Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
20 Décembre 2010
Oui vous avez bien lu : ce n’est pas une coquille …
N’exagérez-vous pas un peu ?
Je voudrais, d’abord, que vous fassiez la différence entre les normes concernant l’électricité et les autres. Je vais essentiellement parler des « autres », gérées par l’Association Française de Normalisation (AFNor), les normes électriques étant totalement - et correctement - gérées par l’Union Technique de l’Electricité (UTE), dans ce cas l’AFNor se chargeant uniquement de la publication.
Quels sont donc vos reproches aux « normes AFNor » ?
Dans la présente lettre je vais aborder les problèmes – hélas trop nombreux – fragilisant fortement la normalisation en cause : il s’agira donc d’aller très au-delà de simples citations de textes non reproductibles, et il s’agira souvent d’aller bien au-delà des conseils d’application.
Le premier défaut des normes françaises concerne la terminologie, même si c’est un aspect qui vous paraîtra peut-être secondaire. L’ennui c’est que l’AFNor est chargée au plan international, de la traduction des normes en français (je regrette parfois qu’on ne fasse pas davantage intervenir la Belgique wallonne, la Suisse romande ou le Québec). C’est ainsi que l’AFNor parle, à travers les normes françaises :
. de déperditions calorifiques, alors qu’elles sont « thermiques », calorifique qualifiant la production de chaleur,
. de température opérative, au lieu de « résultante », le qualificatif « operative » existant bien en langue anglaise, mais pas en langue française (les ingénieurs britanniques eux-mêmes, d’ailleurs, parlent encore très souvent de « resultant temperature »).
Vous trouverez peut-être ces remarques secondaires, je veux bien vous l’accorder, mais il y a encore plus grave ou plus ennuyeux. Ce qui conduit certains livrets MémoCad à des mises en garde souvent fondamentales.
Pouvez-vous citer des exemples ?
Le premier que je prendrai est le suivant : la méthode de calcul normalisée (au niveau européen) pour les panneaux à tubes enrobés est erronée aux écartements de tubes un peu forts – ce qui est la règle en France. Résultat : le livret MémoCad déconseille formellement l’emploi de cette norme, et vous propose de la remplacer par la méthode française (n’oubliez pas qu’en droit français l’installateur est responsable des résultats, et non pas de la méthode de calcul).
Autre exemple : la norme européenne de calcul des charges de climatisation (NF 15255) utilise une méthode erronée pour tenir compte de l’inertie des parois. C’est d’autant plus regrettable qu’il existe une norme internationale (NF EN ISO 13791) qui – elle – est correcte sur ce point, mais en principe limitée à la prévision des températures intérieures d’été sans climatisation.
Autre exemple, plus dangereux peut-être, l’existence de deux normes différentes pour traiter le même problème, avec – dans les cas particuliers cités plus loin - des divergences de résultats très loin d’être négligeables :
. si vous avez à calculer des alimentations en eau froide ou en eau chaude, la majorité des professionnels utiliseront le DTU 60.11 (désormais normatif), mais il existe également une autre norme (de classe européenne) sur le même sujet, la norme NF EN 806, qui opère différemment, et qui est d’ailleurs assez médiocre ;
. si vous avez à calculer des évacuations d’eaux usées, vous serez tenté d’utiliser le DTU 60.11, mais il existe également une autre norme, de classe européenne, sur le même sujet, la norme NF EN 12056, qui est manifestement plus complète et plus valable que le DTU.
Que faire ?
Avec MémoCad la solution est simple : toute présentation de norme est accompagnée de conseils, pouvant aller jusqu’à la recommandation de ne pas utiliser la norme en cause, ou signalant (avec des précisions) que telle ou telle norme peut être valablement remplacée par une autre, ou par une autre procédure. Dans ces conditions vous comprendrez que les livrets MémoCad consacrés aux normes vont souvent bien au-delà d’un simple signalement ou d’un simple commentaire. Et vont jusqu’à des conseils bien précis d’emploi.
Roger CADIERGUES