Productions locales contre productions centrales ?

Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019

27 Avril 2009

La semaine dernière j'ai essayé de faire le point sur les bâtiments dits à " énergie positive ". En fait, sauf erreur d'interprétation, il s'agit des bâtiments accompagnés de leur propre production d'énergie. Est-ce vraiment une bonne solution ?

Quelles sont vos conclusions ?

Prenez l'exemple français de la production locale d'électricité par cellules photovoltaïques. Deux montages sont possibles : l'un avec revente de tout le courant produit, l'autre avec utilisation locale d'une partie du courant produit (le supplément inutilisé étant alors rejeté au réseau). Le calcul est vite fait. Etant donné le tarif imposé (abusivement élevé) du rachat du courant photovoltaïque, et étant donné le tarif du courant actuellement distribué bien plus modeste, vous avez très fortement intérêt :
- à revendre au réseau la totalité du courant que produisent vos cellules,
- et à utiliser séparément, pour vos propres besoins, le courant acheté au réseau au tarif électrique courant. Donc à vous transformer en producteur d'énergie tout simplement. Mais ce n'est pas tout.

Quoi encore ?

Il est facile de montrer qu'avec les productions photovoltaïques localisées le rachat obligatoire par les réseaux au tarif actuel, combiné aux charges supplémentaires ainsi créées, conduira inévitablement à une augmentation du tarif courant, donc à une subvention déguisée du photovoltaïque par les consommateurs courants de l'électricité. Mais il y a plus : le problème n'est pas de fournir de l'énergie n'importe comment, mais de fournir cette énergie aux bons moments, quand on en a besoin. Si les installations photovoltaïques locales se développent trop fortement et sans contrôle, l'excès de production - en plein été - sera inutilisable. Tout cela avec des investissements assez lourds (acquisition et installation des panneaux photovoltaïques).

N'est-ce pas temporaire ainsi que semblent démontrer les prévisions de coût futur du photovoltaïque ?

Je connais ces prévisions optimistes. Elles sont absurdes, et je les réfute pour deux raisons:
- parce que je connais les éléments du coût des panneaux et qu'il est difficile de prévoir une baisse très significative,
- et surtout parce que, depuis plus de 25 ans, on m'annonce une baisse vertigineuse du coût des ces panneaux, une prévision que je n'ai absolument jamais vue réalisée.

Je connais assez bien les composantes des coûts pour la raison suivante. A la fin des années 1980, avec l'UNESCO et des financements non européens, nous avions finalisé le projet d'une usine de fabrication de pompes hydrauliques photovoltaïques, une usine située au Mali mais travaillant pour toute l'Afrique de l'Ouest. Le projet était très détaillé (avec les plans précis de toutes les plates-formes de fabrication). Il était évident qu'à terme une certaine automatisation pouvait faire baisser les coûts, mais avec des limites assez incontournables. D'autant qu'on ne peut négliger les frais annexes, d'approvisionnement et d'installation chez les particuliers. Ces éléments, tout comme l'échec total des prévisions de coût de 1987, me permette pas de ne pas compter sur une révolution économique du photovoltaïque. J'en suis désolé, mais c'est ainsi.

Roger CADIERGUES


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