Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
19 Décembre 2011
Dans tous les pays développés, Etats-Unis ou Allemagne par exemple, il existe des normes de ventilation spécifiques pour les hôpitaux. Ce n’est pas le cas en France.
Pourquoi ?
Lorsqu’au Conseil Supérieur d'Hygiène nous avons préparé la refonte du Règlement Sanitaire en matière de ventilation, j’ai suscité la création d’une sous-commission consacrée justement à ce problème de ventilation hospitalière. Trois séances se sont succédées, mais il nous a fallu - finalement - abandonner.
Quelle en est la raison ?
L’un des participants était inventeur d’un système spécialisé en la matière, et il souhaitait l’imposer. Son entêtement était tel qu’il nous a fallu, finalement, jeter l’éponge. D’autant que l’ingénieur en cause, quand il agissait comme ingénieur conseil pour certains hôpitaux, y imposait son système. Une fois les installations réalisées avec le système en cause, il percevait en outre les droits correspondants aux brevets qu’il avait déposés. Une situation très gênante, pour ne pas dire plus. Ce n’était toutefois qu’une première difficulté.
Quelles étaient les autres ?
Nous étions également confrontés aux médecins et chirurgiens qui avaient tous, chacun, leur solution, et qui ne voulaient pas en déroger. La situation n’est plus aujourd’hui la même, et les entêtements de jadis ont progressivement disparu, mais une querelle sur l’intérêt de la stérilisation de l’air subsiste. D’autant qu’il y a là beaucoup de confusions et que tous les systèmes de stérilisation – même souvent tous basés sur l’utilisation du rayonnement ultraviolet C – n’ont pas tous la même efficacité. De plus, et à mon sens, tous n’ont pas la même utilité : alors que la stérilisation globale de l’air d’une enceinte ne devrait concerner que certaines salles spéciales, la stérilisation des surfaces froides devrait par contre – en aéraulique hospitalière – devenir la règle.
Quel est le phénomène en cause ?
Le phénomène concerne essentiellement les batteries. En l’absence de traitement bactéricide, quand les moisissures et les bactéries se déposent sur des surfaces en cause, elles génèrent une sorte d’excrément collant qui provoque le développement d’une couche pouvant aisément dépasser le centimètre d’épaisseur. Bien entendu on peut éliminer cette couche par des nettoyages réguliers, mais le traitement bactéricide peut rendre l’entretien plus efficace sur le plan de l’hygiène, tout en étant souvent moins coûteux.
Quelles sont vos conclusions ?
Les discussions médicales sont assez souvent théoriques, alors qu’il faudrait rester sur le plan pratique du génie climatique. Dans ce cas la stérilisation - non généralisée - permettrait de résoudre aisément certains problèmes précis. Ceci dit, pour savoir ce qu’il faut faire, en matière de ventilation de chaque local hospitalier ou para-hospitalier, vous devriez pouvoir vous reporter à des documents généraux (manuels, etc ...). Par manque de telles spécifications françaises, et dans le cadre de la mise au point de l’outil de développement dynamique en ventilation, nous sommes en train de développer ces bases dans un outil à paraître en principe au début de l’année prochaine.
Entre temps n’hésitez pas à poser vos questions ou à développer vos suggestions auprès de rc(at)xpair.com.
Roger CADIERGUES