Rappelons-nous les vidéos réalisées par le CSTB où Jean-Christophe VISIER nous apportait son éclairage sur la démarche E+C- au niveau du bâtiment >lien
Depuis cette idée d’aller vers des bâtiments à énergie positive et bas carbone a fait beaucoup de progrès et tous les acteurs se sont mobilisés sur ce sujet.
Jean-Christophe VISIER, directeur de la prospective du CSTB, fait le point sur le sujet dans cette série de courtes vidéos (toutes sont recensées sur cette page, par ordre antéchronologique).
CAPSULE VIDEO 2 : Dans cette deuxième vidéo sur l’approche E+C- au niveau du quartier, nous allons regarder où passent les émissions de gaz à effet de serre au niveau d’un quartier.
Pour faire simple, nous avons fait une analyse de ce qu’étaient les émissions moyennes d’un français : c'est sur cette étude que reposent les propositions de Jean-Christophe VISIER, expliquées dans la vidéo ci-dessous …
CAPSULE VIDEO 2 : La démarche E+C- pour des quartiers bas carbone : vers une approche culturelle !
Chacun d’entre nous émet en moyenne 11,5 tonnes de gaz à effet de serre au cours d’une année. Cela comprend à la fois ce qui est émis en France mais aussi par exemple, si vous achetez des produits qui viennent de Chine, ce qui a été émis en Chine pour les produits que vous utilisez. Cela compte à la fois du CO2 mais également des autres gaz à effet de serre tels les fluides frigorigènes ou le méthane.
Ces émissions de carbone sont liées à un certain nombre de grands usages
Il y a bien sûr le bâtiment, dont nous parlons dans E+C-, mais qui n’est qu’un des usages. Il y a aussi tout ce qui relève des déplacements, qui représente autour de 4 tonnes, rien que pour le déplacement des personnes, et 1,5 tonne pour le déplacement des marchandises. Sont également comprises tous les usages liés à l’alimentation : tout ce que nous mangeons à un impact carbone relativement important. Et vous avez également les biens, les déchets.
Le total de tous ces usages est égal à 11,5 tonnes.
Lorsque l’on regarde les choses au niveau du quartier, nous nous apercevons que sur ces 11,5 tonnes, nous allons pouvoir agir sur environ 4,5 tonnes au niveau du quartier.
Agir directement :
- sur les bâtiments qui sont dans le quartier.
- sur les déplacements qui partent du quartier. Bien que ce ne soit pas au niveau du quartier que nous allons pouvoir agir sur le lieu où vous allez passer vos vacances, mais sur vos déplacements quotidiens.
- sur des sujets comme l’alimentation, bien que probablement de manière plus faible.
C’est là qu’il convient de réaliser que nous avons deux grands modes d’action
Nous avons des actions techniques, directes, un peu dures, celles que les ingénieurs ont l’habitude de compter.
Et puis nous avons des actions qui peuvent aussi être importantes, qui sont plus culturelles.
Prenons un exemple : si vous faites de la culture au niveau du quartier, vous n’allez pas produire de quoi nourrir tout le quartier, surtout si c’est un quartier dense. Mais, vous allez peut-être permettre à tout le monde de réaliser que les tomates pour les cultiver il faut de la surface, que ça ne se produit pas tout seul mais aussi qu’il y a certaines parties de l’année où elles ne poussent pas. Il y a le rythme des saisons qui est important. C’est ainsi que nous constatons que pour faire évoluer ces aspects culturels, notamment chez les enfants, le fait de pouvoir ramener de la nature, de la production alimentaire, en ville, peut aider à faire changer la vision des choses et peut-être agir demain sur ces comportements.
Nous allons donc essayer, dans les démarches E+C- au niveau du quartier, de travailler à la fois ces impacts directs, facilement chiffrables, et ces impacts plus culturels dont on sent qu’ils seront importants demain pour qu’on arrive progressivement dans une société bas carbone.
Alors combien de carbone émettra-t-on dans cette société bas carbone ? C’est ce que nous verrons dans la 3e capsule vidéo !
CAPSULE VIDEO 1 : Aujourd’hui, Jean-Christophe VISIER, directeur de la prospective au CSTB, nous propose d’aller au-delà de l’enceinte du bâtiment. Car la double notion d’énergie et de carbone est étendue et peut se concevoir à plusieurs, soit à l’échelle du quartier.
C’est ce que cette toute dernière capsule vidéo nous apprend …
CAPSULE VIDEO 1 : La démarche E+C- pour des quartiers bas carbone !
Il y a le bâtiment mais pas que …
Lors de cette mobilisation il est apparu un certain nombre de choses que l’on avait du mal à faire au niveau du bâtiment et que l’on pourrait peut-être faire mieux au niveau du quartier, c’est pour cela qu’avec un ensemble de partenaires nous nous sommes mis à réfléchir à cette idée de E+C- au niveau du quartier.
Nous sommes au début de la réflexion, mais on souhaitait partager avec vous les idées sur lesquelles on est en train d’avancer pour que vous puissiez tous expérimenter, nous faire des retours sur la manière dont vous aussi vous traitez ce sujet au niveau du quartier.
La première idée qui apparaît c’est qu’il y a un certain nombre de choses que l’on pourrait mieux faire si on les gérait de manière collective, prenons quelques exemples ...
Energie et carbone, partager pour optimiser
En matière de carbone, imaginons que l’on a un bâtiment logements et un bâtiment bureaux, on a besoin de parkings dans les deux cas mais le parking des logements risque d’être occupé à des moments différents que celui du parking des bureaux, pourquoi ne pas les mutualiser ? Cela permettrait de faire autant de services, se garer, avec moins de matière et cela serait plus intelligent sur le plan du carbone.
Nous pouvons voir cela aussi sur le plan de l’énergie, par exemple si l’on veut produire de l’énergie localement on peut certes mettre par exemple du photovoltaïque sur chacun des bâtiments mais cela serait peut-être plus malin de choisir les meilleures surfaces, celles qui sont les mieux orientées et de mettre des installations plus grandes et plus efficaces. Voilà un deuxième sujet de mutualisation, on pourra ensuite faire de l’autoconsommation collective pour utiliser conjointement cette énergie produite au niveau du quartier.
Il y a d’autres exemples, on pourrait mutualiser des salles de réunions, on pourrait sur le plan énergétique par exemple si on a à nouveau des logements et des bureaux. Les bureaux seraient climatisés en été, leur climatisation produit de la chaleur en même temps, cette chaleur qui est gratuite on pourrait s’en servir pour préparer l’eau chaude sanitaire des logements.
Energie Carbone : jouons collectif pour marquer !
Vous voyez en jouant collectif au niveau du quartier on peut faire mieux que ce que l’on ferait en travaillant individuellement sur chaque bâtiment.
Quand nous nous mettons à penser au niveau du quartier, il y a d’autres sujets que le bâtiment que nous avons envie de regarder, et ces autres sujets, vous allez les voir dans la prochaine capsule vidéo.
À PROPOS DE L'INTERVIEWÉ
Jean-Christophe VISIER - Directeur de la prospective CSTB
Jean-Christophe Visier mène depuis le début des années 1980 au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment des travaux de recherche appliquée sur l’énergie et l’environnement dans la construction et l’immobilier. Il est aujourd’hui directeur de la prospective du CSTB.
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