Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
Les automatismes jouant un rôle essentiel, et ce rôle étant très général, il est commode d'examiner d'abord ce domaine. C'est ce que nous allons faire, sous la forme de deux lettres successives, la première - ci-après - étant consacrée à ce que j'appellerai les "automatismes locaux".
Pourquoi choisir les automatismes locaux pour commencer ?
Ma réponse est simple : regardons le problème des automatismes dans son ensemble, mais commençons par un bout. Dans tous les cas chacun sait que nous allons presque uniquement vers les automatismes numériques, aux dépens des automatismes analogiques, plus anciens. Comment se comportent ces automatismes numériques au niveau des actions terminales, tel est notre thème d'aujourd'hui.
Quel est donc l'avenir de ces automatismes locaux ?
Deux aspects sont fondamentaux, et un troisième en est plus ou moins
la conséquence.
1. Les automatismes classiques sont souvent trop "brutaux"
2. Les automatismes classiques sont trop souvent "dépersonnalisés"
La "lutte" contre ces effets passe par un troisième volet
3. Quel peut être le rôle des techniques de communication ?
N'est-ce pas une assertion exagérée que de dire que les automatismes sont trop brutaux ?
Pas tellement, mais cela aide à mieux comprendre l'aventure actuelle. Les évolutions dont nous allons parler ne sont pas réellement nouvelles, et sont plus ou moins en cours de quasi-généralisation. Reconnaissons, malheureusement, que cette évolution est supportée par une désignation vraiment mal choisie pour ce qui nous concerne, puisqu'il s'agit de la "logique floue". C'est un terme inventé par les automaticiens, normal dans leur secteur, mais ici provocateur de fortes confusions. Très schématiquement disons que les automatismes classiques utilisaient la logique "booléenne", avec laquelle la réponse est toujours d'une forme "oui" ou "non". Alors que la logique floue est beaucoup plus souple, avec du "plus ou moins ceci ou cela", par exemple "chaud" ou "assez chaud" ou "un peu chaud", et non pas brutalement "chaud". C'est là du moins un premier élément, un peu caricatural je le reconnais, mais destiné à bien se faire comprendre.
Peut-on en savoir un peu plus ?
Si vous voulez tout savoir sur les principes (un peu savant) de cette logique
floue, consultez l'article de René Cyssau dans CFP d'Avril 2004. Certains
parlent d'ailleurs d'automatismes "adaptatifs" plutôt que d'automatismes
flous. Dans ces systèmes un "algorithme" placé au sein
du régulateur "interprète" les entrées, et gère
habilement les sorties. C'est ainsi qu'un constat de température est
transformé en une série de fonctions indiquant le niveau : froid,
frais, confortable, tiède, chaud, par exemple. Les répercussions
peuvent être également floues, par exemple sur l'organe de réglage
: action très négative, un peu négative, nulle, un peu
positive, très positive. Pour ne prendre que des exemples simples. Car
on peut aller plus loin, et faire intervenir :
- des commandes subtiles de l'usager,
- des prévisions de comportement des équipements,
- des prévisions météorologiques, etc.
Ce qui conduit parfois à parler plutôt d'automatismes "adaptatifs".
Dans ma prochaine lettre, je poursuivrai sur ce même thème.
Roger CADIERGUES