Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Quels en sont les avantages ?
Variables avec les systèmes, par exemple lorsqu'il s'agit de mieux intégrer les souhaits des occupants (nous le verrons par la suite). Incertains également sur bien des points, malgré quelques affirmations contraires, par exemple sur le plan des économies d'énergie.
Est-ce insinuer que les avantages économiques sont surfaits ?
Oui s'ils se traduisent par des règles globales. En réalité les résultats sont nuancés, et peuvent difficilement se réduire à des conclusions simples, du genre "l'économie d'énergie est de 5%". Les conséquences sont beaucoup moins générales, et plus subtiles, même si le chiffre de 5% n'est pas invraisemblable.
Peut-on, quand même, préciser les avantages ?
Oui si l'on évite les généralités excessives. On
peut, par exemple, indiquer avec quelque validité quelques conséquences
pratiques du choix de la logique floue :
1. Un meilleur fonctionnement des thermostats d'ambiance, prenant beaucoup mieux
en compte les très grandes variétés de situations,
2. Une bien plus grande facilité dans le calage (le "paramétrage")
des régulations, opération souvent mal exécutée
avec les automatismes classiques,
3. Une meilleure (et plus facile) optimisation des fonctionnements, par exemple
lorsqu'il existe des débits d'air contrôlés, de multiples
ventilateurs, des moteurs à régime variable, etc…
4. Une plus facile intégration des "comportements" souhaitables,
par exemple ne pas mettre en service tel ou tel appareil alors qu'on approche
de la fin de son utilisation (ex. : ventilation intermittente), etc...
Et les inconvénients ?
L'essentiel, à mon avis, tient à ce que le système est mal connu et mal évalué. C'est un exemple typique de domaine où le support accru des compétences est une nécessité. Où, de ce fait, il faut qu'une véritable doctrine s'institue. Mais où, également, les fabricants de matériel de régulation doivent faire un très grand effort de cohésion, excluant toute concurrence exagérée. Ce ne sont évidemment pas des textes réglementaires qui résoudront les problèmes Ce ne sont pas, non plus, des normes qui y parviendront, sauf s'il s'agit de normes ouvertes de cohérence, lesquelles faciliteraient l'acquisition des compétences au niveau des réalisations et des gestions.
La "logique floue" n'est-elle pas finalement réservée à des applications "savantes" ou complexes ?
Absolument pas. En réalité elle existe déjà, mais sans être indiquée comme telle. Y compris dans les matériels usuels, les lave-linge ou les caméscopes par exemple. Elle est totalement numérique (ou "informatique" si vous préférez). De ce fait elle exige des composants électroniques un peu particulier. Dans l'article de René Cyssau précité, vous trouverez l'exemple d'une "puce" floue, constituée d'un microcontrôleur pouvant traiter 16 variables d'entrée et 16 variables de sortie, tout en permettant d'utiliser 256 règles de logique floue, chaque règle n'exigeant qu'une milliseconde pour être appliquée.
Dans ma prochaine lettre,je resterai sur les automatismes, mais en examinant deux des aspects essentiels des automatismes actuels, ou à venir très prochainement. Le premier aspect concerne ce que j'appellerai les "commandes locales", un domaine où nous ferons une très large place au sans-fil. Ce qui me permettra d'approfondir une des critiques énoncées plus haut à propos des automatismes classiques, trop souvent "dépersonnalisés". Le deuxième aspect concernera les gestions techniques centralisées.
Roger CADIERGUES