 les logiciels de dimensionnement que nous connaissons actuellement conserveront certainement leur place sur les portables classiques ou les fixes. Par contre, la gamme des outils logiciels devrait fortement s’élargir. Mais, pour cela, il faut que les systèmes d’exploitation se stabilisent, au moins jusqu’à un certain point. Ce n’est pas impossible : dès maintenant Windows 7 fonctionne sur fixes, portables classiques, mini-portables à faible consommation, netbooks et tablettes, au moins sur certains produits en développement. Je pense que la situation sera la même, en 2012-2013, avec Windows 8, qui deviendrait alors la base systématique pour de nouveaux produits logiciels, complémentaires mais différents des logiciels actuels.
Dans ces conditions comment choisir nos ordinateurs, nous y reviendrons ultérieurement quand la situation sera un peu plus mûre.
Roger CADIERGUES