Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
15 Décembre 2011
J’ai promis de revenir sur le problème complexe de la régulation des systèmes de ventilation mécanique dans l’habitat. Voici ce que je voulais dire.
Quelles sont donc les difficultés ?
En VMC les débits de ventilation – essentiels sur le plan des consommations énergétiques – se doivent d’être adaptés au principe selon lequel l’air neuf est introduit dans les pièces principales, et rejeté à l’extérieur par les pièces de service. Ce principe de balayage du logement est très séduisant, mais il comporte une difficulté : comment moduler les débits d’air neuf et les débits d’air extrait en fonction des présences et des comportements des occupants. Deux systèmes ont tenté de régler ce problème : le système dit «autoréglable» et le système «hygroréglable». A mon avis ils ne règlent pas vraiment le problème.
Quels devraient donc être les objectifs ?
En théorie, si l’on voulait gérer complètement la ventilation des logements, il faudrait satisfaire trois conditions qui ne sont pas forcément cohérentes :
. assurer des débits d’air neuf satisfaisants dans les pièces principales,
. assurer des débits d’extraction adéquats dans les pièces de service,
. tout cela avec des consommations d’énergie aussi faibles que possible.
Prenons un exemple simple, montrant que ces objectifs ne sont pas respectés avec le système actuel.
Quel est cet exemple …
Examinons les besoins d’un logement type (une pièce principale et deux chambres).- 1. Supposez d’abord que les occupants soient tous absents : les débits (d’air neuf comme d’air extrait) devraient tous être nuls, ou au maximum très faibles.
- 2. Supposez ensuite que les occupants habituels soient tous présents dans la salle de séjour : seul l’air neuf correct de cette salle est nécessaire, le reste (air extrait des pièces de service et air neuf introduit dans les chambres) est inutile.
- 3. Si la salle de séjour ne contient qu’une partie des occupants, les autres étant absents, il faut alors y réduire le débit d’air neuf au prorata.
- 4. Si certains occupants sont dans la salle de séjour et d’autres actifs dans la cuisine les débits d’air neuf dans la salle de séjour et les débits d’air extrait dans la cuisine doivent normalement prendre des valeurs spécifiques, largement différentes des précédentes, les autres débits étant nuls.
- 5. Si - la nuit - les occupants dorment dans les chambres, seuls les débits d’air neuf dans ces chambres sont indispensables, mais il n’y a aucun besoin dans la salle de séjour ni dans les pièces de service.
- 6. Et ainsi de suite avec les multiples configurations possibles ...
Si l’on savait comment répondre à ces exigences multiples grâce à des régulations adéquates le problème serait résolu. Alors que si vous ne respectez pas ces modulations intrinsèquement indispensables vous provoquez des dépenses énergétiques inutiles. Reste que pour parvenir à la solution idéale il faudrait, a priori, des systèmes de régulation bien plus complexes que ceux – très frustes – actuellement pratiqués. C’est une piste pour les constructeurs de VMC : à eux de trouver les réponses valables en mettant au point de nouveaux systèmes.
En attendant que peut-on faire ?
Par exemple utiliser de la VMC double-flux, avec récupération de chaleur sur l’air extrait (en hiver). Ce n’est évidemment pas parfait, ni sur le plan de la régulation, ni sur le plan économique. Mais c’est, manifestement, une des seules solutions énergétiques actuelles.
Que voulez-vous ajouter ?
Notre bilan « ventilation » n’est pas complet. Nous n’avons pas examiné les ventilations professionnelles proprement dites (des extractions en général). Et nous n’avons pas examiné un domaine assez particulier : celui de la ventilation hospitalière : j’y reviendrai Lundi prochain.
N’hésitez pas à poser vos questions ou à développer vos suggestions auprès de rc(at)xpair.com.
Roger CADIERGUES