Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
A la suite des canicules de 2003 le thème "faut-il, ou non, autoriser la climatisation" revient souvent dans les discussions. Cette question est franchement négative, et donc exclue a priori de ma démarche. Elle ouvre néanmoins la voie à une discussion positive sur la climatisation. Sans à priori négatif ou positif, politique ou industriel. Là où un peu de calme et de raison sont nécessaires, et où le subjectif doit être autant que possible éliminé.
Quelle est, finalement, la réponse que vous proposez ?
Aucune qui soit unique, et valable pour tous et partout. Aucune qui ne fasse
pas d'abord confiance à la compétence des concepteurs et des réalisateurs.
Quitte à souhaiter que ceux-ci soient mieux aidés dans leur développement.
Quoi qu'il en soit, il convient de bien distinguer plusieurs problèmes,
et ne pas aller trop vite aux conclusions. Dans ce domaine on ne peut pas se
limiter aux aspects physiologiques, et l'on doit prendre en compte quatre éléments
essentiels :
- tout d'abord les "risques thermiques" (physiologiques), concernant
aussi bien les très grands froids que les très grandes chaleurs,
le seul sujet de la présente lettre,
- ensuite les considérations climatiques, qui sera le sujet de notre
lettre suivante,
- puis les considérations énergétiques ou de protection
de la couche d'ozone, que je ne traiterai pas pour le moment,
- enfin les considérations économiques, que l'on passe trop souvent
sous silence, quitte à être matériellement désavoué
par la réalité, un sujet que j'aborderai ultérieurement.
Nous commençons donc par les risques physiologiques ?
Oui, en examinant d'abord les risques liés aux grands froids. Dans ce domaine la température centrale du corps est le paramètre essentiel. Dès que la température rectale tombe en-dessous de 35 [°C], nous entrons véritablement en hypothermie, avec une perte de réactivité croissante. Dès que notre température centrale descend au-dessous de 28 [°C], nous entrons dans une zone mortelle, bien que certains sujets aient pu être "ressuscités" avec des températures rectales de 18 à 20 [°C]. Il est assez facile de prévoir, en fonction de l'environnement, comment la température centrale du corps évolue. C'est la méthode que nous avons proposée au sein de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), pour définir les seuils de température extérieure à partir desquels les sans-abris devraient être protégés. L'OMS a choisi un critère plus direct, mais la base que je viens d'indiquer constitue un raisonnement pratiquement incontournable. Il est bien évident que je ne vais pas, ici, le développer, puisque ce serait reprendre la totalité d'un sujet assez vaste : celui des échanges thermiques du corps humain.
Peut-on, quand même, en donner ici une idée plus précise ?
C'est hélas difficile. Voici, quand même, quelques éléments d'informations complémentaires. Aux très basses températures, nous entrons en hypothermie, laquelle s'accompagne toujours d'un abandon progressif des réactions. Tôt ou tard, si l'hypothermie n'est pas contrée par un intervenant extérieur, le risque de décès progressif est grand. Je ne puis guère vous en dire plus, ici. Je vous propose, donc, de passer aux risques "hautes températures", mais il peut être intéressant que vous consultiez auparavant le schéma qui suit.
Dans ma prochaine lettre, je poursuivrai sur ce même thème.
Roger CADIERGUES