Par Roger CADIERGUES le 04 Juillet 2019
11 juin 2012
Depuis ma dernière lettre quelques problèmes de santé personnels ont un peu retardé la présente publication. Je vous prie de m'en excuser, et vous propose de revenir désormais à une seule lettre hebdomadaire : le lundi.
Messieurs les économistes, s'il vous plait, regardez ce qui se passe réellement.
Que voulez-vous dire par là ?
Nos économistes ne se sont pas montrés très brillants dans leurs prévisions passées : nous en subissons aujourd'hui les conséquences. Et ce à travers une crise économique sans précédent, plus ou moins totalement imprévue. Malheureusement cette crise, en France du moins, peut en cacher d'autres, et en particulier celle qui concerne le bâtiment. Une crise encore plus mal prévue que la crise générale, et qui pourtant devrait s'accélérer. Deux indices le prouvent :
- D'abord, en France, un manque de logements de plus en plus criant.
- Ensuite, une activité du bâtiment qui chute depuis deux ans, la chute atteignant -18% en construction de maisons individuelles au premier trimestre de cette année.
Quel est, à votre avis, le défaut principal ?
Il y en a plusieurs, mais l'un des plus flagrants tient au cadre gouvernemental français, que je juge de plus en plus absurde sans qu'il s'agisse de position politique. C'est relativement simple : nos intellectuels continuent à parler de réformes profondes du bâtiment, faisant état de progrès plus ou moins liés à une complexité croissante. Une complexité qui n'existe que dans les esprits condamnés aux errances du Grenelle de l'Environnement et aux absurdes complications des règlements français tels que la RT 2012, sinon la RT 2020. En fait, quand on regarde de près il n'en est rien : dans le passé le bâtiment – et en particulier le chauffage depuis le temps des cheminées - a subi des évolutions multiples, parfois fortes, mais sans que des intellectuels viennent compliquer la vie des professionnels. C'est d'autant plus regrettable qu'il y a, aujourd'hui, moyen d'opérer plus efficacement. Et surtout beaucoup plus simplement.
Alors, que faire ?
Je crains que ma solution ne soit guère plaisante pour tous, mais je vais quand même vous la délivrer. Sous une forme plus ou moins cachée l'essentiel de notre réglementation thermique bâtiment porte sur le chauffage. Au lieu d'imaginer des complications aberrantes il serait préférable d'opérer simplement. Et ceci en supprimant complètement la réglementation globale actuelle qui veut tout couvrir à la fois. Finalement je propose la solution suivante.
- 1. Traiter à part (grâce à une réglementation indépendante) le problème de la thermique du bâtiment, l'isolation thermique pour l'essentiel. Aujourd'hui traiter le bâti en même temps que l'équipement, alors que les durées de vie sont très différentes, c'est être inconscient des réalités. Il faut définir à part l'isolation minimale des bâtiments. C'est une solution simple, étant entendu qu'il serait souhaitable de définir économiquement jusqu'où on doit aller (un concept qui semble échapper aux rédacteurs des règlements). Au lieu de simulations inutiles revenons aux coefficients G tout simplement. Bien entendu sans rien oublier, les ponts thermiques en particulier. Ce serait simple et efficace. Moins spectaculaire bien sûr, mais bien moins compliqué et largement beaucoup plus valable et plus souple que la pénible solution actuelle.
- 2. Par ailleurs - contrairement à ce qui se fait aujourd'hui – traiter à part le dossier des équipements, sujet sur lequel je reviendrai la semaine prochaine.
Roger CADIERGUES