Stockage d’énergie : « un pont entre la climatique et l’électricité verte »
Dans une étude commune, les associations européennes EHPA de la PAC, SolarPower de l'électricité solaire et Eurobat des batteries viennent de souligner que le stockage d'énergie d’origine photovoltaïque pourrait être un « pont » entre l'électricité, le chauffage et la production de froid et jouer « un rôle clé » pour décarboniser l’Europe. L’étude insiste tout particulièrement sur la relation à créer entre l'électricité et les réseaux de chaleur par le stockage, sous forme de chaleur, des excédents de production d'électricité verte, avec notamment utilisation de PAC, en particulier hybrides. Les trois associations réclament des mesures en faveur d’une intégration, dans les bâtiments, des solutions de stockage, des techniques solaires et des systèmes de contrôle-régulation. Elles demandent, plus généralement, une « stratégie holistique » européenne pour les secteurs du chauffage, de la production de froid, de l'électricité et aussi des transports. L'étude souligne que les PAC pourraient jouer un rôle essentiel pour absorber les excédents de production d’électricité verte du milieu de journée. Elle indique aussi que les PAC réversibles pourraient utiliser l'électricité solaire pour satisfaire les besoins de climatisation, sans créer de « stress » supplémentaire pour les réseaux d’électricité. Comme sous-produit de cette production de froid, ces mêmes PAC pourraient également produire de l'ECS, et ce à un coût extrêmement faible, insiste l’étude, qui signale par ailleurs que, dans les bâtiments, des réservoirs de stockage d’énergie, mais aussi l'enveloppe elle-même, pourraient stocker ces surplus de production d'électricité solaire et assurer ainsi le chauffage et la climatisation des locaux pour des durées qui pourraient aller de quelques heures à plusieurs jours.
Solaire thermique : recul du marché, mais perspectives plutôt favorables
Dans l’Union européenne, le marché des équipements solaires thermiques est descendu en 2014 sous le seuil des 3 millions de m² de capteurs, retrouvant un niveau de 2007. C’est ce vient d’indiquer une étude d’EurObserv’ER, qui explique cette baisse, notamment, par un recul du segment de la maison individuelle, ainsi que par la chute des prix du pétrole et du gaz. La filière souffre également de la concurrence de technologies alternatives (ballon thermodynamique, chaudière gaz à condensation) qui bénéficient d’incitations et dont les coûts d’installation sont plus faibles, ajoute l’étude. La filière doit également faire face à la concurrence du solaire photovoltaïque, qui s’attaque au marché de la production d’ECS. Par ailleurs, la politique de promotion de la filière s’est émoussée dans nombre de pays européens, qui s’écartent des trajectoires fixées dans leurs Plans d’action nationaux EnR.
La filière est entrée dans une phase de réorientation, poursuit l’étude. Elle devrait élargir ses activités aux applications collectives, tertiaires et industrielles, aidée par de nouvelles réglementations thermiques. Un autre vecteur de croissance est la connexion de champs de capteurs aux réseaux de chaleur équipés de bassins de stockage pour la saison hivernale. Surtout, le marché pourrait profiter du nouvel élan que cherche à amorcer la Commission européenne à travers la mise en place d’une Union de l’énergie qui vise à relancer les investissements dans le secteur renouvelable de la production de chaleur et de la climatisation.
EurObserv’ER maintient sa projection d’un solaire thermique européen à 3 Mtep en 2020. Par ailleurs, l’étude évalue le chiffre d’affaires de la filière solaire thermique européenne pour 2014 à près de 3,6 milliards d’euros, avec un effectif de 40 450 personnes. Pour la France, toujours en 2014, le chiffre d’affaires est estimé à 410 millions d’euros (contre 430 millions en 2013), avec un effectif d’environ 5 900 emplois directs et indirects (contre 6 700). Selon EurObserv’ER, la superficie du parc solaire thermique européen est de 47 millions de m², avec une surface de capteurs installés en 2014 de 2,9 millions (contre 3 millions en 2013), dont 2,5 millions de capteurs plans vitrés (contre 2,6 millions), 246 135 m² de capteurs vitrés sous vide (contre 318 191 m²) et 95 495 m² de capteurs non vitrés (contre 94 965 m²). En France, ont été posés 201 739 m² en 2014 (contre 228 485 m² en 2013), dont 195 739 m² de capteurs plans vitrés (contre 216 185 m²), 0 m² de capteurs vitrés sous vide (contre 6 300 m²) et 6 000 m² de capteurs non vitrés (contre 6 000 m²). Le parc installé français à fin 2014 était de 2 759 439 m² (contre 2 575 000 m²), précise l’étude.
Génie climatique : comment évolue le marché français ?
En génie climatique, voici quelle est l'évolution du marché français selon les toutes dernières statistiques de l'INSEE :
INDICES DE PRIX DE PRODUCTION POUR LE MARCHÉ FRANÇAIS :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 92,9 en février 2016 (96,2 en février 2015).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 108,5 en février 2016 (112 en février 2015).
- Matériel aéraulique : 94,2 en janvier 2016 (98,2 en janvier 2015).
INDICES DE PRIX D’IMPORTATION :
- Radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 108 en février 2016 (105,1 en février 2015).
- Equipements aérauliques et frigorifiques : 98,3 en février 2016 (102,9 en février 2015).
INDICES DE CHIFFRE D’AFFAIRES :
- Commerce de gros de fournitures pour plomberie et chauffage : 97,8 en janvier 2016 (101,8 en janvier 2015).
- Production et distribution de vapeur et d’air conditionné : 120,1 en janvier 2016 (117,9 en janvier 2015).
- Fabrication de radiateurs et chaudières pour le chauffage central : 102,7 en janvier 2016 (99,6 en janvier 2015).
- Fabrication d’équipements aérauliques et frigorifiques : 78,4 en janvier 2016 (86,9 en janvier 2015).
- Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation : 94,1 en janvier 2016 (98,5 en janvier 2015).
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Exemple d'un numéro de ThermPresse : ThermPresse du 25 Janvier 2016