Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
5 Mars 2012
J’ai, Jeudi dernier, pris l’exemple des expositions de ce trimestre pour essayer de deviner notre avenir technique … Prenons d’abord l’exemple des systèmes dits « intelligents ».
Quelle est la situation ?
Il y a plus de dix ans j’ai entendu parler, venant des USA, de ce qu’on a appelé les « smartgrids », les réseaux électriques dits intelligents. Ce n’est donc pas une nouveauté … mais on en parle de plus en plus. Et ce sous différentes formes et pour différentes applications. Commençons par revenir à l’origine : les réseaux électriques américains, avec une organisation assez dispersée, étaient trop souvent défaillants. Ce n’était pas très étonnant, les réseaux aériens de distribution traversaient de grandes étendues soumises aux aléas climatiques - avec des tornades éventuelles – mais la difficulté essentielle tenait surtout aux pointes d’été liées aux jours les plus chauds (avec des climatisations : plus de 90% des habitations), sans compter les pointes liées aux fins de journées très froides dans certaines régions. La gestion de ces réseaux était donc très délicate. L’une des solutions envisagées fut de rendre les réseaux plus interactifs, aboutissant ainsi au concept de réseaux électriques intelligents : les smartgrids. Avec un développement partant en grande partie de Californie, la région la plus touchée par ces besoins, avec des structures de production et distribution d’électricité dispersées. Depuis plus de dix ans les « smartgrids », est l’un des thèmes majeurs aux USA, et il était inévitable que l’Europe l’importe sous une forme ou sous une autre.
Est-ce finalement spécifique des USA ?
Pour le moment je voudrais d’abord examiner les répercussions américaines, le terme « smart » y ayant très largement dépassé la gestion des réseaux électriques. Il suffit de citer le titre d’un article récent du New Yorker Times pour en voir l’étendue : « La révolution des appareils intelligents : après le smartphone l’électroménager smart », ce qui montre bien là où nous en sommes. L’article en cause a été publié peu de temps après l’International Consumer Show de Las Vegas où le qualificatif « smart » qualifiait la majorité des produits vendus : des télévisions, des sèche-linge, des réfrigérateurs, des aspirateurs, etc. Un exemple de produit présenté : une sorte de tablette-écran informatique sur un réfrigérateur « smart », tablette proposant des recettes en fonction des aliments contenus par le frigo. En fait des propositions multiples qui n’ont finalement rencontré qu’un très maigre succès par suite de leurs coûts. Face à ce déferlement je retrouve, d’ailleurs, les mêmes idées et propositions que celles défendues, il y a trente ans, lors des congrès français sur la domotique.
Sont-ce vraiment les mêmes idées ?
A peu de choses près, oui. Mais avec des ambitions fortement élargies. A Las Vegas plusieurs fabricants commercialisaient des lave-linge ou des sèche-linge dotés d’une fonction d’alerte transmise (par WiFi) vers votre smartphone ou votre écran de télévision connectée. Tout cela peut aller très loin : c’est ainsi que Samsung proposait un « smart-frigo » qui intégrait, outre les fonctions énergétiques évidentes, une prévision météorologique … le tout au prix de 2 600 €uros (3500 dollars).
Tout cela est bien loin de nos problèmes ?
Sans aucun doute, mais voici l’essentiel nous concernant directement, celui des réseaux électriques : le gouvernement américain a élaboré, en 2007, une loi consacrée à l’indépendance et à la sécurité de ces réseaux. C’est l’Energy Independence and Security Act (EISA), dont l’objectif est de réformer le système national de transport et distribution d’électricité afin d’en garantir l’évolution future, un ensemble que les textes officiels décidèrent d’appeler le « smart grid ». Cette décision impliquait l’amélioration du contrôle et de la gestion d’ensemble de l’électricité USA, avec l’ambition de combiner les informations et la gestion allant du centre vers la périphérie aussi bien que de la périphérie vers le centre.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Sans problème, mais ce sera - malgré tout - un peu long : nous y reviendrons la semaine prochaine.
Au Jeudi 8 Mars, donc, pour poursuivre cet examen …
Roger CADIERGUES