Un virus qui se veut moderne : globaliser …

Par Roger CADIERGUES le 26 Septembre 2011

26 Septembre 2011

Dans tous les pays on pense, dans le domaine de l’énergie, faire de gros progrès en «globalisant». En parlant par exemple d’énergie consommée tous usages pour un bâtiment, et non pas usage par usage. C’est un objectif purement intellectuel, source de sérieuses inefficacités. Vouloir tout mélanger est le meilleur moyen de compliquer inutilement les remèdes, de vivre dans le théorique, et d’échouer plus ou moins dans le réel.

Pourquoi est-ce si nocif ?

    Limitons-nous, pour le moment, à l’existant. Chaque bâtiment et chaque équipement possède ses durées de vie et ses particularités. Demain il faudra, par exemple, changer de chaudière sans que cela dépende de quelque « rénovation » que ce soit. C’est une règle pratique : tout ne se présente pas à la fois. Il se peut, par exemple, que nous puissions – un jour ou l’autre - aisément revoir l’isolation des combles. Ou bien qu’un jour il faille réviser, sinon changer les fenêtres, ou certaines d’entre elles. Ce n’est pas une situation nouvelle. Malheureusement – le monde est ainsi fait qu’on oublie régulièrement le passé. Nous avons, par exemple, tenté de résoudre ce problème de séparation des interventions, il y a près de quarante ans, en lançant l’opération « 400 F par tep ». Une opération basée non pas sur des refontes globales de l’existant, mais sur des retouches multiples et séparées. Il est temps d’y revenir, même si les pouvoirs publics actuels semblent préférer d’autres voies.

Alors, que faire ?

   Faire appel, sauf exception à des retouches partielles et successives, avec ou sans subventions : les retouches successives – et non pas toutes ensemble - sont la seule possibilité d’améliorer valablement l’existant. En m’attachant à cette organisation par retouches progressives je parle de plus en plus souvent de développement dynamique Dynamiser » les démarches me parait essentiel. D’abord en ne traitant que des domaines séparés – comme j’espère vous le montrer par la suite. Il me parait, en outre, souhaitable de tenir à jour, pour chaque bâtiment, un registre simple et de faible coût (éventuellement informatisé) permettant de suivre les rectifications et améliorations, immédiates ou à venir – un document qui manque cruellement aujourd’hui pour les diagnostics et les interventions sur l’existant. Chaque observation ou intervention devrait y être accompagnée d’un descriptif technique rapide de ce qui a été observé et de ce qui a été exécuté : il ne s’agit là que d’une charge légère. Ceci dit dynamiser concerne bien entendu les bâtiments existants, mais également les bâtiments neufs – ce que je n’avais pas prévu.

L’application au neuf est, pour le moins, surprenante ?

    Soulignons d’abord qu’il ne s’agit pas de remplacer les exigences réglementaires (actuelles ou futures) du neuf, il s’agit d’un complément que vous allez voir indispensable. Lorsque vous concevez un nouveau bâtiment, et lorsque vous lui  imposez des règles précises, c’est en se basant sur une utilisation et une occupation données. De plus vous faites ce choix tout au début (en particulier pour la conformité réglementaire), et ce bien avant que le bâtiment ne soit définitivement mis en service. Lorsque cette dernière opération de mise en service intervient, vos conventions de départ sont souvent plus ou moins dépassées – au moins sur certains détails importants. C’est alors que le développement dynamique pourra intervenir.

Faut-il donc compléter la réglementation actuelle du neuf par des dispositions dynamiques ?

    Ne modifions pas les règlements dans ce sens. Pas de réglementation sinon nous perdrions un atout essentiel : le recours au bon sens et aux talents professionnels. Soyons clair : si vous n’opérez pas comme je l’indique, vous allez ruiner vos capacités d’adaptation. Tous les calculs de consommation qu’on vous impose actuellement sont, en pratique, presque toujours erronés … très théoriques et même souvent très loin de la réalité, convention oblige. A mon avis – j’expliquerai pourquoi – de tels calculs savants sont très souvent inutiles. Ceci dit la « globalisation » n’est pas le seul défaut actuel, nous en verrons l’exemple Jeudi prochain.

   Comme indiqué la semaine dernière, afin de mieux satisfaire l’organisation d’activités de la plupart de nos lecteurs, nous allons modifier légèrement notre organisation : la deuxième lettre hebdomadaire sera désormais publiée le Jeudi.


Roger CADIERGUES


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