Au-delà de BACNet ...

Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019

Dans ma dernière lettre j'ai tenté d'indiquer comment les idées développées lors de la mise au point de BACNet/IP devraient probablement modifier progressivement l'image que l'on peut se faire aujourd'hui du génie climatique et de l'équipement technique du bâtiment. C'est la raison pour laquelle il est maintenant temps de dépasser le simple thème de la gestion technique.

Qu'entendez-vous par là ?

Il s'agit de voir un peu plus en détail tous les services que BACNet/IP peut immédiatement rendre, et ce en allant bien au-delà de la gestion technique. Que le lecteur me pardonne, mais il va s'agir de concepts pouvant paraître assez ésotériques, sinon même apparemment éloignés de nos besoins, avec des dénominations plus ou moins étranges. Le premier de ces "produits" est le protocole Internet (IP), qui fixe les normes de formatage et de transport des informations à travers tous les réseaux de type Internet. Tout le monde, ou presque, a aujourd'hui entendu parler de "http" (l'Hyper Text Transfer Protocol). Il s'agit là d'un exemple de norme subséquente à la mise en place unifiée d'Internet. Rien, donc, ne serait vraiment nouveau si ne survenait un "incident" que je pense très important pour nous : le changement de format IP.

Tout le monde a l'habitude des adresses Internet explicites actuelles ("xpair.com" par exemple). Ce n'est en fait qu'un moyen commode de cacher l'adresse réelle, laquelle est beaucoup plus simple au plan informatique car purement numérique. Mais voici le hic : actuellement cette adresse simple s'étale sur 4 octets de chiffres binaires (IPv4 : 32 bits), laquelle s'avère désormais de capacité tout à fait insuffisante. C'est la raison pour laquelle Internet va devoir utiliser la nouvelle convention, IPv6, basée non plus sur 4 mais sur 16 octets, soit 128 bits. Une multiplication de la capacité actuelle par 10E59 ! Pour nous cela veut dire qu'il nous sera désormais possible de donner une adresse Internet à chacun de nos composants (à l'exception des moins importants bien entendu). C'est une révolution profonde pour la mise en place de nos équipements (à la conception comme à l'installation) et pour leur capacité de communication (au fonctionnement et à la gestion comme à la maintenance).

Votre "révolution" se limitera-t-elle là ?

Certainement pas, car d'autres normes (au sein des structures internationales accompagnant Internet) vont pouvoir intervenir. Dès maintenant l'ASHRAE l'a compris, et vient de confier (par commodité) à la commission BACNet le soin de mettre au point de nouvelles normes, avec la conviction claire que les applications ainsi touchées dépasseront certainement le seul domaine des automatismes. Ces nouvelles techniques, utiles d'abord pour la GTC, s'appellent XML, SOAP, UDDI, etc.

Avouez qu'il s'agit de systèmes dont le moins qu'on puisse dire est que leurs noms sont vraiment ésotériques ?

Sans aucun doute, mais on peut tout de même éclairer les utilisateurs potentiels que vous êtes. Il suffit de ne pas chercher à définir le contenu de ces "normes" : il suffit tout simplement de dire ce à quoi sert chacune d'entre elles. Dans l'initiative ASHRAE, trop courte à mon goût (j'y reviendrai), tout s'appuie plus ou moins sur le concept des "Web Services", les "services Web" en français, dont nous allons maintenant parler, et auxquels j'ai déjà fait allusion dans une précédente lettre en parlant du protocole SOAP.

De quoi s'agit-t-il, car "Web Services" c'est encore un nouveau sigle ?

Tout simplement du service suivant : lorsque vous avez un besoin quelconque vous appelez par Internet (ou Intranet) un serveur Web qui vous fournit le service demandé. Je reconnais que c'est là une explication un peu simplifiée, mais elle est en fait très proche de la réalité.

Alors pourquoi tous ces sigles : SOAP, UDDO, ou autres dont vous parliez ?

Tout simplement afin que les conditions de fonctionnement des services Web vous soient bien claires. Sachez d'abord que ces services n'impliquent pas de difficulté informatique sérieuse : tous les outils récents de programmation incluent la "fabrication" de services Web. Tous ces outils de développement utilisent intrinsèquement les conventions adéquates sans aucune intervention profonde du programmeur. Si vous voulez en savoir un peu plus, il vous faudra attendre ma prochaine lettre.

Dans ma prochaine lettre, je reviendrai donc sur ce sujet pour tenter d'expliquer que les acronymes bizarres que je viens d'énumérer ne sont pas des êtres aussi étranges qu'il y paraît.

Roger CADIERGUES

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